En 2013, j’ai pris une décision importante par rapport à tout ce que je pensais et disais jusqu’ici, même sur ce blog. J’ai toujours été fermement persuadé que voter était un devoir, que des gens étaient morts pour que nous ayons le droit de vote, et que les abstentionnistes étaient des inconscients.
Aujourd’hui, j’ai décidé de ne plus voter. Et je vais vous en exposer les raisons.
Lorsque j’annonce à mes amis que je ne voterai plus, c’est un peu comme si je sortais du placard : ils sont très étonnés, presque choqués. Moi qui étais le chantre de l’engagement politique, voilà que je m’en détourne complètement. J’ai même, par le passé, été encarté dans deux partis. Alors pourquoi un tel revirement ? À vrai dire, ce n’est pas un changement brusque d’idée. C’est une évolution, un cheminement, une prise de conscience : il n’y a pas d’autres alternative que l’abstention. Et voici pourquoi.
Raison numéro 1 : le pouvoir corrompt
Par nature, le pouvoir corrompt l’homme. Je m’en suis rendu compte en observant les gens autour de moi, en remarquant que des personnes très bien devenaient voleuses, menteuses, mauvaises, après qu’on leur ait confié une parcelle de pouvoir. Le pouvoir corrompt, et c’est vrai du contremaître au Président de la République. Le pouvoir est la pire des drogues, celui qui s’en empare ne pense plus qu’à une chose : le garder. Celui qui le perd ne pense plus qu’à une chose : le reprendre. Ainsi, élire des hommes pour leur donner du pouvoir est vain : ils ne rempliront pas leur fonction, ils se contenteront d’agir uniquement dans l’optique de le garder. J’ai donc décidé de ne plus voter.
Raison numéro 2 : il est impossible de faire un choix raisonné
Je m’explique. Pour quel candidat est-on amené à voter ? En théorie on vote pour celui dont le programme nous convient le mieux. Mais il s’avère que dans la majorité des cas, on vote pour un candidat dont le parti ou la tendance est proche de nos idées. On n’élit pas une personne, mais une idée. Du moins c’est ce que nous voulons. Mais en réalité, c’est bien une personne qu’on élit, une personne qui au final prendra des décisions à notre place. L’individu est donc de prime importance dans un choix de vote. Et pour bien choisir un individu, il faut le connaître. Or, en dehors d’un village, il est quasi impossible de connaître personnellement la qualité de chacun des candidats. On ne peut donc pas choisir de candidat en connaissance de cause, on n’a donc pas tous les éléments pour voter correctement. On confie son destin à un homme, à l’aveugle. J’ai donc décidé de ne plus voter.
Raison numéro 3 : rien ne justifie que je ne puisse pas participer moi-même à la décision
Nous vivons, a priori, en démocratie. Cela signifie littéralement que c’est le peuple qui gouverne. Or, en réalité, le peuple ne fait que choisir, on l’a vu, un peu au hasard, des gens qui vont décider à sa place. Ce n’est donc pas une vraie démocratie dont il s’agit, mais ce que les Grecs anciens appelaient une aristocratie, littéralement « le pouvoir des meilleurs », ceux qu’on choisit pour leurs qualités. Qu’est-ce qui justifie moralement que chacun des citoyens ne puisse pas directement prendre part aux décisions qui le concernent ? Pourquoi doit-on impérativement déléguer notre droit à quelqu’un d’autre qu’on ne connaît pas, et qui se verra rapidement corrompu une fois en place ? Rien. Je veux pouvoir voter les lois, comme je veux que chacun puisse le faire. Je ne veux pas que Nadine Morano, David Douillet ou Patrick Balkany le fasse. J’ai donc décidé de ne plus voter.
Raison numéro 4 : voter est inutile
Les citoyens sont de plus en plus mécontents, à juste titre, de ceux qui les gouvernent. Chaque Président de la République est plus impopulaire que son prédécesseur. Aujourd’hui, la seule alternative à François Hollande est Jean-François Copé ! Bref, la seule alternative que nous donne le système politique dans lequel nous vivons c’est de remplacer des mauvais gouvernants par des gens qui étaient dans le mauvais gouvernement précédent, ou d’opter pour une voie de garage qui, par nature, a été et sera toujours l’extrême droite, dont la progression est facilitée par son discours simpliste. Je me refuse à cette alternative qui a prouvé mille fois sa nocivité. J’ai donc décidé de ne plus voter.
Raison numéro 5 : s’abstenir est utile
Honnêtement, il n’y a pas grand-chose à faire contre cet état de fait : il n’y a aucun pays réellement démocratique dans le monde, à part peut-être dans une petite mesure la Suisse, et donc nous sommes comme les Français avides de liberté de 1788 : un peu désemparés. Et les chances qu’une révolution mettant en place un régime démocratique dans notre société sclérosée, mal informée, mal éduquée et individualiste sont très minces. Que reste-t-il : montrer son désintérêt total vis-à-vis du régime actuel en n’y participant tout simplement pas. Quand l’abstention atteindra 60, 70 voire 80 %, alors peut-être qu’une prise de conscience arrivera. J’ai donc décidé de ne plus voter.
Voilà, vous savez désormais pourquoi je ne voterai plus. Les seules fois où je pourrais envisager de me déplacer dans un bureau de vote seront pour les référendums, qui ne sont pas des élections mais des décisions prises par le peuple. Une autre alternative : lorsque des listes ou des candidats se réclamant de la démocratie directe auront une chance d’être élus. Ils devront s’engager à démissionner au bout de 6 mois, et à voter uniquement en fonction de ce que le peuple leur commandera de voter, comme la liste « démocratie réelle », désignée par tirage au sort, qui se présentera aux élections européennes.
Je viens de vérifier : je suis bien inscrit sur les listes électorales. Je vais pouvoir être compté dans les abstentionnistes ! #soulagement
— Custin d’Astrée (@custinda) 4 Mars 2014
Pour plus de détails sur une alternative crédible à notre système actuel, lisez mon manifeste pour une nouvelle démocratie.
26 Responses to “Les 5 raisons pour lesquelles je ne voterai plus”
4 mars 2014
Nicolas6. J’ai perdu ma carte d’électeur et ma carte d’identité.
7. Je souhaite le retour de la droite voire du populisme de l’extrême droite qui dit tous pareil et tout ça. Je suis pour le référendum pour tout y compris pour le budget pour que les français puissent choisir quelle part de leur pognon part pour financer les crèche ou l’armement nucléaire.
8. Parce que je suis persuadé que les électeurs sont plus compétents que les élus pour déterminer si un nouvel aéroport doit être construit à Nantes, si le régime des intermittents du spectacle doivent avoir un régime spécifique, s’il est normal de revoir le staut des sages femmes,s’il est bon pour la santé des andouilles de Bicetre d’augmenter les taxes sur la bière.
9. Parce que je suis royaliste et que seul un type tombé de ciel peut savoir s’il est utile et bon de diminuer la vitesse maximum sur le périphérique parisien.
10. Parce que je préfère être au bistro que dans l’isoloir.
J’aurais pu en tirer un billet, tiens !
5 mars 2014
JBJe boycotte les bureaux de vote depuis trente ans, pour des raisons multiples, dont la première est, selon l’axiome libertaire bien connu, que si les élections au suffrage universel pouvaient changer les choses, elles seraient interdites.
De deux, ce sont les mêmes têtes qui défilent depuis des lustres, dont certaines ont des tonnes de casseroles collées au cul sans pour autant être inquiétées par la justice-de-leur-pays, en laquelle ils ont raison de croire.
De trois, rien de nouveau sous le ciel bas des sujets qui fâchent : l’emploi des jeunes (pas d’évolution depuis 40 ans, sinon vers le pire) et des seniors (45 ans, âge limite pour décrocher un vrai boulot quand tu es au chômedu, ce qui restreint vachement les perspectives) ; le statut des personnes handicapées (traitées en parias, indemnisées au lance-pierre et assujéties à une immonde apartheid qui les contraint à renoncer à une vie de couple) ; l’accès au permis de conduire (l’un des plus chers au monde et des plus longs à obtenir) ; et depuis la bubulle immo, aucune politique visant concrètement à faciliter l’accès pour chacun à un logement décent, notamment par un plafonnement des loyers qui mettrait fin aux agissements des loueurs de studettes et autres marchands de sommeil.
De quatre : le clientélisme est devenu non plus une habitude mais la règle. L’intérêt public lui est sacrifié. Je suis pour l’intérêt public et donc, je ne suis pas client.
De cinq : Jamais une idée neuve, jamais rien d’innovant, jamais rien d’un peu dingue qui donnerait envie de se dire que le soleil ne se lève pas pour rien et que la vie ne peut pas se résumer à ce pilier vermoulu qu’on nomme encore « la valeur-travail » ; que des contraintes, des lois scélérates, du flicage, des règlements coercitifs, de la taxe, de l’insécurisation sociale, toujours plus de précarité, de bureaucratie et de bourrage de crânes infantilisant.
De six : Quand on voit qu’on se plante, on rectifie le tir. En principe. L’Europe, l’escroquerie de leuro, la peste libérale nous ont précipités dans un cul-de-basse-fosse sans fond, la qualité de la vie s’en trouve dégradée, nos conditions de vie ont considérablement régressé, le pouvoir d’achat s’effiloche chaque jour un peu plus, il n’est question que de dette et de restrictions, l’emploi s’est précarisé, les logements décents deviennent inaccessibles, on ne peut plus rêver posséder un jour son propre coin à soi à moins d’être fonctionnaire, le poids des charges incompressibles devient trop lourd pour beaucoup de budgets, les rapports entre les gens sont devenus proprement infects, la guerre intergénérationnelle est entrée dans les faits, le permanent état de crise génère violences, intolérance et xénophobie. Mais droite ou gauche, pas question de faire marche arrière. C’est perdant-perdant mais on fait semblant d’y croire.
De sept, et ça c’est pour les élections locales : Basta la féodalité de terroir, le pouvoir partagé entre les mêmes familles de notables depuis des générations, réélues pour des promesses de piston, d’appels d’offres et de passe-droits. Tant qu’on n’aura pas mis en place le mandat unique non-renouvelable, les municipalités et les conseils généraux se passeront de ma voix.
5 mars 2014
k_narre (@k_narre)Raison numéro 1 : le pouvoir corrompt
Je reste persuadé qu’on peut trouver un système de contrôle et contre contrôle pour limiter ça. Pour le reste la perfection effectivement n’est pas humaine. Et si tu penses profondément que la corruption du pouvoir est un problème indépassable, tu te dois, également, d’arrêter toute relation humaine où la moindre parcelle de pouvoir existe AMHA
Raison numéro 2 : il est impossible de faire un choix raisonné
Aucun choix est totalement raisonné. L’exemple typique que je donnerai, c’est que si aujourd’hui je prends une décision (même réfléchie), la probabilité que 20 ans plus tard je suis déçu par ce choix existe
Raison numéro 3 : rien ne justifie que je ne puisse pas participer moi-même à la décision
Ta raison 3 aurait été plus crédible si tu avais donné des noms d’élus que tu aurais pu élire. En ne votant pas, au contraire tu renforces la probabilité d’élire ces personnes (mais je reconnais que « c’est pire sinon » est un argument faible)
Raison numéro 4 : voter est inutile
Je n’ai pas l’impression que ne pas voter contrecarre l’effet que tu dénonces
Raison numéro 5 : s’abstenir est utile
Mouahahah ! Surtout si tu crois que la raison 1 est intangible
Conclusion : On est en profond désaccord sur la démocratie directe, la problématique de l’objectif et du moyen etc, je ne refais pas le débat 🙂
6 mars 2014
Custin d'AstréeMerci pour ton commentaire.
Pour la raison numéro 1 : Je dis que le pouvoir corrompt. Mais le pouvoir est indispensable dans une société. La solution est donc de le diluer le plus possible. Effectivement, il faut des administrateurs. Ils peuvent très bien être tirés au sort, ça évite que des gens mal intentionnés passent leur vie à essayer de l’obtenir. Ensuite, les mandats peuvent être très courts, pour éviter que ça ne monte trop à la tête. Enfin, les mandats peuvent être non renouvelables. Donc, il y a des solutions hors celle de devenir hermite comme tu le proposes.
Pour la raison 2 : je te remercie de confirmer mon soupçon. Comme l’élection n’est pas un choix raisonné, autant ne pas utiliser cette méthode.
Pour la raison 3 : là où je veux en venir c’est que je veux, moi, pouvoir participer à un soixante millionnième de la décision. Je suis assez intelligent, certainement plus que certains députés (sans arrogance aucune), donc je ne vois pas pourquoi seuls des gens en mesure de devenir députés peuvent décider de ce que sera ma vie.
7 mars 2014
JBOui le pouvoir corrompt en ce qu’en politique on n’a jamais le pouvoir « tout seul » et de ce qu’il ne résulte pas de ses seuls efforts mais d’une ambition agie qui par une volonté de revanche sociale teintée de mégalomanie (on l’a vu avec Sarkozy) qui par la désignation implicite de pairs, tant il est vrai que hors quelques cas isolés qui auront valeur de caution, les pouvoirs se déclinent en France dans le vase clos d’un même milieu, d’une même appartenance à une même classe sociale dont quelques éléments seront « formés pour diriger » indépendamment de leurs compétences réelles et de leur niveau d’intelligence. Ce qui est vrai aussi pour les élites de ce pays, la plupart des intellectuels, journalistes, personnalités des mondes des affaires, de l’édition, de la production audiovisuelle et de la culture en général étant issus des mêmes moules, des mêmes communautés, des mêmes réseaux structurés sur le mode aristocratique au sens étymologique du terme, où les rôles – souvent interchangeables lorsqu’on est dans le domaine public – sont assignés par cooptation et où les carrières s’effectuent « à vie » – et cela nous donne de véritables institutions vivantes qui occuperont les mêmes fonctions de « maîtres à penser » (c’est particulièrement constatable dans les domaines connexes du journalisme et de l’audiovisuel et ) jusqu’à ce que mort s’ensuive !
On est bien là dans un système où le pouvoir est corrompu du seul fait qu’il s’établit et se perpétue dans les seules limites d’un champ clos, excluant le reste de la communauté.
Dans l’absolu, rien n’interdit à un politicien de se faire élire à vie, et il peut tout à fait conserver le pouvoir et cumuler différents mandats par le jeu habile des clientélismes – les exemples en ce sens sont si nombreux qu’il serait fastidieux de les énumérer ici.
Outre l’interdiction du cumul des mandats, la solution passerait bien sûr par le mandat électif non renouvelable, comme c’est le cas aux Etats-Unis où un président ne peut se représenter qu’une seule fois.
Le problème est qu’on ne peut pas attendre de changement de fond de notre système politique par ceux-là mêmes qui en tirent profit, eux-mêmes étant placés et reconduits au pouvoir par la clientèle (corporatismes, milieux affairistes, lobbies, classes sociales elles-mêmes détentrices de pouvoirs) qui retire un bénéfice de ce système-là . C’est l’une des raisons qui font que, pour mon compte personnel, d’une, je ne vote pas, de deux, je considère qu’il n’est pas plus de système républicain dans ce pays que de véritable démocratie.
29 juin 2014
none« donc je ne vois pas pourquoi seuls des gens en mesure de devenir députés peuvent décider de ce que sera ma vie. »
Ceux qui défendent ce système représentatif qui ne représente qu’une minorité oligarchique vous rétorqueront que c’est ainsi, que c’est la loi et que si cela ne vous convient pas, rien ne vous interdit de vous présenter et d’essayer d’être élu pour proposer vos amendements.
5 mars 2014
gillesriRaison numéro 1 : le pouvoir corrompt
Oui le pouvoir permet d’influencer la vie des gens qui nous entoure car le pouvoir permet de prendre des décisions que les autres ne peuvent pas prendre. Est-ce pour cela qu’il corrompt et que mettons nous derrière le mot « corrompt ». Si c’est l’enrichissement, c’est certainement vrai pour certains que ce soit en politique comme ailleurs et surtout à mon avis ailleurs… Mais non nous ne devons pas généraliser, j’ai été en contact avec nombre de personnes politiques qui recherchaient des solutions à des problèmes qui leur étaient soumis et qui faisaient de leur mieux.
Certes, la nécessité d’être réélu les hante et peuvent leur faire prendre de mauvaise décision mais les oblige aussi à tenir compte de ce que pense le citoyen. Le problème c’est que le citoyen est souvent manipulé, binaire dans sa réflexion, inculte et juge mal ses élus. C’est d’ailleurs tout le problème de la démocratie. Donner le pouvoir au peuple, encore faut-il que le peuple soit éduqué, conscient de ses décisions etc….
Alors oui votons pour donner le pouvoir à des personnes qui se spécialisent dans un travail d’élu qui recherche dans la majorité des cas des solutions à des problèmes de la société même si les travers évoqués ci-avant le contraint parfois.
Raison numéro 2 : il est impossible de faire un choix raisonné
Oui, ce sont toujours les personnes qui prennent le pas sur les idées mais c’est surtout la confrontation des pouvoirs qui conduit aux décisions. Un homme seul ne peut changer le cours des choses, le monde est aujourd’hui trop complexe et imbriqué pour permettre cela.
La raison est donc de se faire une idée de la capacité d’un homme avec son équipe à influencer l’avenir dans une direction ou une autre. Là, il est plus facile de choisir car la direction que prendra un homme de droite, du centre droit, de gauche, d’extrême droite ou d’extrême gauche n’est pas la même. Par rapport à ces convictions, il est alors possible de choisir mais de toute façon je rappelle qu’il est très difficile qu’un homme ou même une équipe change littéralement le cours des choses. Ne soyons pas idéaliste et je dirais ne soyons pas enfantin.
Soyons adulte et oui votons.
Raison numéro 3 : rien ne justifie que je ne puisse pas participer moi-même à la décision
Heureusement que nous ne vivons pas en démocratie directe. La Suisse est lion d’être un bon exemple dans les décisions prises par référendum. Nous n’aurions que des décisions de repli sur soi, engendré par la peur et finirions par la guerre.
Non le peuple n’est pas le garant des bonnes décisions à prendre car le monde est complexe et la majorité d’entre nous est incapable de prendre les bonnes décisions.
Alors oui votons pour donner le pouvoir à des rouages institutionnels qui permettent la confrontation des idées, des experts avant la prise de décisions. Si le parlement contient nombre de politique sans envergure, ils ne sont que l’image de nous-même et c’est justement le reflet de la démocratie et ses limites. L’avantage, c’est qu’une loi se construit avec ces personnes mais aussi avec d’autres plus pertinentes qui font souvent entendre la raison.
Alors oui votons pour permettre que nos institutions fonctionnent car elles sont encore la garantie contre les extrémismes et la bêtise.
Raison numéro 4 : voter est inutile
Les citoyens sont de plus en plus mécontents mais regardent-ils un peu en arrière. Voudraient-ils revenir 100 ans en arrière. Ce serait actuellement la grande guerre !
La majorité des français qui se plaignent sont des nantis au regard du monde.
En sont-ils seulement conscient ?
Alors oui votons car nos politiques ont oeuvré contre le risque de guerre en construisant l’Europe dont on se plaint sans savoir de quoi elle nous protège. Croyez-vous que la crise actuelle avec la Russie pour l’Ukraine soit simple à gérer ? Croyez-vous que ce serait plus facile sans l’Europe ?
Pensez-vous que la démocratie directe permettrait de mieux la gérer ?
Je ne le pense personnellement pas et c’est pourquoi, oui je voterai.
Raison numéro 5 : s’abstenir est utile
S’abstenir c’est toujours donner plus de voix à ceux qui s’expriment. Et en général cela conduit à des visions extrémistes s’il y a très peu de votant.
Le parti qui voit la défection de ses troupes par l’abstention perd toujours les élections.
Alors oui si je veux que mes idées et non un un programme précis soit mis en oeuvre, alors je vote pour celui qui se rapproche le plus de mes convictions sans en attendre la lune.
Voilà, vous savez désormais pourquoi je vote et voterai aux élections.
Je n’ai pas le temps d’ajouter d’autres arguments mais je ne pouvais pas rester sans réagir à cette ineptie d’un déçu idéaliste.
6 mars 2014
Custin d'AstréeMerci pour votre commentaire. Vous opposez à mes arguments factuels votre opinion, votre humble avis, et vos craintes. Je ne peux malheureusement pas répondre grand chose à ça.
Ah si : la Suisse est en paix depuis bien longtemps. Il y a même une corrélation exacte entre le niveau de concentration du pouvoir et la probablité qu’un pays entre en guerre.
7 mars 2014
JB@Gillesri
Vous écrivez : « Heureusement que nous ne vivons pas en démocratie directe. La Suisse est lion d’être un bon exemple dans les décisions prises par référendum. Nous n’aurions que des décisions de repli sur soi, engendré par la peur et finirions par la guerre ».
– Cela vaut peut-être pour le contexte suisse, qui est assez particulier. Rien ne dit que le principe de démocratie directe appliqué à notre pays aboutirait aux mêmes résultats, dans la mesure où le contexte est très différent et où nous sommes arrivés à un tel degré de désaveu des élites que la plupart des décisions prises n’engendrent que défiance, et appellent de la part de l’opposition leur abrogation – ce qui bien souvent tient lieu d’appât électoraliste.
« Non le peuple n’est pas le garant des bonnes décisions à prendre car le monde est complexe et la majorité d’entre nous est incapable de prendre les bonnes décisions ».
– Sauf que le peuple est directement concerné, qu’il vit sur le terrain, et qu’il est à même de savoir s’il est besoin d’une politique de plafonnement des loyers pour résoudre la crise du logement, ou de contraindre les chefs d’entreprise à embaucher les chômeurs de plus de cinquante ans, plutôt que les encourager à le faire par des mesurettes.
« Alors oui votons pour donner le pouvoir à des rouages institutionnels qui permettent la confrontation des idées, des experts avant la prise de décisions ».
– Les experts ? Quels experts ? Sont-ils indépendants ? Vivent-ils au contact des réalités du terrain, les prennent-elles seulement en compte, mesurent-ils l’état de dégradation du niveau de vie que nous sommes nombreux à endurer, les risques que cela implique en termes de désaffiliation (déjà, le fait que l’on se pose la question de boycotter les urnes, et pas que sur cette page, est en soi un signe alarmant), établissent-ils, pour prendre un exemple tragique, un parallèle entre le nombre de suicides sur les lieux de travail et les dégradations des conditions de travail ? Vu l’état de pourrissement de la Société, que vous ne constatez peut-être pas à votre niveau mais qui est patent là où je vis, où il n’est pratiquement plus que des emplois précaires, où il n’est pas possible de quitter par la grande portes ce dispositif infernal qu’est le RSA, et où il y a des milliers de logements vides car trop chers et plus encore de mal-logés qui n’arrivent plus à joindre les deux bouts, on se demande qui sont ces fameux experts et s’il leur arrive de temps en temps de sortir de leurs bureaux.
« Si le parlement contient nombre de politique sans envergure, ils ne sont que l’image de nous-même et c’est justement le reflet de la démocratie et ses limites. L’avantage, c’est qu’une loi se construit avec ces personnes mais aussi avec d’autres plus pertinentes qui font souvent entendre la raison ».
– Exact pour dire que la démocratie telle qu’on l’envisage actuellement est limitée, et qu’elle autorise la pérennisation d’une certaine médiocrité, et le maintien en place de figures polycumulardes dont la seule motivation est de conserver le pouvoir pour jouir de ses avantages. Ces figures-là sont le produit d’un système clientéliste, en venir à bout ne peut passer que par une réforme de fond du système politique dans le sens d’une limitation des mandats dans le nombre et dans le temps, chose impensable du fait même qu’une telle réforme ne pourrait être votée par les gens qui retirent un bénéfice personnel, et une quasi impunité, du système politique existant.
» Alors oui votons pour permettre que nos institutions fonctionnent car elles sont encore la garantie contre les extrémismes et la bêtise. »
– Les extrémismes ? Ils sont à l’oeuvre, je le crains, et pas que du côté du FN. Quant à la bêtise, nous y sommes malgré nous abonnés depuis des lustres. De l’accordéon giscardien aux galipettes matutinales de Hollande via les aventures galantes de Mitterrand, les rodomontades de Chirac et le grand cirque des Sarko-Boys, voilà quelques générations de prolos à qui ça fait mal à leurs chaussures de sécurité, et ce n’est pas un hasard non plus si les jeunes qui en ont les moyens préfèrent partir gagner leur vie à l’étranger pendant que ces clowns pitoyables continuent à profiter allègrement des libéralités que malgré soi, leur consent le bon peuple.
6 mars 2014
ClaudiusS’abstenir n’est pas une bonne solution.
En t’abstenant, tu entres dans la partie du pays qui se fout comme de l’an quarante de qui viendra au pouvoir, de qui viendra diriger le pays, de qui viendra influencer ton mode de vie. En t’abstenant tu perds le droit de donner ton avis puisque tu laisses à d’autres le choix des dirigeants sans pour autant indiquer que la politique suivie n’est pas conforme à ce que tu attends.
Je suis cependant assez d’accord avec tes arguments, même si je n’en tire pas la même conclusion.
La solution serait plutôt de voter blanc.
On objectera que le vote blanc n’est pas compté dans les suffrages exprimés, c’est vrai et c’est dommage, c’est même un déni de démocratie. Un jour, peut-être, il sera reconnu. Un premier pas vient d’être franchi en le différenciant du vote nul.
L’électeur qui vote blanc se donne la peine d’exprimer une opinion, de la même manière que l’électeur lambda. Il est même plus sincère et plus cohérent que celui qui vote pour « le moins pire ».
C’est pour cela qu’en plus de militer contre la suprématie de la finance, contre la toute puissance de certains lobbies, contre la corruption, etc. il importe d’insister pour que le vote blanc compte comme un vote exprimé et pour que les règles et conditions de gouvernance soient pensées si, la médiocrité du personnel élu allant en augmentant, le vote blanc arrivait un jour à totaliser un grand nombre de voix : nouvelles élections, nouveaux programmes, renouvellement des prétendants.
6 mars 2014
Custin d'AstréeN’importe qui lisant ce blog peut constater que je ne suis pas quelqu’un qui se fout de la marche du pays.
Es-ce que je me fous de qui dirige le pays ? Non, puisque je veux que ce soit le peuple qui le dirige !
Concernant le vote blanc, puisque nombreux sont ceux qui me le suggèrent : Le vote blanc, c’est dire « aucun des candidats ne me convient ». D’ailleurs, tu le dis toi-même : un vote blanc majoritaire, et on devrait organiser de nouvelles élections.
Moi, ce que je veux exprimer, c’est que ce mode de fonctionnement ne me convient pas. Je ne dis pas que tous les candidats sont nuls, je dis que je ne veux pas élire quelqu’un qui décidera à ma place. Je veux décider, avec tout le monde.
Pourquoi a-t-on besoin de gens qui décident à notre place ?
7 mars 2014
MauricePourquoi a-t-on besoin de gens qui décident à notre place ?
C’est une question de représentation.
Parce que faire un vote à main levée pour chaque décision qui concerne le pays nous prendra un peu trop de temps je pense, et qu’on a tous autre chose à faire. Sauf à entrer nous-même en politique.
En décidant de ne pas voter, tu te mets sur la touche, tu abdiques sous couvert de faire un geste fort.
7 mars 2014
Custin d'AstréePourquoi être excessif ? Pourquoi a mains levées ? On élit bien miss France non ?
Et pour info, dans les communes de 500 habitants on élit aussi des représentants. La taille n’est donc pas un argument.
7 mars 2014
Maurice« on élit bien miss France, non » — > pourquoi être excessif ?
Alors c’est quoi l’idée ? Voter par SMS pour chaque décision ? Il y a des sujets qui concernent le pays plus que les habitants (genre la dette, la politique familiale, etc.) où il faut pouvoir se projeter à 10, 20, 30 ou 40 ans.
Tu penses que les gens voteraient pour que leurs impôts passent dans le remboursement de la dette plus que pour avoir une école en face de chez eux ?
7 mars 2014
JBVoter par referendum à chaque décision d’importance (exemple la dette, qui n’est pas une fatalité puisque l’Islande en a refusé le remboursement et en matière de restrictions, a préféré toucher au train de vie de l’Etat plutôt qu’à l’Etat-Providence), et initier le referendum d’initiative populaire. En même temps, mettre en place un referendum de mi-mandat, « je garde, je jette ». Une participation accrue des citoyens aux décisions à prendre nous permettrait de mettre un frein aux clientélismes et de faire passer l’intérêt public avant les intérêts particuliers et la seule notion de profit.
9 mars 2014
Custin d'AstréeComme toujours, on essaie de décridibiliser l’adversaire en résonnant par l’absurde. Il y a un monde entre la dictature et la démocratie, et nous sommes quelque part entre les deux.
On peut très bien voter, proposer des lois, nous-mêmes, sous forme de plateforme informatique, les moyens existent.
Se projeter à 40 ans ? Tu crois que les élus le font ? Ils se projettent uniquement au prochain mandat. Les citoyens, dont les problématiques sont la vie en elle-même et leurs enfants, se projetteront bien plus facilement que nos élus.
Pour les impôts, les Suisses ont démontré à maintes reprises que si le peuple est responsabilisé, il vote de manière responsable (ils ont refusé à de nombreuses reprises des votations demandant la suppression d’impôts). De plus, une école ou la dette, ce sont deux problématiques complètement différentes : on ne demandera jamais lors d’un référendum si vous êtes pour le remboursement de la dette de votre pays ou l’ouverture d’une école.
7 mars 2014
gillesriIntéressant ce débat où des arguments en général très valables sont exposés pour critiquer notre système actuel qui n’est pas satisfaisant et ne représente certainement pas une véritable démocratie.
Des propositions existent mais elles ne sont pas mises en oeuvre pour les raisons que vous évoquez sur la concentration des pouvoirs entre les mains de personnes qui ne souhaitent pas de remise en cause, tout du moins, de manière radicale.
Il existe cependant des petits progrès initiés, il faut bien le dire, par des représentants de gauche comme le non cumul des mandats, la représentativité des femmes, la prise en compte du votre blanc etc… mais cela est effectivement insuffisant, c’est indéniable.
Est-ce que ne plus voter apportera une solution conduisant à ce que vous souhaitez ?
Je ne le pense pas.
Est-ce que continuer à voter renforce ce déni de démocratie actuel ?
Je ne le pense pas.
Pourquoi ?
Parce que nous avons la possibilité de déposer dans les urnes des bulletins en faveur de ceux qui vont dans le bon sens même si c’est insuffisant, à notre regard de citoyen.
Le monde n’évolue pas rapidement : même la révolution a fait suite à un empereur et à la restauration. C’est certainement triste mais c’est le sort du monde dans lequel on vit et vivront nos enfants.
Seules les révolutions peuvent changer radicalement le cours des choses mais elles n’empêchent malgré tout pas des retours en arrière, des excès, des travers comme on peut le constater encore aujourd’hui dans les pays arabes..
C’est dur d’accepter que le désir d’une majorité de personnes soit bafoué et entre les mains du bon vouloir d’une minorité d’autres mais je ne connais dans le monde aucun endroit où ce ne soit pas le cas.
Nous avons un système très imparfait que seule ma connaissance de l’histoire du monde et de notre pays me permet d’accepter.
Je regarde le passé et j’entrevois alors les progrès et je vote pour ceux qui me semblent vouloir poursuivre cette quête mais si je trouve que leur ambition en la matière est bien trop limitée.
Il nous faut aussi agir aussi par le militantisme aux causes que l’on croit bonnes et dans notre quotidien faire vivre nos idées et c’est déjà apporter notre pierre à l’édifice de la démocratie en faisant entendre notre voix si petite soit-elle.
9 mars 2014
Ded@ JB bien d’accord avec vos commentaires
9 mars 2014
Custin d'AstréeJ’ajouterais que des solutions intermédiaires, de transition, existe, comme des constitution semi-directes ou des élus peuvent être contredits par le peuple si le sujet n’est pas consensuel.
4 mai 2014
biaJe ne vote plus, pour les mêmes raisons que vous.
4 mai 2014
bia« Il y a un monde entre la dictature et la démocratie, et nous sommes quelque part entre les deux. »
Et pas si loin de la première dans un système oligarchique qui a tout d’une monarchie
et favorise une autre forme d’aristocratie.
9 octobre 2014
AntoineCe message s’adresse a toutes personnes a la recherche d’Offre de prêt entre particulier sérieux.
Si vous êtes interdit bancaire et on vous refuse du crédit à la banque. Vous avez encore une deuxième chance afin de réalisez touts vos rêves. Il existe un financier honnêtes et très sérieux , grâce a lui j’ai pu régler mes problèmes financiers. Son prêt commence de 3.000€ et est disponible à toutes personnes en difficultés financières et capablent de rembourser. Ses conditions de prêt sont simples et bien déterminées et les échéances seront fixées selon votre budget mensuel . Si vous êtes dans le besoin , veuillez prendre contact avec lui pour plus amples informations. E-mail : jjmelarouz@hotmail.com
Cordialement
19 février 2015
enfaitpourquoiOui il faudrait aller vers un système comme celui de la Suisse, où des votations contraignantes viennent s’ajouter aux projets des représentants.
Et le système suisse peut être élargi, car les moyens informatiques sont puissants maintenant – on protège très bien les logiciels bancaires…l’argent nerf de la guerre!!
Pourquoi ne pas créer un mouvement – et non un parti – qui pourrait fédérer de nombreux citoyens le temps d’une élection législative… objectif: faire changer les lois, car tant que les élus actuels seront en place, ils ne changeront rien, les places sont trop confortables.
1 décembre 2015
leoBonjour Custin,
Un peu de lecture, je suis sûr que ça va te plaire: José Saramago, La lucidité.
Résumé: Au lendemain des élections municipales organisées dans la capitale sans nom d’un pays sans nom, la stupeur s’empare du gouvernement: 83 % des électeurs ont voté blanc. Incapables de penser qu’il puisse s’agir d’un rejet démocratique et citoyen de leur politique, les dirigeants soupçonnent une conspiration organisée par un petit groupe de subversifs, voire un complot anarchiste international. Craignant que cette « peste blanche » ne contamine l’ensemble du pays, le gouvernement évacue la capitale. L’état de siège est décrété et un commissaire de police chargé d’éliminer les coupables – ou de les inventer. Aussi, lorsqu’une lettre anonyme suggère un lien entre la vague de votes blancs et la femme qui, quelques années auparavant, a été la seule à ne pas succomber à une épidémie de cécité, le bouc émissaire est tout trouvé. La presse se déchaîne. La machine répressive se met en marche. Et, contre toute attente, éveille la conscience du commissaire.
2 décembre 2015
Custin d'AstréeMerci !
24 décembre 2017
MeryemBonjour, quand j’ai lu ton article, c’est exactement ce que je pense. Au élections présidentielles de 2017 j’ai voter, et après je me suis abstenu. Car il y a aucun candidat qui me correspond à mon profil. Je dit donc je vais chercher un profil plus adéquat à ce que je recherche.