Pour changer de la routine en cet été 2013, j’ai invité plusieurs belles plumes, blogueurs, twittos, à contribuer à ce blog en écrivant un billet de 365 mots. Les retours ont été très positifs, au-delà de mes espérances. C’est donc avec plaisir que je vous invite à les découvrir, chaque mercredi en juillet et en août.
Pour cette quatrième contribution à la rubrique « Invités sur 365 mots », je vous présente Tom Delanoue. Passionné de cinéma, de culture geek, de photo, de musique, de vin, et de plein d’autres choses, Tom est ce qu’on peut appeler un touche à tout. Mais à la différence des autres, Tom touche peut-être à tout, mais il y touche très bien ! J’ai déjà eu l’occasion de vanter son superbe blog sur le vin, 1098.fr, et c’est avec grand plaisir que je vous invite à découvrir sa contribution en 365 mots !
Tom Delanoue : les deux maux du vin français
Rédiger 365 mots sur le vin… La chose n’est pas aisée, et qu’il est donc bon dans ce cas de se recentrer…de 365, nous allons passer à 2 mots, deux mots qui sont la déresponsabilisation et l’infantilisation, les deux maux du vin en France.
Déresponsabilisation d’un Etat qui s’évertue à vouloir se protéger derrière l’interdit. Ainsi, dans un pays historique du vin, et où ce dernier représente le 2nd poste à l’export, il est interdit de montrer une dégustation de vin sur le petit écran alors que les émissions culinaires se multiplient et que le vin est une composante essentielle du « repas gastronomique français », inscrit au patrimoine de l’UNESCO. On rapporte même aujourd’hui les résultats d’un rapport interdisant d’en parler sur Internet ! Pourquoi ? Car cela inciterait les gens à boire diront une poignée d’hygiéniste. Il est bien connu que c’est en interdisant et non en éduquant que l’on limitera les cas d’alcoolismes. Il est même évident que c’est en lisant un blog d’un amateur de vin ou en voyant un sommelier parler d’un accord parfait avec un plat digne d’un restaurant étoilé que le (jeune) français va courir se pochtronner à grand coup de gros rouge de comptoir. C’est en interdisant la transmission de cette culture du vin que l’on favorise le binge drinking à coup d’alcools frelatés et de boissons energisantes gavées de sucre…au détriment de grands produits réalisés par des agriculteurs/artisans, amoureux de leur terres.
Dérive amenant naturellement à une infantilisation des masses. « Fait pas ci, fait pas ça » disait Jacques Dutronc. Il faut manger 5 fruits et légumes par jour, boire avec modération. Nous sommes tous des enfants qu’un État doit materner en expliquant ce qui est bon ou non pour la santé. Car nous ne sommes pas capables de le déterminer nous-même ? En cherchant à se déresponsabiliser (« nous n’y sommes pour rien, on vous a dit que c’était mauvais »), on infantilise les citoyens, niant ainsi leurs raison et leur maturité.
2 mots, 2 maux du vin en France, qui devrait se réjouir d’un patrimoine si riche plutôt que de s’en défendre, car à ce rythme, on risque bien de tout y perdre…
Retrouvez Tom Delanoue sur 1098.fr
1 réponse to “L’invité de la semaine : Tom Delanoue / Les deux maux du vin français”
9 décembre 2014
Séjours oenologiques et gastronomiquesMerci pour votre article, très intéressant et qui laisse la porte ouverte à un débat assez complexe…