La crise à Chypre expliquée en 365 mots

on 26 mars 2013 | 4 Comments

Que se passe-t-il à Chypre ? La situation étant complexe, technique, il est difficile de comprendre les tenants et les aboutissants de la crise que subit actuellement la République de Chypre. Alors voici une tentative d’explication et de clarification en 365 mots.

La situation de Chypre est liée à celle de sa grande cousine, la Grèce, mais différente dans sa nature.

Genèse de la crise

Tout allait bien dans ce petit pays jusqu’à ce que la crise financière frappe la zone euro juste après son entrée, en 2008, entraînant une explosion de la dette du pays. Les banques du pays, jusqu’ici, attirent les investisseurs en leur proposant des taux très attractifs. Comment font-elles ? Elles spéculent sur la dette grecque. Sauf que, suite à sa restructuration, les banques chypriotes perdent beaucoup d’argent, qu’il faut rembourser.

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Des fonds obscurs, voire mafieux

La plupart des créanciers du pays sont des fonds russes, souvent liés au blanchiment d’argent et à la mafia. De fait, sauver les banques chypriotes revient à rembourser, ou non, ces fonds que l’on pourrait qualifier sobrement de « bizarres ». L’Europe, ne voulant pas payer pour cet argent sale, a donc fait appel au FMI.

Les exigences du FMI

En échange d’une aide, le FMI demande des réformes permettant de diminuer durablement les déficits publics. Sauf qu’à Chypre, la dette publique est sans commune mesure avec les possibilités du pays à la rembourser : le pays est petit – la République compte à peine 1,1 million d’habitants – et la dette n’est pas liée à son économie réelle.

Solution originale

Une première solution, avancée paraît-il par le président chypriote lui-même, consistait à taxer de 6 à 10 % les dépôts bancaires : ceci revenait grosso-modo à faire payer la dette par les créanciers. La solution a pourtant provoqué un tollé bien compréhensible : elle aurait fortement pénalisé l’ensemble de la population, notamment les plus humbles des citoyens chypriotes, et risqué de miner la confiance en l’ensemble du système bancaire européen. De plus, la loi européenne interdit une telle chose. Elle a donc été rejetée par le Parlement du pays.

Finalement : un défaut partiel

Finalement, il a été décidé de ne pas garantir les dépôts supérieurs à 100 000 euros. Ça veut dire que les petits épargnants sont… épargnés, mais pas les gros, qui perdront une grande partie de leurs avoirs. Autrement dit, les Russes perdent beaucoup, et l’économie de l’île doit changer structurellement pour repartir, car son statut de casino a cessé d’exister. Le pays va donc très certainement faire face à une lourde récession pendant quelques années, accompagnée de chômage et de pauvreté.

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4 Responses to “La crise à Chypre expliquée en 365 mots”

  1. 26 mars 2013

    romain blachier Répondre

    Rares sont les gens à le dire mais en effet c’est Chypre et son président de droite qui ont suggéré de taxer les petits comptes, pas l’Europe !

  2. 26 mars 2013

    gillesri Répondre

    Merci pour la qualité des explications.

  3. 27 mars 2013

    Mouais Répondre

    Les russes ont retiré leur fonds par les succursales londoniennes des banques chypriotes, qui sont restées ouvertes pendant que les maisons mères étaient fermées à Chypre.

  4. 10 juin 2013

    San G Répondre

    Votre papier est erroné, quasiment de fond en comble. Il n’est que la répétition béate de ce que les médias avaient ordre de colporter.
    Si vous étiez correctement renseigné, vous n’auriez pas écrit de pareilles choses, c’est manquer de respect à un peuple.
    Les deux erreurs majeures : ce ne sont pas « les banques » qui spéculent sur la dette grecque, mais certains banquiers, aux ordres et sous contrôle de la BCE, et pour le plus grand bonheur des banques européennes, qui se défaussent ainsi de leurs créances douteuses.
    C’est écrit partout, donnez vous la peine de chercher.
    Quand aux fonds russes tant décriés ils représentent moins de 20% des dépôts, alors ça suffit un peu.

    Le terme d’économie Casino vient de Moscovici.
    Il ne savait même pas que Chypre n’a pas de casinos, c’est dire la qualité de vos sources.

    Vous omettez aussi de préciser que la BCE a gentiment continuer à verser l’ELA à une banque en faillite, sans poser la moindre question, pour plus de 9 milliards d’Euro, afin que les banques européennes puissent se désengager sans dommage.

    Seule votre conclusion est exacte, nous ouvrons une période de récession, de chômage et de pauvreté. Et à votre avis, ce ne seront pas les plus humbles qui la subiront ? Et là ? Plus de tollé ?

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