Pour ce troisième titre de la playlist idéale, nous remontons le temps pour entrer pleinement dans la légende du rock et du punk rock, avec ce qui peut être considéré comme un des titres les plus scandaleux des années 70 pour les sujets de Sa Majesté : God Save The Queen des Sex Pistols. Il ne s’agit pas là d’un hymne à la gloire de la souveraine, mais plutôt d’un pamphlet comme la génération No Future savait en écrire : rejet de la société, paroles sans concessions, brutes et violentes, à tel point que la chanson fut censurée par la BBC. Ceci n’empêcha pas le single de devenir numéro 2 des ventes (voire premier, selon certains conspirationnistes patentés !) et de défrayer la chronique de l’autre côté du Channel.

Alors voilà, God Save The Queen rejette la monarchie britannique, la société conservatrice capitaliste, en mettant Sid Vicious, le chanteur, dans la peau d’un ouvrier perdu dans une société fasciste et déshumanisante. L’homme n’y est plus qu’un numéro voué à la consommation, à qui on impose des besoins et qui n’a aucun avenir. Le ton, les paroles, le rythme : tout est fait pour décoincer la petite bourgeoisie, pour lui suggérer des idées… shoking! Et ça marche plutôt bien, étant donné que ce titre est devenu en quelques temps un grand classique du rock mondial, bien que le sujet ait été, avant et après cette chanson, largement utilisé par de nombreux groupes de par le monde. Car, il faut le reconnaître : le rocker est un rebelle par nature.

Alors là, contrairement aux deux précédents titres de la Playlist idéale, il ne s’agit pas de vous allonger au calme pour bien apprécier la chanson : le mieux est de se mettre en caleçon, de prévenir vos voisins du dessous qu’une fête se prépare, de mettre le son à fond, et de sauter dans tous les sens en hurlant “no future“. Ça fait du bien de se défouler de temps en temps, ça permet aussi de pouvoir aller travailler le lundi matin sans forcément vouloir trucider son chef. Oui, finalement, les Sex Pistols ont un côté salvateur pour la société, un côté soupape de sécurité qui ne peut qu’être salutaire.