Touchée au cœur par la barbarie chez Charlie Hebdo, la France a fait preuve du courage nécessaire pour donner le coup de reins qui lui permit de défiler, fière et la tête haute, afin de dire non à l’obscurantisme, non à la terreur, oui à la liberté d’expression.
Liberté d’expression. Liberté d’expression… Depuis maintenant plusieurs années, une tendance s’affirme dans les milieux les plus rances de notre beau pays. Cette tendance prend systématiquement ce qui est beau, positif, sain dans l’esprit humain pour lui accoler des adjectifs péjoratifs. Ainsi, être « bien-pensant » serait mal. Être « antiraciste » serait has-been. Être pour l’égalité des sexes serait dangereux pour nos enfants.
Un lavage de cerveaux généralisé
Autrefois pestiférés, ces réacs à la langue baveuse ont désormais pignon sur rue. Ils écument les plateaux télés et radios toute la journée afin de vomir leur haine crasseuse aux oreilles de qui veut les entendre. Les médias, friands de polémiques et de petites paroles scandaleuses qui seront reprises abondamment par leurs confrères, les invitent volontiers afin de susciter l’émoi tant vendeur.
On se marre bien.
Mais voilà. À ce petit jeu dangereux, l’extrême droite française s’est vue complètement démunie quand la France, unie, a présenté un jour nouveau auquel elle ne s’attendait pas. La France zemmourienne se serait « suicidée ». Non, elle est bien là, vivante, et elle l’a toujours été. Simplement, personne ne l’écoutait.
L’extrême droite hors sujet.
Même Le Pen, pourtant à l’aise dans l’art de retourner la situation à son avantage, s’est noyée dans sa rhétorique, en décalage flagrant avec la réalité d’un pays redevenu beau. Elle n’a pas compris que les événements avaient changé sa donne. Comme autiste, elle a continué à opposer le peuple à « l’UMPS » quand les Français défilaient unis, sans étiquettes, par millions. Elle, toute bête qu’elle était, organisait dans le même temps un véritable meeting devant trois tondus. Hors sujet.
Ne nous réjouissons pas trop vite : la bête immonde a de la ressource, et on l’entend déjà qui reprend du poil, avec son discours martial trop vite repris par les suiveurs.
Citoyens, rester vigilant ne suffit plus. Désormais, il faut agir. Nous en sommes capables.
2 Responses to “Après Charlie : agissons !”
21 janvier 2015
JiBéLe discours martial n’est plus l’apanage de l’extrême-droite officielle : l’UMP en est désormais la dépositaire, du moins dans sa frange la plus réac. Le lepénisme est devenu populiste, il gratte du côté des brèves de comptoir, des trahisons de la gauche et surtout, met le doigt là où ça fait mal, là où même la gauche de la gauche n’ose pas (d’où la confidentialité de son électorat) : l’Union Européenne et les conséquences désastreuses du système économique qu’elle nous impose. Ce qui n’enlève rien au danger que représente l’extrême-droite, dont nous remarquerons au passage que ses élus à l’assemblée de Bruxelles, tous pays confondus, sont assez peu actifs dans leur contestation du système qu’ils affirment dénoncer.
19 février 2015
enfaitpourquoiSur les grandes marches citoyennes: seule l’indignation populaire qui a fait sortir les gens le soir de l’attentat contre CH a du sens; après ce sont des récupérations politiques… souvent assez écoeurantes vus les participants… mais la compassion marche toujours pour faire bondir des courbes de popularité…
Sur les hideux de l’extrême-droite, c’est sûrement vrai que ces partis ont des objectifs détestables et irréalistes; mais il faudrait plutôt s’occuper de leur électeurs, qui sont ceux qui voudraient revenir à une France du passé… un gros travail de bilans, actuel et prévisionnel, pour aider à clarifier certains points (avantages d’être en Europe, d’avoir une monnaie commune forte, ….) et mettre au point des compromis pour le futur (immigrés, travail le dimanche,…).