Il m’est arrivé à plusieurs reprises de parler, sur ce blog, de ce que pourrait être notre pays s’il était organisé selon les préceptes des libéraux, avec un État minimal, peu ou pas d’impôt, une liberté totale pour les entreprises,… Ce monde, d’autres, tel l’auteur du roman Jennifer Gouvernement s’y sont essayés également : un monde où tout est payant, car tout est privé. Même les enquêtes de polices sont à la charge des victimes. Bref, un monde merveilleux.
Fondamentalement, l’idéologie libérale est comparable à l’idéologie communiste, dans le sens où elle cherche à faire passer l’homme pour ce qu’il n’est pas. Les communistes veulent faire de l’homme un être communautaire, sans biens propres, sans égoïsme, abeille ouvrière de la ruche commune. On comprend rapidement pourquoi ça n’a jamais marché. Les libéraux ne sont pas très éloignés de cela, voulant transformer l’homme en un être totalement logique, dénué de tout sentiment, qui ne prendra aucune décision sans en avoir auparavant calculé le profit immédiat.
Un monde sans sentiments
Dans un monde libéral parfait, on n’habite pas une maison car on y a des souvenirs, mais parce que c’est le fruit d’un calcul logique avantages / inconvénients. Une entreprise ne prend pas une décision d’investissement par orgueil de son chef, mais parce que c’est une décision logique compte tenu de la situation du marché.
Et puis il y a aussi cette incohérence majeure, qui veut que les humains, sans gendarme pour les contraindre, respecteront l’autre. On l’a vu, protégé dans l’habitacle de son véhicule, l’homme devient rapidement barbare. Mais le libéral croit que sans limites, une entreprise ne deviendra pas prédatrice et n’exploitera pas ses employés si elle en a le pouvoir. Il est utopique de croire que l’homme peut vivre en société sans règles, et sans police pour faire respecter ces règles.
Dès qu’il acquiert un minimum de pouvoir, l’être humain se sent l’obligation d’en abuser. C’est vrai du plus petit contremaître d’usine au plus puissant des dictateurs, même si, comme toujours, il y a des exceptions pour contredire la règle. Le pouvoir est la plus puissante des drogues, et le libéralisme revient à le donner sans limite à celui qui détient l’argent, comme le féodalisme revient à donner le pouvoir à celui qui détient le droit par le sang.
3 Responses to “Libéralisme et communisme, même combat ?”
16 octobre 2013
HerveLEBonjour, article intéressant mais je ne suis pas d’accord sur trois points fondamentaux.
1. vous dites qu’un état libéral serait totalement privé. Faux, c’est ne pas comprendre la fonction « régalienne » de l’État. Le libéralisme souhaite limiter l’état à son rôle régalien (loi, armée, monnaie, justice…). Et c’est oublier le principe de « service public » qui pose des règles très strictes lorsqu’il est délégué à une puissance privée.
2. Vous dites que le libéralisme c’est la loi du plus fort. totalement faux, le vrai libéralisme, le marché, c’est la loi du plus EFFICACE. Un marché où le plus fort gagne, un marché sans règles, se détruit lui même, ce n’est plus du libéralisme, c’est la jungle! Tous les économistes libéraux sont d’accord là-dessus.
3. enfin vous dites que le libéralisme réduit l’homme à un calcul. Eh bien oui, c’est comme ca il me semble! Je ne vois pas le problème à ce que je vende ma maison plus cher parce qu’y ai un attachement sentimental! Vous voudriez pas quand meme imposer a l’acheteur de payer un prix plus élevé parce que le précédent locataire avait des « souvenirs »… bref, tout a un prix oui c’est malheureux mais c’est ainsi. Et d’ailleurs c’est bien la logique écologiste que de donner un prix à ce qui n’en a pas non? les émissions de carbone, la biodiversité… vous n’allez pas tout de meme les taxer de capitalistes?
Je pense donc pour conclure, d’une part que vous avez une vision erronée et caricaturale du vrai libéralisme. JE suis d’accord en revanche que le communisme se trompe sur la nature humaine qu’il suppose angélique…
16 octobre 2013
AlexJe suis toujours assez surpris de voir des gens défendre le libéralisme avec force.
Sur votre numéro 3, à vous lire c’est normal qu’à Paris on loue une chambre de moins de 9 metre carré 700 euros. C’est la loi du marché, désolé mais je ne l’accepte pas.
Dans l’interet d’une nation, qu’apporte le libéralisme actuel dans certains branches, vit on mieux avec moins de service public ?
Nous avons suffisamment d’étude qui prouve que le système libéral apporte de nombreux avantages à une faible portion d’une société et ajoute de nombreux inconvénients à une grande partie.
Après le système politique actuel n’est pas prêt de changer car dans les hautes sphères, l’argent est important et est souvent une façon de ne pas changer les choses à changer pour améliorer la vie des citoyens .
16 octobre 2013
HerveLE@alex. vous avez raison il y a des choses qui ne doivent pas pouvoir etre achetées, comme la vie humaine, ce genre de choses….
Concernant l’exemple dont vous parlez c’est typique, car vous vous plaignez d’un prix indécent du logement « à cause » du libéralisme?? mais c’est le contraire! Votre studio il est cher à cause du MANQUE de libéralisme, je m’explique: les milliers de normes soit-disant environnementales, d’obligations de plan urbanisme de toutes sortes, de contraintes administratives, de recours, d’intimidations du propriétaire, c’est CA qui empêche de construire et fait monter les prix! (mais bon paris est un cas particulier aussi)
Et oui, il faut défendre le libéralisme, parce que c’est à la mode de l’attaquer et pas un seul économiste ne fait une tribune dans un média sans casser du libéralisme, le méchant marché, etc. Et que surtout pas une seule fois en 18 ans de scolarité on ne présente à un élève l’exemple d’un entrepreneur qui réussit… après on s’étonne que les jeunes veulent majoritairement etre fonctionnaires!
si vous voulez voir le coté profondément anti-libéral de notre pays, suivez les billets quotidients du bloggeur h16 ici:
http://h16free.com/
pour finir, je dirai qu’il faut un jour ouvrir les yeux et faire le lien entre le fait qu’on soit le pays le moins libéral d’europe (impots sur les sociétés au maximum d’europe, taxes de partout, normes dans tous les sens…) et le fait que le nombre de faillites d’entreprises batte tous les records depuis 30 ans!
à méditer la fameuse phrase de bossuet…