Après quelques mois de repos, la Playlist idéale revient. Comme elle s’est reposée, elle est en forme et prête à hanter les dancefloors. Vous aimez les montagnes russes ? Alors après le rock de soie et de satin de Mark Knopfler, voici le big beat de The Prodigy avec Smack My Bitch Up, ce qui signifie… non on vous laisse chercher. Si ce n’est plus du rock, on est quand-même en plein dans le registre sex, drugs and rock’n’roll, allié à la représentation brute de la violence d’une époque où les groupes bruts de décoffrage pullulaient. Contrairement au punk des Sex Pistols, les années 1990 ont déjà dépassé la rhétorique no future. Désormais, son avenir on le prend en main, le temps est à l’individualisme forcené, quitte à piétiner quelques individualités au passage pour arriver à ses fins.

Ici, point de paroles épurées, de longues sérénades et de poèmes divers et variés, on répète à l’envi ces deux phrases (Change my pitch up / Smack my bitch up) durant toute la chanson, sur fond de gros beats et de rythmes changeants : c’est industriel, brut, sec, ça décrasse vos enceintes si vous avez le courage de monter suffisamment le son. Je vous invite à découvrir ou à redécouvrir le clip qui accompagnera parfaitement l’esprit et l’atmosphère de ce titre. Même si l’œuvre se déguste de préférence seul – le défoulement style je saute dans tous les sens sur mon lit risque de vous faire passer pour un demeuré – la partager avec des amis informés peut rapidement devenir très drôle.

Avec ce titre, on entre en plein dans la polémique, puisque des associations féministes ont accusé le groupe de faire l’apologie de la violence envers les femmes, ce qui, si on se contente de traduire bêtement les paroles, n’est pas tout à fait faux. Le clip a été largement censuré – vous ne pouvez le voir sur aucune chaîne de télé – et très peu de radios le passent. Il est cependant abondamment utilisé au cinéma et dans certaines bandes son de reportages low-cost mêlant boîtes de nuit, prostituées, drogues et Bernard de la Villardière.