Lors de ses traditionnels vœux de fin d’année, François Hollande a affirmé deux priorités : la lutte contre le chômage et contre le terrorisme. Nous allons passer rapidement sur celle contre le terrorisme, puisque dans ce domaine on ne doute pas que le Président et son autoritaire Premier-Ministre profitent des derniers mois qui restent pour faire voter quelques lois sécuritaires de plus (on en compte plus de 70 depuis 2002).
Mêmes causes, mêmes effets
Depuis que le chômage de masse est une réalité en France, les gouvernements successifs, quel que soit leur bord, ont toujours proposé et mis en œuvre, sans aucun succès, des mesures systématiquement similaires : le chômage serait dû à une inadéquation des chômeurs avec le marché du travail. Le chômage serait donc dû aux chômeurs (trop fainéants ou pas assez formés) et non au marché du travail. Le problème viendrait donc de l’offre de travail, et pas de la demande des entreprises.
Seule exception : la période Jospin à la fin des années 90 où le Gouvernement s’est directement attaqué à la répartition du travail en baissant sa durée légale : les 35 heures ont permis à la France de diminuer comme jamais le chômage et ont dopé la croissance. Mais avant et après, le discours a été invariant et les mesures systématiquement inefficaces : il faudrait motiver les chômeurs à chercher du travail, leurs allocations seraient trop confortables, leur formation pas adaptée au marché du travail, etc.
C’est exactement ce qu’a proposé François Hollande : retourner la courbe du chômage en formant « massivement » les chômeurs.
500 000 formations financées par l’État
Un tour d’horizon rapide sur les chiffres auraient dû faire tiquer le Président : à fin octobre, il y avait 5,4 millions de Français au chômage. Dans le même temps, on estime (fourchette haute) à 300 000 le nombre d’emplois non pourvus. On va donc dépenser massivement pour former des gens afin de pouvoir un nombre controversé de 300 000 postes vacants – certains estiment en effet qu’à l’intérieur il y a des postes temporairement non pourvus, base incompressible de chômage.
Si le chômage se met à baisser en 2016, il y a donc de fortes chances que ce soit dû à la situation économique et pas du tout à « nouvelle » politique. Le Gouvernement va surtout transformer les chômeurs en chômeurs formés.
1 réponse to “Les bonnes résolutions de Hollande sur le chômage”
21 septembre 2016
MichelPendant que ces chômeurs sont en formation, ils ne sont également pas comptabilisés en tant que chômeurs, si je ne me trompe. Bonne manipulation, pour faire diminuer les chiffres du chômage juste avant les élections…