Pour ce nouveau « Grand format », nous allons parler de démocratie et d’institutions. Nous avons eu l’occasion d’évoquer ce point à de nombreuses reprises sur ce site, mais le sujet me semble particulièrement d’actualité étant donné la cote de désamour catastrophique du Gouvernement et de François Hollande.
Ce billet est exceptionnellement long pour ceux qui sont habitués à 365mots.com, mais il est structuré en trois parties. Il débute par un constat : notre système actuel est loin d’être démocratique et doit changer, sous peine de déconvenues. Il prend ensuite le parti de proposer une nouvelle façon de voir la politique, une façon citoyenne et de proximité. Enfin, il élabore une proposition de marche à suivre pour atteindre cet objectif.
Évidemment, comme l’on ne s’enrichit que par l’échange, vous êtes invités à commenter et à faire votre propre opinion sur ce qui est présenté ci-dessous. Vous pouvez également partager et diffuser le plus largement possible ces idées : contrairement aux artistes et musiciens, les idées s’enrichissent quand elles sont copiées !
Le manque de légitimité démocratique du pouvoir actuel
La majorité qui nous gouverne actuellement, qui vote nos lois, qui décide pour nous et pendant cinq ans a obtenu seulement 21 voix sur 100 Français en âge de voter. C’est très peu, si peu que la légitimité de cette majorité s’en voit entachée. Rassurez-vous, la majorité précédente n’avait pas fait mieux, élue avec seulement 24 voix sur 100. Ainsi, il ne faut, pour Gouverner la France, que convaincre entre un cinquième et un quart des personnes majeures du pays. C’est peu, et ça pose quelques problèmes.
Un système dangereux
Tout d’abord, avec 79 % des gens qui n’ont pas choisi cette majorité, cela fait du monde pour s’en plaindre. Une partie de la cote de popularité catastrophique de quasiment tous nos Gouvernements successifs s’explique certainement par le fait que la grande majorité de la population ne les a pas choisis. Quand on n’a pas choisi, on a plus facilement tendance à être mécontent. Or, le danger d’un système où l’exécutif est structurellement et durablement impopulaire, c’est que la population se retourne rapidement vers les extrêmes. On ne reviendra pas sur ces multiples moments de notre histoire où, mécontents de Gouvernements élus, le peuple a placé au pouvoir des gens qui l’ont confisqué à leurs propres fins : la progression dramatique et spectaculaire du Front national est suffisamment éclairante à ce sujet.
Deuxième gros problème du système actuel : ce sont toujours les mêmes qui nous gouvernent. Au gré des alternances, ce sont les mêmes qui, virés cinq ans plus tôt, reviennent, voire restent élus tout au long de leur vie. C’est vrai au niveau national comme au niveau local : la politique est un métier, qui se transmet de parents à enfants. On a l’exemple des Debré, ou bien des Kosciusco-Moriset, dont Nathalie n’est que la représentante de la quatrième ou cinquième dynastie, ou alors des Filipetti : on crée des familles régnantes qui bénéficient d’un pouvoir héréditaire maquillé en démocratie. Ce népotisme avait d’ailleurs été souligné par les Grecs antiques comme un des principaux défauts de ce que nous appelons aujourd’hui la démocratie représentative, et qu’ils appelaient alors l’aristocratie.
Troisième problème, lui lié à la structure même de la démocratie représentative, c’est-à-dire celle où le peuple élit des représentants qui décident à sa place : les citoyens se lavent les mains de leur avenir. Tous les problèmes sont de la responsabilité des politiques, tous les soucis sont de leur faute : les citoyens n’ont pas prise sur les événements, et s’en déchargent donc – à juste titre – de toute responsabilité. Les politiques, eux-aussi, pour se dédouaner de leurs mauvaises décisions, rejettent souvent la faute sur l’Europe, où une mystérieuse « Bruxelles » prendrait toutes les mauvaises décisions. Le seul souci reste donc, pour les citoyens, de savoir qui va régler leur situation : le candidat A ou le candidat B. Et, invariablement déçus par la tournure des événements, ils alterneront entre A et B au fil des renouvellements de l’Assemblée nationale.
La Cinquième République, ou le système représentatif poussé à son paroxysme
En France, on élit un Président tous les cinq ans. Ce président reçoit toujours une majorité pour gouverner. C’est-à-dire qu’on élit une personne, pendant cinq ans, pour prendre absolument toutes les décisions qui touchent à notre quotidien et à notre avenir : défense, éducation, social, fiscalité,… Absolument tout est décidé par un seul homme, élu par le peuple. L’élection se doit donc d’être irréprochable : programme détaillé, intentions affichées, débats sur l’ensemble des sujets, grosse prise de responsabilité de la part du candidat, etc. Or, ce que l’on constate dans la réalité, c’est que la campagne tourne surtout autour des sujets qui font l’actualité au moment où elle se déroule et que le candidat s’engage sur un programme qu’il ne respecte pas. Les Français mettent donc leur avenir entre les mains d’une personne choisie un peu au hasard et qui ne respecte pas ses engagements. On croit rêver, et pourtant, très nombreux sont ceux qui considèrent ce système comme démocratique.
Pour être clair, nous avons un des systèmes les moins démocratiques de tous les pays occidentaux : nous avons en quelque sorte opté pour un régime de monarchie élective quinquennale où le souverain est élu avec les quasi-pleins pouvoir pendant cinq ans. En conséquence, l’ensemble des scrutins locaux qui peuvent avoir lieu durant ces cinq ans sont l’occasion pour le peuple, forcément mécontent de ce qui lui arrive, d’exprimer sa colère en votant pour les opposants, contre une logique électorale qui voudrait qu’ils votent pour des candidats selon des problématiques locales.
Et on appelle ça « démocratie ».
Bref, tout cela n’est pas très glorieux. Pourtant, à l’avancée de ces arguments, on reçoit souvent cette citation de Winston Churchill : « La démocratie est le pire des régimes – à l’exception de tous les autres déjà essayés par le passé. » Mais ce n’est pas parce que c’est Churchill qui le dit, qu’on est obligé de le croire. Pour commencer, il y a un malentendu lexical qui reste très pesant lorsqu’on débat de ce sujet avec des personnes mal informées : ce que nous appelons démocratie, et qui est le système politique en place dans notre pays et chez beaucoup de nos voisins, c’est une forme de démocratie appelée « démocratie représentative ». Certains refusent même de donner à ce système le nom de démocratie.
Pour qualifier un pouvoir, il y a deux questions principales à se poser : qui décide, et comment on choisit qui décide. Prenons une dictature militaire. Qui décide ? Le dictateur. Comment on choisit le dictateur ? Par les armes, c’est-à-dire par la puissance physique. Prenons maintenant le IIIème Reich. Qui décide ? Adolf Hitler. Comment est choisi celui qui décide ? On va dire, à moitié par les urnes, et à moitié par la force – intimidations, milices, incendie du Reichstag, prise en main des médias, etc. Passons maintenant au Royaume-Uni actuel. Qui décide ? David Cameron. Comment est choisi celui qui décide ? Par la Chambre des Communes, elle-même élue par les citoyens. Même chose pour la France : François Hollande décide, et il est élu par les citoyens. Vous avez remarqué le point commun entre tous ces régimes ? Dans aucun des cas, ce sont les citoyens qui décident. À chaque fois, ils délèguent, de gré ou de force, leur souveraineté à une ou plusieurs personnes. Souvent, c’est à une seule personne, même si elle ne peut pas faire tout ce qu’elle veut.
Pour la petite histoire, les Allemands n’ont jamais élu Hitler. En 1933, son parti a obtenu 44 % des suffrages, et la droite s’est alliée avec lui pour former un gouvernement et éviter un retour des socialistes au pouvoir. Il a ensuite fait voter, à la majorité des deux tiers, c’est-à-dire avec les voix de la droite, la loi lui permettant d’obtenir les pleins pouvoirs. Gageons que l’histoire ne se répète pas trop…
En démocratie, le pouvoir de décision est détenu par les citoyens, pas leurs représentants
En réalité, la vraie démocratie, celle imaginée il y a plus de 2 500 ans par les Athéniens, prévoit que les citoyens ne délèguent pas le pouvoir de décision : ils le gardent. Cette idée fut reprise et défendue par Jean-Jacques Rousseau plus de deux millénaires plus tard, pour qui un système représentatif ne garantissait pas le respect de la souveraineté populaire. Ayant un grand besoin du soutien du peuple pour mener à bien conquêtes, défense de la cité et prospérité économique, l’aristocratie de l’époque lui concéda le pouvoir. Pour éviter la confiscation de celui-ci par les possédants, ils inventèrent un système assez particulier. L’élection fut d’emblée exclue : elle permettait, et permet toujours, un maintien au pouvoir des plus fortunés. Nous y reviendrons. Ils choisirent donc le tirage au sort : les administrateurs de la cité étaient tirés au sort parmi les volontaires de la cité, qu’ils soient riches ou pauvres. Les décisions étaient prises par l’assemblée des citoyens, directement.
La hantise du tirage au sort
Aujourd’hui, quand on parle de tirage au sort, c’est la crainte et la peur qu’on lit dans le visage de son interlocuteur : et si on tirait au sort un fou ? Impossible, aurait répondu un Athénien : un fou tiré au sort serait immédiatement écarté par l’Assemblée des citoyens qui, rappelons-le, prend toujours les décisions. Et quand bien même le tiré au sort s’avèrerait être un fou : on ne tirait pas qu’une seule personne au sort, on adjoignait à chaque tiré au sort une autre personne chargée de contrôler son action, et surtout, les personnes tirées au sort étaient chargées de l’administration, pas de la prise de décision. En gros, les tirés au sort sont des exécutants. Vos craintes sont dissipées ? Non ? Alors dites-vous également que, dans le système Athénien, les mandats sont très courts et non renouvelables. Mettez un abruti à l’éducation, il disparaîtra de toute façon d’ici quelques jours pour être remplacé par quelqu’un d’autre.
L’élection : un système élitiste, l’illusion d’un choix
Choisit-on vraiment ses gouvernants lors d’une élection ? Pour répondre à cette question, demandons-nous qui peut devenir député en France ? Vous ? Moi ? Allez-y, présentez-vous, et vous verrez le score que vous obtiendrez. Alors, quelle est la formule magique pour gagner une élection législative ? À quelques exceptions près, il y a quatre moyens de devenir député en France : être très riche, avoir fait carrière dans un grand parti, être le descendant d’un notable, ou être soi-même un notable. Si vous regardez la composition de l’Assemblée nationale, vous verrez que ceux qui ne remplissent pas une seule de ces quatre conditions se comptent sur les doigts de la main. La raison de tout cela est très simple : pour être élu, il faut se faire connaître, et pour se faire connaître, il faut soit être déjà connu, soit avoir de l’argent. Une célébrité populaire peut donc entrer en politique tardivement, sans être particulièrement riche, ni être adoubée par un parti – même si c’est rare. Si vous n’êtes pas connu, il faut donc pouvoir financer une campagne médiatique. Soit vous avez de l’argent et du temps –une campagne coûte très cher et est un métier à temps plein – soit un parti vous procure tout ce dont vous avez besoin. Et encore, n’importe quel parti ne fera pas l’affaire : il faut que vous soyez aidé par un grand parti qui a des chances de vous faire élire.
En conséquence, depuis maintenant près de 300 ans que la démocratie représentative existe, ce sont la plupart du temps des gens très riches, des héritiers ou des politiciens de métier qui nous gouvernent, qui gèrent nos vies, notre avenir, et qui prennent des décisions pour nous. Dans tous les cas, ce ne sont pas les citoyens. Pour information, 23 des 29 ministres britanniques sont millionnaires.
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Une solution : le partage du pouvoir
Alors que faire ? Que faire face à cette tendance longue de confiscation du pouvoir par une élite qui a remplacé la noblesse d’antan ? Que faire face à cette démotivation citoyenne, cette résignation née de siècles de lavage de cerveaux expliquant qu’il n’y avait pas mieux comme système, malgré ses imperfections ? À vrai dire, je suis un peu pessimiste sur nos chances de nous en sortir sans passer, à nouveau, par une période totalitaire comme nous en avons connu au milieu du XXème siècle. Pourtant, ce n’est pas faute d’avoir été prévenus.
Dans le meilleur des cas, notre salut viendrait d’un partage du pouvoir. Le pouvoir est la pire des drogues : il corrompt tous ceux qui s’en approchent, quelle que soit sa puissance, du plus petit chef de service au Président de la République. Ceux qui y touchent ne veulent plus le lâcher, et ceux qui l’ont en veulent toujours plus. Il n’y a pas de limite au mal que peut faire le pouvoir sur un individu. Cependant, celui-ci est nécessaire, car la vie en société nécessite de prendre des décisions, de gérer des biens et des services pour la collectivité. La solution passe donc par son partage, et sa limitation dans le temps.
Un pouvoir partagé ne signifie pas un pouvoir faible
Principale objection : partager le pouvoir affaiblirait un pays. En effet, ne pouvant bénéficier de lumières et d’un cap, ni de cohérence et de stabilité dans les décisions, un État où le pouvoir ne serait pas centralisé serait voué à se faire envahir par ses voisins. C’était l’avis de Talleyrand au cours de la Révolution, celui des Gaullistes encore aujourd’hui. Pourtant, l’histoire de notre pays a montré que ce n’est pas vrai, et que c’est même l’inverse.
En effet, dans notre histoire postrévolutionnaire, à chaque fois que le pouvoir a été rassemblé dans des mains puissantes, la France a fini par s’emporter dans des guerres agressives et a terminé envahie, affaiblie, défaite. Ce fut le cas lors du Premier Empire, voulu par Talleyrand pour renforcer le pays, et qui a amené la France a perdre quasiment toutes ses conquêtes révolutionnaires, le nouveau monarque devenant incontrôlable. Ce fut encore le cas lors du Second Empire, qui a vu la France finir humiliée et amputée de l’Alsace et d’une partie de la Lorraine. A contrario, un régime que l’on a accusé d’être instable, la Troisième République, est sorti victorieux de la Première Guerre mondiale, et les guerres révolutionnaires ont considérablement étendu le territoire français à une époque où les gouvernements sautaient plus vite que du pop-corn.
En réalité, plus le pouvoir est dilué, plus un pays est pacifique. Les ambitions d’extension et de puissance viennent la plupart du temps de la démesure d’un tyran, de son besoin de reconnaissance et de consolidation du pouvoir. Le partager le rend légitime, tempéré et sage : c’est ainsi que Rousseau voyait la souveraineté populaire et c’est ainsi qu’elle doit s’exprimer dans l’intérêt de tous.
Des citoyens concernés sont des citoyens impliqués
Une autre objection veut que les citoyens français se désintéressent de la vie politique de leur pays, que lorsqu’ils se voient poser une question sérieuse ils répondent à côté. C’est le rejet du Traité constitutionnel européen qui a donné beaucoup d’arguments aux opposants des référendums, arguant que le peuple profite de ces moments de démocratie pour sanctionner le Gouvernement en place plutôt que de répondre à la question. Ce sont également des votations suisses très médiatisées qui ont donné une mauvaise image de cette procédure démocratique en inscrivant dans la Constitution de ce pays des sujets franchement xénophobes, comme l’interdiction des minarets. Pourtant, depuis 1892, ce sont des centaines d’Initiatives populaires fédérales qui ont été soumises à référendum en Suisse, parmi lesquelles assez peu ont été adoptées, et la plupart étant liées aux institutions et à l’environnement.
La réalité est que la fréquence et la proximité crée de l’intérêt : si vous êtes partie prenante dans une décision, vous serez plus engagé dans sa mise en œuvre que si elle vous est imposée. En ne demandant son avis à la population qu’une fois tous les dix ans, vous prenez le risque de voir la réponse à côté de la plaque. Une implication populaire directe régulière, et sur des projets de proximité, est réellement quelque chose qui est en mesure de mobiliser le sens civique et citoyen des Français. Construire un projet commun, ensemble, loin des ambitions populistes de professionnels de la politique dont l’unique objectif est de remporter une élection, serait beaucoup plus productif pour le développement de notre pays.
Le mensonge d’une démocratie
En résumé : la fonction crée l’organe. Pour assurer une véritable participation populaire à la prise de décision, il faut donc impliquer le plus possible de monde, à chaque fois que c’est possible. C’est tout le contraire de ce qui se passe aujourd’hui, où nous assistons à une sorte de campagne électorale permanente où les ambitions personnelles passent avant les projets de société.
Lors de la réforme des retraites du gouvernement Fillon, certains reprochaient aux manifestants et opposants de la réforme leur attitude anti démocratique. Selon ces personnes, « en démocratie, on élit un Gouvernement pendant cinq ans. Si les décisions ne vous plaisent pas, ne vous gênez pas pour voter pour un autre Gouvernement à la fin du quinquennat. » C’est une vision des choses, mais elle est fausse. En démocratie, c’est le peuple qui décide, point. Tout autre système n’est pas démocratique. En l’occurrence, élire une personne tous les cinq ans pour qu’elle décide de tout durant ce laps de temps est tout sauf démocratique.
Concrètement, il s’agit de remettre en cause une pensée qui a façonné nos cerveaux depuis des siècles : l’idée de pouvoir représentatif est intimement liée à celle de séparation des pouvoir. Si le peuple délègue son pouvoir à des représentants, il faut le séparer pour éviter sa concentration dans une seule main. Par contre, si le pouvoir est directement détenu par les citoyens, sa séparation est inutile : il n’y a qu’un pouvoir, dans les mains du peuple.
Un régime de démocratie directe adapté à un grand pays
Beaucoup reprochent à la démocratie directe de ne pas être applicable dans un pays grand comme le nôtre : si organiser une assemblée populaire à l’échelle d’un village est facile, comment faire avec des dizaines de millions de citoyens ? Malgré cet argument, on remarquera que, même au niveau municipal, la France est dépourvue de tout organe démocratique direct. Alors comment faire ? Il est vrai qu’il est difficile de convoquer tous les jours les millions de citoyens français à réfléchir et voter à leurs futures lois. L’idée est plutôt de mettre en place un filtre qui permette à une assemblée élue de voter efficacement des lois qui font consensus, et de donner la parole aux citoyens lorsque le sujet fait plus débat. La Suisse fonctionne plus ou moins de cette façon : si un sujet ne fait pas l’unanimité, l’opposition peut demander un référendum pour le valider. Notre idée est d’aller encore plus loin et de systématiser le passage devant le peuple.
Loin d’être révolutionnaire, cette idée date d’il y a plus de deux cents ans, et fut inscrite dans la première Constitution de la République française, jamais appliquée : au niveau local, des assemblées dites « primaires » constituées librement par les citoyens des cantons pouvaient, si elles étaient assez nombreuses à le faire, bloquer un projet de loi. Mise au goût du jour, la procédure pourrait passer par les réseaux informatiques pour être plus fluide et instantanée. Dans le même ordre d’idées, le Parti pirate propose la démocratie liquide, système qui permet de faire varier la représentation en fonction de ses centres d’intérêts : chacun ne participe qu’aux projets qui l’intéresse, déléguant son pouvoir de décision pour tous les autres projets.
Pour une Constitution semi-directe, et de proximité
Ainsi, les idées existent, elles sont parfaitement applicables, et – sans entrer dans les détails d’une proposition de Constitution à laquelle nous pouvons réfléchir par ailleurs – les façon de procéder sont nombreuses. Si la France devait adopter une nouvelle constitution, il faudrait qu’elle ait les caractéristiques suivantes :
- Il faudra que le changement ne soit pas trop brusque par rapport à ce que nous connaissons aujourd’hui. En d’autres termes, il ne faudra pas que les citoyens considèrent qu’ils ont perdu quelque chose. Par exemple, revenir sur l’élection du Président de la République au suffrage universel direct est impossible, tant elle est entrée dans les mœurs. Mais en parallèle, cette pratique est totalement incompatible avec une réelle démocratie, car elle donne trop de pouvoir à un seul homme. Une solution consisterait à supprimer le poste de Président, inutile dans un cadre démocratique direct, pour le remplacer par un pouvoir exécutif plus faible ;
- Il faudra que les citoyens puissent se réunir au niveau local, librement, et que leurs décisions fassent loi en définissant un niveau, par exemple le canton, où puissent se réunir des assemblées citoyennes faisant office de conseil législatif local pour toutes les questions qui concernent les sujets de proximité ;
- Il faudra que les citoyens puissent, directement, révoquer un élu, prendre l’initiative d’une loi, l’amender, la voter, la bloquer, la censurer via un système de démocratie d’initiative citoyenne, où les citoyens peuvent jouer le rôle des députés ;
- Il faudra éviter la lassitude d’une sollicitation trop fréquente des citoyens en mettant un filtre aux sujets pour lesquels ils auront à se prononcer, via, par exemple, le tirage au sort d’une assemblée intermédiaire de citoyens chargée de valider les sujets soumis au verdict du peuple ;
- Il faudra strictement éviter les cumuls de mandats, en simultané ou dans le temps, afin de dé-professionnaliser la politique. Cela implique un renouvellement sans précédent de la classe politique française, qui cessera d’en être une ;
- Il faudra faire sortir de la tête des citoyens que faire de la politique passe uniquement par l’élection : via les assemblées citoyennes, la démocratie directe, les tirages au sort, les comités citoyens,… de nombreuses décisions seront prises en dehors de toute élection ;
- Il faudra animer cette nouvelle démocratie, en la ponctuant de rendez-vous réguliers, de fêtes, de dates fixes auxquelles le peuple se réunira pour prendre les engagements qui façonneront son avenir ;
- Il faudra ensuite articuler cette nouvelle vie politique à notre participation à la construction européenne en promouvant une réelle démocratie sur tout le continent, afin de remettre l’Europe à la place qu’elle occupait il y a peu, celle de phare du monde libre ;
- Enfin, il faudra revoir entièrement la structure d’organisation de notre pays, en revenant sur la hiérarchie des subdivisions administratives, l’empilement des centres décisionnels, pour revenir sur quelque chose de simple, d’adapté à notre temps et à notre ambition.
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La nécessité d’un processus progressif
Bien évidemment, pour arriver à ce résultat, il faudra user d’une stratégie et d’une méthode qui éviteront l’ensemble des écueils qui barrent la route à la véritable démocratie depuis plusieurs siècles. Les choses sont aujourd’hui si bien implantées, si bien intégrées par la population, que les chances qu’on y arrive sont très minces. La crainte de beaucoup est que, sans un passage brutal, meurtrier, qui causera beaucoup de dégâts matériels et de morts, les choses ne bougeront pas.
Les résistances seront fortes et nombreuses
Pourtant, une évolution en douceur est possible. Elle nécessite que la conjonction de différents événements qui marquent notre société soit parfaite. Jusqu’ici, les bouleversements de société ont souvent eu lieu après une phase d’instabilité, de guerre, de totalitarisme, voire de moments où l’humanité toute entière s’est trouvée au bord du gouffre. Nous ne pouvons pas envisager un seul instant que le chaos soit une solution à nos problèmes. Nous avons passé ce stade, et quand-bien même, le chaos serait trop destructeur pour être une option.
Dès lors, il faut penser à l’avenir en ayant en tête les multiples barrières qui se dresseront devant nous : la résistance de la classe politique par exemple, qui bénéficie d’une situation particulièrement avantageuse où sa mainmise sur les affaires publiques n’est remise en cause par personne. Il semble tout à fait inenvisageable qu’elle accepte d’elle-même de laisser son pouvoir à la volonté directe du peuple : depuis des centaines d’années, il est acquis que la démocratie représentative est le meilleur modèle possible et que tous les autres sont des tentatives de confisquer au peuple son pouvoir. Il suffit d’écouter un député à l’Assemblée nationale, clamer qu’il est le digne représentant de la volonté populaire, héraut de la Nation toute entière, pour s’en convaincre : déloger ces gens-là ne sera pas affaire aisée. Un autre danger guette : il est plus facile, pour ceux qui ont le pouvoir de l’argent aujourd’hui, de contrôler 577 bonshommes chapeautés par un Président de la République que 65 millions d’individus. Aussi, l’ensemble de la puissance financière et économique du pays, voire du monde, se liguera contre quiconque voudra bouleverser le système actuel.
Et puis, il y a la peur du changement, omniprésente dans les sociétés, échaudées par les précédents dramatiques. Quand, dans l’esprit de tant de personnes, il n’y a nulle alternative à la situation actuelle, on s’en fait vite une raison, qu’on finit par défendre coûte que coûte. Il est fort probable que la plus forte résistance au changement vienne du peuple lui-même, apeuré par ce qu’on lui dira, bras armé de la résistance de maîtres passés depuis très longtemps spécialistes en discours mobilisateurs.
La promotion de l’esprit critique
Lorsqu’on veut braver une forte résistance, il y a deux possibilités : soit on y va en force et rapidement, soit on y va lentement et en douceur. La force a un inconvénient majeur : elle fait des victimes. Et comme on n’est plus à ça près, on peut prendre le temps de construire.
Comment passer outre les résistances décrites précédemment ? Première chose : ce ne sera pas facile, car, on l’a vu, elles seront fortes. La solution passe par trois étapes : éduquer, éduquer, éduquer. C’est en martelant, en répétant et en réitérant que le système dans lequel nous vivons n’est ni le pire système à l’exception de tous les autres, ni sans alternative, que nous arriverons à changer les esprits. Ça peut aller relativement vite : voyez comme, en une décennie à peine, dans les années 80, on nous a transformé l’esprit en nous faisant croire que la course au libéralisme économique était sans aucune alternative, alors que le monde sortait de trente années de forte croissance et de contrôle strict des échanges financiers.
L’esprit critique, voilà où se situe notre salut. Quand nous serons de plus en plus nombreux à tenir un discours différent de celui qui a été martelé jusqu’ici, alors nous serons entendus. Mais pour le moment, notre parole a autant d’impact que celle d’un hurluberlu qui vous expliquerait qu’on est gouverné par les extraterrestres. Grossissons, et ensuite, voyons ce que nous pouvons faire. De par l’Europe, plusieurs mouvements s’ouvrent à la démocratie directe. On peut par exemple citer le Parti pirate, qui a connu une période de succès en Allemagne ou en Suède : plus les partis, les mouvements et les citoyens qui se réclameront de ce courant de pensée seront nombreux, plus il seront pris au sérieux.
Agir par étapes
Ensuite, la mise en place d’une Constitution démocratique ne pourra pas se faire brusquement : comme expliqué, les Français sont attachés à certaines règles et sont habitués à voir des gens décider à leur place : redonnez la voix à un muet, et il aura quelques difficultés à maîtriser parfaitement son nouvel organe. Il faudra de l’apprentissage, ne pas se formaliser des problèmes, voire du manque d’enthousiasme qui pourrait apparaître au début, susciter progressivement l’envie de participer au destin de son pays en prenant soi-même les décisions.
Enfin, comme la chose ne peut pas venir du personnel politique en place, il va falloir se débrouiller soi-même. La tâche n’est pas aisée, mais dans l’idéal, les outils qui sont d’ores et déjà à notre disposition ou en voie de l’être, comme le Référendum d’Initiative partagée, peuvent aider. Il faudra également convertir les partis peu habitués au pouvoir à cette rhétorique.
Une tâche titanesque
En conclusion, nous voilà face à une tâche titanesque, qui consister à changer des mentalités plusieurs fois centenaires. Nous sommes à une époque charnière de notre histoire, comme nous le furent à la fin du dix-huitième siècle lorsque les peuples ont renversé les monarchies pour bâtir des républiques. À l’époque, le peuple n’avait pas le pouvoir et n’avait pas le choix de celui ou ceux qui le possèdent. Aujourd’hui, le peuple n’a toujours pas le pouvoir, mais il a globalement le choix de celui ou ceux qui le possèdent. Passons à une troisième étape de notre civilisation éclairée : ayons, nous, peuple, le pouvoir, et gardons-le.
La tâche est d’ampleur, car ce discours n’est pas du tout intégré aujourd’hui. Après trois siècles où il a été considéré comme un aboutissement de l’histoire une forme de gouvernement où l’on élit ses dirigeants, il sera difficile de faire admettre qu’une autre méthode de fonctionnement est possible. Mais, comme les crises répétées et de plus en plus fréquentes de la finance mondiale ont au moins le mérite de la réformer, les crises répétées de la démocratie laissent augurer de belles choses. Le problème, c’est que quand la démocratie est en crise, le pire est possible. Sachons évoluer sans passer par une telle étape, car l’évolution est inéluctable.
Dans divers endroits de notre vieille Europe, des choses originales et nouvelles arrivent : un mouvement se déclarant de la démocratie directe devient le premier parti d’Italie, les « Pirates » conquièrent des sièges dans les Länder allemands et au Parlement européen, et les Verts commencent même à choisir leurs candidats en les tirant au sort ! Gandhi avait schématisé un combat en quatre étapes : à la première, on vous ignore ; à la seconde, on vous méprise ; à la troisième, on vous combat ; à la quatrième : vous gagnez. Nous n’en sommes pour le moment qu’à la première étape. Armons-nous de patience et de persévérance !
24 Responses to “Manifeste pour une nouvelle démocratie”
31 mars 2013
romain blachierSe reunir au niveau local cela existe déjà: conseil municipaux (élus) conseils de quartier (ouverture libre) conseils consultatifs locaux sous différentes fortmes…
31 mars 2013
Custin d'AstréeLe « consultatif » résume tout : pour amuser la galerie avec des organismes qui ne servent à rien il y a du monde. Dès qu’il faut donner vraiment le pouvoir aux gens ça devient trop dangereux.
5 avril 2013
MatthieuLes conseils de développement ont été créés par la loi Voynet en 1999. Actuellement, c’est une assemblée uniquement consultative à l’échelle de la commune ou de l’intercommunalité. Cette structure pourrait servir de base à la démocratie locale comme le propose Vincent Feltesse, président de la Communauté urbaine de Bordeaux, député de la Gironde[7] en lui donnant un vrai cadre juridique pour assurer son indépendance et le doter de vrais moyens à la hauteur de ses missions. L’indépendance de leurs présidents doit être garantie et leur avis pourrait devenir obligatoire et non consultatif. Enfin, le tirage au sort pourrait être expérimenté plutôt que l’élection pour composer ces conseils.
Pour Marion Paoletti[1], les conseils de développement, composés de citoyens, et non des représentants des corps constitués comme les Conseils économiques sociaux et environnementaux ont vocation à pallier le déficit démocratique des intercommunalités[2]. Elle propose de faire correspondre le pourcentage de votes blancs exprimés lors du scrutin au nombre de représentants tirés au sort.
Les conseils participatifs restent bien souvent déserts. On peut avancer de multiples raisons à cela mais l’une d’elle retient particulièrement mon attention. En effet, si la décision reste le monopole des élus et que les simples citoyens ne peuvent que proposer et restent cantonnés à un rôle consultatif, il y a de grande chance que ces derniers baissent les bras et ne s’impliquent pas dans ces conseils. Depuis la mise en place des conseils de développement, on peut raisonnablement observer que la démocratie participative est un échec. Pour impliquer réellement les citoyens dans la vie politique, il est nécessaire que ces derniers aient de réels pouvoirs décisionnels. L’idée de Marion Paoletti est assez bonne. Néanmoins, il serait plus intéressant de lier le pourcentage de votes blancs et le pourcentage de l’abstention aux représentants tirés au sort.
[1] Marion Paoletti est maîtresse de conférences en science politique à Bordeaux.
[2] Mediapart, « La démocratie locale, c’est maintenant », 03/04/2013.
12 avril 2013
Jean VoguetLes conseils de développement sont un leurre … puisque » in fine » la décision (si il y a …) revient aux seuls élus qui tiennent ou pas compte des propositions émises.
12 avril 2013
MatthieuC’est bien pour cela que je conclus par « Pour impliquer réellement les citoyens dans la vie politique, il est nécessaire que ces derniers aient de réels pouvoirs décisionnels. » et donc que je propose une réforme de ces conseils 🙂
1 avril 2013
lejournaldepersonneLa Révolution au marteau
http://www.lejournaldepersonne.com/2013/03/la-revolution-au-marteau/
A-t-on le droit de savoir qu’il ne peut pas y avoir d’autre médiateur entre le peuple et le peuple que le peuple lui-même?
1 avril 2013
Uxlco« Beaucoup reprochent à la démocratie directe de ne pas être applicable dans un pays grand comme le nôtre. »
C’est argument est le même qu’utilisaient les monarchistes pendant la révolution française. En effet les exemples du gouvernement représentatif étaient les républiques italiennes : Florence et Venise. Pourtant ça a tenu deux cents ans 🙂
1 avril 2013
UxlcoL’élection : un système élitiste, l’illusion d’un choix
En psychologie cognitive un individu pour être élu (choisis) doit se détacher des autres, un individu doit être saillant (salient en anglais). Être saillant c’est susciter les appréciations de ces concitoyens par un aspect favorablement jugé. En ces temps de capitalisme pulsionnel (voir les thèses de B.Stiegler), où la réussite financière suscite le fantasme de nos citoyens pas étonnant qu’ils choisissent les plus riches.
1 avril 2013
Custin d'AstréeL’expression de « ces temps » n’est-elle tout simplement une constante dans l’esprit humain de convoiter la richesse et de plébisciter ceux qui s’en approchent le plus ? Les courtisans féodaux n’étaient rien d’autre que des électeurs d’aujourd’hui !
3 avril 2013
JorMerci pour cet article.
J’avais déjà vu la vidéo de Chouart sur « le tirage au sort comme bombe contre l’oligarchie », qui m’avait déjà convaincu pour la démocratie directe / tirage au sort, et m’avait notamment permis de formuler plus précisément des objections que j’avais moi-même vues sur le système représentatif, mais qui restaient floues dans ma tête. Et ton billet de rappel ne fait pas de mal.
Maintenant, comme tu as l’air d’avoir étudié pas mal le truc, est-ce que tu aurais un ou deux bons bouquins de « vulgarisation » accessible à conseiller à ce sujet ?
Sinon quand tu dis que tu es « un peu pessimiste sur nos chances de nous en sortir sans passer, à nouveau, par une période totalitaire », même si je partage un peu ton pessimisme, c’est très effrayant. Parce que, étant donné les avancées de la science actuelle en terme d’armes et de contrôle de la population en général, si on passait aujourd’hui par un véritable système totalitaire, il n’est plus dit qu’il serait possible de le renverser un jour. Et cette tendance ne fera que s’accentuer avec les progrès technologiques.
Il me semble que l’enjeu est plus urgent encore: parvenir à installer une démocratie véritable et pérenne AVANT qu’un système totalitaire durable et impossible à renverser ne soit mis en place.
3 avril 2013
Custin d'AstréeJe n’ai malheureusement pas de bouquin de vulgarisation à te proposer : l’essentiel de mes lectures se fait sur le net. Mais si d’autres lecteurs ont des idées, qu’ils ne se gênent pas pour les mettre ici.
Pour mon pessimisme, c’est un simple retour de l’histoire : on a très rarement changé de régime en France sans passer par une phase violente. Et il est plus facile pour un peuple qui ne croit pas en sa classe politique de voter pour quelqu’un qui lui dit qu’il résoudra tous ses problèmes avec des mots simples que de renverser un pouvoir. Donc je pense que le FN a plus de chances de prendre le pouvoir à moyen terme que le peuple instaurer une démocratie directe !
4 avril 2013
UxlcoJ’ai un bon bouquin :
Principes du gouvernement représentatif de Bernard Manin. Très facile d’accès, je conseille !
Sinon je conseille aussi Introduction à la pensée complexe de Edgard Morin, dans le sens où on a depuis Descartes tendance à cloisonner les idées, la droite, la gauche, le marxisme, le libéralisme … Les partis doivent exploser, c’est un carcan à l’Idée, la réflexion et la pensée. Edgard Morin dit dans ce petit livre que nous sommes encore à « l’ère barbare des idées »
4 avril 2013
JorMerci Uxlco, je jetterai un œil à tout ça.
@Custin:
J’espère que tu te trompes, mais je ne suis moi-même pas très optimiste… D’où l’urgence à faire connaître ces idées d’ailleurs.
Il y a quoi comme structures crédibles (genre assoc) qui défendent ce genre d’idées, et dans lesquelles les citoyens pourraient s’investir et « militer » ?
5 avril 2013
MatthieuVoici quelques associations / collectifs / groupes de réflexions :
Liste de discussion sur la démocratie :
https://lists.riseup.net/www/info/democratie
Discussion libre sur la démocratie ;
Les maîtres ignorants
http://www.lesmaitresignorants.org/
Centre d’autoformation à la pratique démocratique ;
Discussion libre sur la démocratie (en vrai) ;
Citoyen référent et Voix citoyenne
http://www.citoyenreferent.fr/
http://www.voixcitoyennes.fr/
Promotion d’une nouvelle Constitution ;
Généralisation de la procédure du référendum ;
Généralisation d’une procédure de proposition d’une loi directement par les citoyens ;
Mise en place d’une Assemblée référendaire ;
Idéologie keynésienne en temps de crise (croissance, relance par la demande, augmentation des bas salaires etc.).
Démocratie Réelle
http://www.democratiereelle.eu/
Liste pour les élections européennes dont les candidats sont tirés au sort parmi les citoyens volontaires.
5 avril 2013
MatthieuJe te conseille de commencer par lire Principes du gouvernement représentatif de Bernard Manin. Puis de continuer avec Jacques Rancière, Yves Sintomer, André Tolmère, Loïc Blondiaux etc.
7 avril 2013
avionnetteBonjour,
voici un tri de documents sur la question :
http://la-bibliotheque-resistante.org/pages/27b_democratie_liste.html
12 avril 2013
I have a Dream.Si c’est pas beau, regarder toutes ces expériences démocratiques qui fleurissent un peu partout !
http://lite.framapad.org/p/d%C3%A9mocratie_locale
Le chemin est simple mais long : constituer des groupes locaux de défense de la démocratie directe. Débattre, proposer, conférencer…
12 avril 2013
MusicAA mon sens, il est évident qu’en effet le système actuel n’est pas viable.
Et le changement, s’il est envisageable ne pourra être que progressif, au risque de ne pouvoir s’achever (cas du totalitarisme)
Si le poste du président ne peut être remplacé, pour laisser à la majorité de la population le repère rassurant rattachant à la population qu’il représente, il suffit de diminuer considérablement son impact et son pouvoir sur la politique française et de repartir les pouvoirs a un niveau en dessous, officieusement moins puissant. Il est clair que le président ne peut savoir si dans telle ou telle localité, quelque chose doit être accompli, enfermé qu’il est dans son château.
Donc c’est un pouvoir plus partagé un devrait être instauré, comme par exemple un développements des pouvoirs des mairies vers un élargissement de la démocratie a ce niveau : 3-4 maires simultanément élus par les citoyens dans un premiers temps, et en parallèle de la progression technologique, un raccourcissement des mandats.
Car il semble évident que si les stratégies de manipulations (voir le site Syti) se jouent sur le long terme, elle ne peuvent être réellement acceptées que lorsque on fait croire que le choix n’est plus envisageable. A priori, c’est le cas par exemple de la réforme des retraites.
Mais pour réformer le système démocratique dans brusquer les gens, il faut un changement accepte par tous, le choix étant la. Et la seule chose justifiant un progrès dans notre « beau et démocratique système » c’est un progrès technologique qui amène de nouvelles possibilités, telles que des mandats extrêmement courts, et gérées à domicile, par des postes internet, permettant à plusieurs citoyens en même temps de gérer la vie communautaire, sans avoir à sacrifier leur vie professionnelle, laissant ainsi la possibilité a ceux qui n’ont ni le temps ni les moyens de s’asseoir au pouvoir. Ainsi, tous les citoyens engages, et ayant des idées, peuvent agir sur la vie quotidienne de leur commune.
Cependant le risque est celui des uns défaisant ce que les autres ont fait. Il faut donc également un conseil qui donne l’aval aux actions des citoyens, conseil constitué de nombreux citoyens élus, permettant ainsi un gouvernement par le peuple, régulés par le peuple, et avec une rotation rapide.
En parallèle, un système d’information publique sur les décisions prises, permettant à chacun d’être tenu au courant des procédures en cours, sans avoir à lire 50 dossiers au début du mandat.
8 novembre 2013
Hollande peut-il encore gouverner ? | 365 mots365 mots[…] Alors que faire ? Remettre Jean-François Copé et Nadie Morano au pouvoir ? Donner les clefs de la maison au FN de la famille Le Pen ? Les premiers ont déjà prouvé leur incompétence et ne sont en partie responsables de l’ampleur de la crise qui nous touche. Les seconds n’ont aucune solution à proposer en dehors de raisonnements absurdes et simplistes qui ont déjà fait couler le pays par le passé. Changer d’équipe serait donc vain. Ce qu’il faut, c’est changer les règles du jeu, en permettant aux Français de prendre directement les rennes de leur démocratie. Pour cela, il y a des solutions, je vous laisse les découvrir en cliquant ici. […]
4 mars 2014
Les 5 raisons pour lesquelles je ne voterai plus | 365 mots365 mots[…] Pour plus de détails sur une alternative crédible à notre système actuel, lisez mon manifeste pour une nouvelle démocratie. […]
15 mars 2014
Johnathan R. RazorbackBeau manifeste, simple, efficace, percutant.
C’est assez proche des conclusions auxquelles je suis moi-même parvenu (cf http://hydra.forumactif.org/t4-quest-ce-que-la-demodunamie ).
20 septembre 2014
cédricbonjour,
je viens de lire votre article, le trouve fort instructif , et vous ai mis en lien sur mon site, afin d’aider à développer ces idées ; je me suis permis d’essayer de faire un résumé de votre article dans mes documents, et vous invite à le lire, et me dire si je ne me suis pas trop trompé et si vous m’y autorisez :
http://cedricpolitique.e-monsite.com/pages/documents.html
cordialement,
cédric
3 mai 2015
Philippe HubertBonjour,
Très bon article, idée à développer.
Je vous propose ma vision d’une future démocratie à travers mon roman « L’homme, une espèce de con », dont vous trouverez le communiqué de presse à : http://8ctambules.eu/sites/default/files/CP_Hubert.pdf
Bien à vous
Philippe
5 décembre 2015
Manifeste pour une nouvelle démocratie |...[…] Pour ce nouveau « Grand format », nous allons parler de démocratie et d’institutions. Nous avons eu l’occasion d’évoquer ce point à de nombreuses reprises sur ce site, mais le sujet me semble parti… […]