Cinquante-quatre ans après sa promulgation, la Constitution de la Cinquième République a enfin réuni une manifestation contre elle pour réclamer une VIème République. Ce n’est pas grand-chose, mais c’est encourageant. Adoptée par référendum le 28 septembre 1958, elle ne fut pas rédigée par une Constituante – c’est-à-dire une assemblée spécialement désignée pour ça – mais par ceux qui étaient appelés à la diriger par la suite, et qui, comble du grotesque, ont mis le nom de cette constitution dans la dénomination de leur parti ! C’est, entre autres, à cause de cette aberration démocratique que beaucoup considèrent qu’elle est le fruit d’un coup d’état.
Elle succède à la Quatrième République, parlementaire, où les partis de gauche et du centre avaient l’habitude de s’allier. La Quatrième avait la caractéristique de former des gouvernements populaires mais instables. La Cinquième offre tout le contraire : des gouvernements toujours plus impopulaires, mais très stables.
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Issue du consensus allant de la droite aux communistes à l’issue de la Libération, la Quatrième proposait une représentation proportionnelle de tous les courants à l’Assemblée nationale. La Cinquième brise cette logique en créant une dynamique majoritaire très forte. Entre les dernières élections de la Quatrième et les premières de la Cinquième, les Communistes et les Socialistes passent de 40 à 36 % des voix, mais de 41 à 9 % des sièges ! D’une tradition de gouvernements de consensus, instables mais représentatifs de tous les courants de pensée, on est passé à une tradition d’affrontement et d’alternances brutales.
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L’ambition de l’homme politique De Gaulle a toujours été de gouverner sans opposition gênante, et il a bâti une Constitution dans ce sens. Alors que la gauche a représenté toujours entre 40 et 50 % des voix entre 1958 et 1981, elle n’a jamais accédé au pouvoir, elle n’a jamais eu la majorité au Sénat, et n’a jamais siégé au Conseil constitutionnel. Fait remarquable d’ailleurs, De Gaulle a toujours su tirer parti de l’agitation qui secouait le pays pour le reprendre en main.
Aujourd’hui, cette République qui a inspiré de nombreux régimes autoritaires de par l’Afrique et le Monde, est à bout de souffle : les gouvernements sont de plus en plus impopulaires et les majorités de plus en plus en décalage avec les aspirations des citoyens. Il est temps d’y mettre un terme, de former une Constituante et de fermer cette parenthèse antidémocratique.
Vive la Sixième République !
Nota : la plupart des résultats d’élections sont tirés du formidable site de Laurent de Boissieu, France-Politique.fr
1 réponse to “Vive la VIème République !”
6 mai 2013
GdeCMerci pour ce rapppel historique éminemment nécessaire. Il semblerait pourtant que certains au PS ne le souhaitent pas vraiment, histoire de maintenir leurs strapontins plus que confortables sous leurs (grosses) fesses avachies… La démocratie, ça n’est pas pour demain. On préfère en effet chez les solfériniens (ou les hollandais, c’est comme voulvoul) taper su mélenchon que regarder cette vérité que tu énonces en face. Une réforme démocratique, qui redonne davantage d epouvoir au peuple est porutant effectivement plsu que nécessaire et rugente si l’on ne veut pas se retrovuer avec une déferlante de fachos en 2017. Mias les hollandais préfèrent s eplanqer la tête sosu le sable et rpétendre que ce sont ceux qui luttent le plus arguments à l’appui contre le FN qui en feraient le lit… Ridicule. Que fait le PS pour lutter contre le FN ? Qu’en est-il de la promesse sous forme de monstre du Loch ness qu’est le vote des étrangers aux élections locales, qui selon moi contribuerait pourtant fortement à faire reculer le FN ? Blogueurs de gouvernement, tapez sur Mélenchon, et refusez donc de considérer comme il se doit la colère populaire, et le schmilblick avancera à son pas…