La France vient de ratifier, au Parlement, à une large majorité, la Charte européenne des Langues régionales et minoritaires. Mine de rien, c’est une promesse du Président Hollande qui vient d’être tenue. Par les temps qui courent, c’est plutôt précieux.
Concrètement, la Charte, déjà ratifiée par la plupart des pays européens, ne va pas changer grand-chose. Mais la France dispose d’une des plus grandes richesses en termes de langues minoritaires en Europe, et jusqu’ici elle ne les reconnaissait pas. Irrémédiablement, la pratique des langues régionales tend à disparaître un peu partout, sauf dans quelques bastions au fort sentiment régional, voire nationaliste, comme en Corse, en Bretagne ou au Pays basque.
Vers une généralisation de l’enseignement des langues régionales ?
Désormais, la France s’est engagée à promouvoir activement ses langues régionales. Certaines actions de promotion, notamment la signalisation routière bilingue, sont fortement recommandées. Il y a pourtant une réelle inégalité vis-à-vis de ces langues régionales, car toutes ne sont pas parlées de la même façon dans la population.
Dans notre pays, c’est peut-être l’alsacien qui fait figure de langue régionale la plus forte : si le nombre de locuteurs diminue, à 600 000 aujourd’hui, il reste, en pourcentage de la population, le plus fort de toutes les langues régionales, avec près d’un tiers des habitants de la région qui le parlent. Deux autres langues résistent bien : le breton et le corse, grâce à un activisme local connu de longue date.
D’autres langues pourront survivre à moyen terme, car elles sont également parlées de l’autre côté de la frontière, où elles bénéficient d’une forte influence et d’une protection reconnue par la loi. C’est le cas du basque et du catalan, parlés en Espagne, ou du francique, parlé en Allemagne (mais n’y bénéficiant d’aucun statut) et langue officielle du Luxembourg.
Quel intérêt pour la France ?
Au-delà de l’intérêt culturel évident consistant en la sauvegarde d’un patrimoine culturel unique, un regain des langues régionales aurait un impact positif dans l’enseignement. En effet, la réputation des Français concernant leur maîtrise des langues étrangères n’est pas très bonne. Quelqu’un qui est très tôt habitué à manier deux langues progresse beaucoup plus vite dans l’apprentissage d’une troisième, voire d’une quatrième.
6 Responses to “Langues régionales : ce que change la ratification de la Charte européenne”
30 janvier 2014
Nicolas« Minne de rien ». C’est une langue régionale ?
30 janvier 2014
Custin d'AstréeCorrigé, mon texte avait mauvaise mine 🙂
30 janvier 2014
labeilleetlarchitecteUne vision bien naïve de cette charte. http://labeilleetlarchitecte.wordpress.com/2014/01/23/charte-des-langues-regionales-la-trahison-des-socialistes/
31 janvier 2014
Custin d'AstréeQu’est-ce que les socialistes n’ont pas trahi…
31 janvier 2014
Langues régionales : ce que change la ra...[…] La France vient de ratifier la Charte européenne des langues régionales. Qu'est-ce qui change pour notre pays ? […]
31 janvier 2014
labeilleetlarchitecteJe cherche et je reviens