Pendant quelques années, habitant à Paris, je n’ai pas jugé utile d’acquérir une voiture. Lorsque j’en avais réellement besoin, je louais, ce qui arrivait une dizaine de fois par an seulement. Je n’ai jamais ressenti de manque, ni jamais été en rade à cause de ça. Pourtant, j’ai fait des économies substantielles : pas d’assurance, pas de parking et surtout pas de voiture à payer, avec tout ce qui va avec.
Mon statut de piéton m’a cependant permis d’observer mes contemporains dans leur voiture, et dans un environnement urbain. Presque pas un jour ne s’est passé sans que je sois témoin, du trottoir où j’étais, d’invectives, d’engueulades et d’incivilités. Sans faire de la sociologie à deux balles, il semble qu’à l’intérieur de sa « sphère » automobile, l’homme devienne un connard. Pourquoi ?
Les raisons d’une attitude barbare en auto
Quelqu’un marche dans la rue, et, distrait, bouscule un autre piéton. Dans 90 % des cas, les deux personnes s’excusent, se font un sourire, et passent à autre chose. Dans 10 % des cas, une des deux personnes est assez incivile pour proférer quelque juron. Ce genre de personnes existe, mais les cas sont plutôt rares.
Prenons maintenant la situation identique, mais en voiture : distraite, une personne grille la priorité d’un autre automobiliste et l’oblige à freiner d’urgence. Dans 90 % des cas, la personne « lésée » met fortement et bruyamment en doute la façon dont la personne fautive a obtenu son permis, voire se permet des remarques désobligeantes sur sa santé mentale. La personne fautive ne peut alors s’empêcher d’éructer des sons venus du Moyen-Âge. Pourquoi se comportement aussi arriéré à l’abri d’un habitacle ?
En sécurité, l’homme se sent pousser des couilles ailes
Selon mon humble avis, c’est la protection que constitue la voiture, barrière bien visible entre soi et son interlocuteur, qui donne des ailes à l’automobiliste. Invincible, celui-ci se croit permis de ne plus être civil. C’est par le même mécanisme que les personnes disposant d’un peu de pouvoir deviennent rapidement des ordures. Sans lois, sans règles, et sans peur du gendarme, la civilisation laisse vite la place à la barbarie. C’est aussi une des raisons pour lesquelles le libéralisme n’a aucune chance de fonctionner.
2 Responses to “Pourquoi l’homme devient-il un connard en voiture ?”
5 octobre 2013
HuknakLe parallèle avec la même situation vécue par deux piétons est bien senti, bravo 🙂
Plus il y a « proximité », plus il y a « courtoisie » ?
Si je croise un inconnu dans ma cage d’escalier, je vais lui dire bonjour.
Si je croise un inconnu dans un endroit assez désert, comme lors d’une randonnée, je vais lui faire un petit signe de tête et un faux sourire pincé.
Si je croise un inconnu dans la rue, je vais copieusement l’ignorer.
Si tu ne me dis pas bonjour alors qu’on se croise dans ma cage d’escalier, tu es impoli.
Si tu m’ignores alors qu’on se croise lors d’une randonnée, tu es snob.
Si t’avises de me dire bonjour alors qu’on se croise dans la rue, tu es un détraqué !
7 octobre 2013
Stéphanie .....Pourquoi les poules traversent elles toujours la route devant les voitures ? …
Parce que celles qui traversent derrière on ne les voit pas traverser ….
On ne se souvient que de celles qui traversent devant …..
Là c’est pareil : On ne se souvient que des connards d’automobilistes …..
Ceux qui ne sont pas des connards on ne les remarque même pas …..