Les élections européennes sont les élections malaimées des Français. Ils s’abstiennent en général en masse, préférant profiter du week-end pour aller à la pèche ou voir mamie à la campagne. Pourtant, elles sont objectivement d’une importance primordiale pour notre pays.
Les parlementaires européens ont acquis au fil des ans un poids considérable dans la prise de décision européenne. Désormais, la Commission ne peut plus faire passer grand-chose en cas d’opposition farouche du Parlement. Pourtant, le désintérêt des Français pour cette élection mettent nos députés en retrait des autres députés : une si faible participation ruine leur crédibilité au niveau européen, et ils sont rarement – sauf exceptions notables – des leaders d’opinion.
Du point de vue de l’analyse, ces élections sont aussi un moyen de mesurer la situation de l’électorat français de manière très précise : les électeurs n’ont aucune pression stratégique, aucune tentation de vote utile, aucune épée de Damoclès en cas de résultat dramatique, aucune prise de conscience de second tour. Les résultats sont bruts, on n’élit pas une personnalité mais un parti.
Nous allons donc pouvoir mesurer le poids respectif, l’influence des différents partis sans le biais d’un type de scrutin déformant comme celui des députés nationaux. Nous allons également pouvoir mesurer la participation, c’est-à-dire quelle partie de la population est la plus « civique » (même si je n’aime pas trop ce mot car je commence de plus en plus à respecter le choix des abstentionnistes). D’ailleurs, un coup d’œil sur les précédentes européennes en dit long sur la déliquescence de notre « démocratie » (là-aussi je mets des guillemets).
Ce qu’on observe est très intéressant : globalement, les rapports de force restent inchangés, malgré une irrémédiable baisse des communistes. En général, le parti au pouvoir subit une défaite, les écologistes font le yoyo, et l’extrême-droite reste stable, voire baisse. Ce qui progresse, c’est l’abstention. En gros, après avoir brièvement dispersé leurs voix vers des petits partis, y compris le FN, les Français, désespérés de la politique, s’en désintéressent et ne vont plus voter. Alors vous, quelle sera votre attitude lors des prochaines législatives ? Irez-vous à votre bureau de vote ? Si oui, quel bulletin glisserez-vous dans l’urne ?
Merci à Laurent de Boissieu pour les résultats des différentes élections, disponibles sur France-politique.fr.
5 Responses to “Les européennes, un sondage grandeur nature”
1 novembre 2013
NicolasElles sont disponibles aussi sur Wikipédia… Tu devrais lire mon blog.
3 novembre 2013
Custin d'AstréeTu fais encore ta mauvaise tête ?
3 novembre 2013
NicolasJamais !
2 novembre 2013
DedLa « démocratie » actuelle n’en est pas une et les peuples commencent à s’en rendre compte.
La politique est devenue le métier d’une caste très éloignée de la population.
Il n’y a plus aucun ouvrier ou employé dans les parlements ou sénats.
Professions libérales, milliardaires , chefs d’entreprises constituent ce qui devrait représenter la population. Ce n’est pas normal !
Il devient nécessaire de remettre en place une vraie démocratie, que ce soit par le tirage au sort, ou autrement…
2 novembre 2013
Dcembre100% d’accord. Surtout que cet instrument diabolique, l’UE, a été imposé par les usa…La démocratie n’existe nul part sur terre.