Voilà, comme prévu, le FN progresse à chaque scrutin et, après avoir franchi fièrement la barre des 25% aux européennes, voilà qu’il cartonne à 37% aux régionales. Tout se passe comme dans un scénario idéal pour Marine Le Pen, tout lui sourit, et l’ensemble de la classe politique « traditionnelle », complètement larguée, lui facilite une tâche qui n’était déjà pas bien compliquée.
Notre constitution est dangereuse
Comme c’était prévisible, que ce soit à gauche ou à droite, les réactions ont encore une fois été pitoyables, de calculs minables et politiciens aux insultes envers les abstentionnistes, de telle sorte qu’un éventuel front républicain n’existe plus aujourd’hui et que le FN est en passe de devenir maître dans plusieurs régions aux contours agrandis par la réforme. Mais on n’a pas encore touché le fond.
Notre Constitution a été écrite par le Général de Gaulle à une époque où il voulait gouverner seul, sans la gauche, en marginalisant au maximum les centristes, et en éliminant les communistes. Il a donc créé un système qui donne le pouvoir au camp arrivé en tête, même si celui-ci est globalement minoritaire. Ça fonctionne quand l’extrême droite ou l’extrême gauche plafonne à 20%, même si ça peut donner des sueurs froides par moments. Mais quand on a, comme aujourd’hui, trois camps à égalité, ça peut basculer à tout moment vers l’un des trois camps. Le seul barrage aujourd’hui au FN est la présidentielle où le vainqueur doit dépasser les 50%. Va-t-il tenir longtemps ? En tous cas, notre système politique actuel est sans conteste extrêmement dangereux, la France ayant un des régimes où le gouvernement dispose le plus de pouvoir dans le monde occidental.
Rêvons un peu…
Quand je me prends à rêver les yeux ouverts, François Hollande annonce se soir en prime qu’il nomme un gouvernement d’union nationale dirigé par Dominique de Villepin, et qu’il convoque une constituante chargée de rédiger une nouvelle Constitution. Mais il n’en fera rien : Manuel Valls affirmera avoir compris la colère des Français, qui ont certainement voulu dire au gouvernement d’accélérer les réformes, blâmera les abstentionnistes encore une fois, et rejettera sur le parti « Les Républicains » la faute du score du FN. Rien ne changera.
En attendant, il est extrêmement dangereux de voir dans les abstentionnistes un réservoir de militants socialistes et EELV fâchés qui auraient la flemme de bouger leurs fesses : les abstentionnistes sont en grande partie des citoyens encore plus désabusés que les électeurs FN, ils sont donc une cible idéale pour le FN. On l’a vu hier soir : ceux qui se sont déplacés pour aller voter ont voté pour Marine Le Pen et sa nièce. CQFD.
2 Responses to “Face au FN, que faire si on ne peut plus compter sur personne ?”
3 janvier 2016
le misoslamefaudrait changer les règles du jeu , en somme
3 janvier 2016
le misoslameon peut compter sur ses bretelles aussi