Dans mon précédent billet, je parlais de réformes, et notamment de réforme du maillage territorial français. Beaucoup d’observateurs sont attachés aux départements, héritage de la Révolution française de 1789. Cette analyse est à mon sens erronée : ce qui a caractérisé la Révolution, ce n’est pas ce découpage en particulier, c’est plutôt la capacité à faire fi des habitudes, des traditions, pour façonner un pays selon la réalité d’une époque.
Les communes et départements : un héritage qui n’en est pas un
Les départements ont été créés pour que chacun soit proche de l’administration : on devait pouvoir rejoindre le chef-lieu à cheval en moins d’une journée. Aujourd’hui, cette définition n’a plus aucun sens. De même, les communes ont été créées pour que les citoyens aient une administration locale, qu’ils n’aient pas à parcourir des kilomètres à pieds comme c’était le cas à l’époque. Alors que tous nos voisins ont décidé de réduire le nombre de communes pour adapter leur taille aux nécessités, seule la France reste ancrée sur un héritage qui n’en est pas un.
Ce qui serait révolutionnaire, ce serait de remettre tout cela à plat, de considérer que les régions sont un niveau de découpage territorial suffisant pour ne plus avoir besoin des départements. Évidemment, quelques ajustements, comme la fusion des Normandie, le passage de la Loire-Atlantique à la Bretagne, ou la fusion de l’Auvergne et du Limousin, trop peu peuplés, sont à envisager. Du côté des collectivités d’Outre-mer, il est impensable que deux assemblées différentes se partagent les prérogatives d’un seul et même territoire, comme c’est le cas aujourd’hui.
Fusionner les communes pour leur donner les moyens de se développer
Du côté des communes, il est impensable qu’aujourd’hui les habitants de Boulogne-Billancourt n’aient pas leur mot à dire sur l’avenir de la capitale, qu’ils fréquentent le soir, le week-end, et la journée au boulot. Lorsque j’habitais à Paris, je traversais trois départements et six communes chaque jour. Est-ce que tout cela a un sens ? Fusionner les communes sur la base des communautés de communes, des arrondissements ou des agglomérations est indispensable pour leur donner les moyens de leur développement.
Alors évidemment, les élus, qui perdront leurs postes par l’opération, freineront des quatre fers. Et comme ce sont eux qui décident…
3 Responses to “Supprimons les départements, fusionnons les communes !”
11 décembre 2013
NicolasSujet passionnant mais pas si facile. Je suis pour une approche à géométrie variable. Tiens ! Je vais en faire un billet. Encore.
13 décembre 2013
CardabelleBonjour,
Je constat est évident. Je regrette néanmoins que l’article soit si peu fouillé et n’enfonce que des portes ouvertes… Quelles sont les marge de manœuvre ? Quelles économies seraient ainsi générées ? Quid du personnel si réduction il y a ? Qui sont les élus qui portent ce discours ? Ceux qui ne le portent pas ?… Bref un beau sujet, mais à creuser.
13 décembre 2013
Custin d'AstréeVous avez tout-à-fait raison. Mais je crois qu’on touche là la limite d’un blog amateur comme le mien.
Si vous me payez, je mène l’enquête et je réalise un grand article d’investigation ! En attendant, je ne fais que mettre le sujet sur le tapis en espérant être entendu.