Nous ne sommes certes qu’en 2014, et la prochaine élection présidentielle n’est que dans deux ans et demi. Mais l’état de déliquescence de la présidence actuelle est tel que le sujet du remplacement de François Hollande est déjà sur toutes les lèvres, si bien que les médias s’engouffrent déjà dans la prochaine campagne présidentielle.
Il ne se passe pas une semaine sans qu’un sondage, un débat ou une actualité nous propulse en avril 2017, et les ténors politiques ne s’y sont pas trompés : ceux qui ne se sont pas encore positionnés pour cette échéance ont déjà perdu.
Le poids de l’histoire
La France de la 5e République a une histoire assez implacable pour nos gouvernants : les sortants sont sortis depuis 1981. Systématiquement. Seule exception : Sarkozy, qui a su être élu après 5 ans de droite en se présentant comme une opposition à l’intérieur de son camp. Mais aujourd’hui, nul profil identique à gauche ne pourrait contrecarrer un retour de la droite au pouvoir en 2017. Et il y a très peu de chance que le poste échappe à l’UMP.
Alors que le parti de droite choisit son président, les prétendants pour 2017 ont opté pour des stratégies opposées : d’un côté Juppé et Fillon qui laissent de côté la présidence du parti, de l’autre Sarkozy et Le Maire qui optent pour cette première étape. Sarkozy a choisi la bonne stratégie : celle qui consiste, deux ans avant l’échéance présidentielle, à se faire porter par les militants à la tête de l’opposition. Et les militants, ils sont très majoritairement sarkozystes.
Seule la justice peut nous épargner un Sarkozy 2
Sarkozy sera non seulement élu à la tête de l’UMP, mais triomphera : les militants-fans attendent avec impatience le retour d’un messie que la France, elle, n’a plus envie de voir. Ensuite, pendant deux ans, il éliminera un à un tous les opposants, quitte à pactiser avec eux, et peut-être que la primaire prévue à droite ne sera même pas organisée.
Une fois candidat de la droite, il sera évidemment au second tour, soit face à un François Hollande totalement affaibli, soit face à Marine Le Pen. Et là, tout aussi évidemment, il gagnera.
La seule chance pour que les choses se passent autrement : une condamnation à de l’inéligibilité d’ici là. Bref, seule la justice peut nous épargner un Sarkozy 2.
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