Alors qu’une nouvelle loi, la loi Duflot, permettant entre autres la défiscalisation d’une partie d’un investissement immobilier, vient d’être validée par le Conseil constitutionnel, le marché de l’immobilier est toujours dans une situation très complexe. Est-ce le moment ou jamais d’acheter, comme essayent de nous le faire croire les agents immobilier – qui mettent en avant la faiblesse sans précédent des taux d’emprunt – ou faut-il attendre ?

Des taux d’intérêts historiquement bas

Pour comprendre la situation, il faut revenir sur les chiffres. Effectivement, les taux d’intérêts sont très bas, en-dessous des 3 % pour un emprunt à quinze ans. De tels taux représentent une économie substantielle lors d’un achat, dès lors que votre apport est faible. Mais le taux d’intérêt n’entre pas seul en ligne de compte dans une telle décision. Les prix de l’immobilier sont eux-aussi très importants. Or, force est de constater qu’ils se maintiennent à des niveaux élevés, même si on a pu enregistrer un frémissement à la baisse ces derniers mois, surtout en province.

Vers un éclatement de la bulle immobilière ?

Selon de nombreux analystes, le maintien de tarifs élevés entraîne une chute des volumes des ventes, constatée par les notaires. À quoi sont dus ces prix élevés ? Il est probable qu’une bonne partie des vendeurs, habitués à une hausse continue depuis une dizaine d’année, ne veuille pas se résoudre à réduire ses prétentions, voire à enregistrer une perte. En attendant, le marché stagne, les vendeurs ne vendent pas, les acheteurs potentiels restent dans une position attentiste.

Alors je vais prendre mon courage à deux mains et me lancer : il me paraît fort probable que les prix de l’immobilier chutent dans les mois qui viennent. La chute sera soit brutale, soit étalée sur quelques années. Elle risque d’être plus violente en province qu’en Île de France, et surtout à Paris. En effet, les investisseurs institutionnels, qui n’ont pas confiance en les emprunts d’État, se rabattent toujours sur des acquisitions immobilières pour réaliser des investissements sûrs. Mais lorsque la crise des dettes souveraines se sera calmée, il est fort probable qu’ils relâchent un peu la pression sur l’immobilier.

Un signe qui ne trompe pas : Orpi donne déjà des consignes à ses vendeurs !