Sept mois de présidence hollandaise, et il est une chose qui est certaine : il y a du boulot. Bien qu’ayant déjà tenu ou presque près d’une promesse sur trois, François Hollande est au fond du gouffre niveau popularité, en témoignent ces lourdes défaites lors des législatives partielles du week-end dernier.
Nous devons tout de même reconnaître que, comparé à ses prédécesseurs, le bilan du Gouvernement au bout de sept mois est plutôt bon : les mesures fiscales promises sur le revenu ont été tenues et ont touché, globalement, les plus riches, pas les classes moyennes. La trajectoire de réduction des déficits est toujours d’actualité, car c’est la seule chose qui pourra donner à la France la marge de manœuvre dont elle a besoin pour développer son modèle social.
Mais le mécontentement est réel, logique et justifié, et la gestion catastrophique du dossier Florange en atteste. Comment François Hollande a-t-il pu laisser Jean-Marc Ayrault détruire tout le travail réalisé par Arnaud Montebourg depuis des semaines en l’espace de quelques heures ? La peur de prendre des mesures qui demandent beaucoup de courage, peut-être ? Au bout du compte, c’est la confiance qui a été rompue.
Le salut de cette majorité passe indéniablement par des gens courageux, un peu poil-à-gratter, qui dérangent beaucoup de monde, et qui peuvent cristalliser jusqu’à une certaine haine de l’autre côté de l’opinion. Je pense à Arnaud Montebourg, je pense à Cécile Duflot, je pense à Vincent Peillon, par exemple. Hollande a besoin de ses trublions – quoique Peillon ne soit pas non-plus du genre feu follet ! – il a besoin de gens qui portent une parole libre et des propositions nouvelles, afin de ne pas moisir dans les convenances et les solutions préconçues qui ont prouvé à de maintes reprises leur inefficacité.
Dans tous les cas, Hollande aura besoin de victoires durant son quinquennat pour espérer en faire un second. Victoires symboliques (mais pas que) dont il est urgent qu’on commence à en apercevoir le début. Florange, face aux mensonges grossiers de Mittal et à sa stratégie ouvertement prédatrice, aurait pu être un parfait terrain pour une telle victoire. Il n’est même pas trop tard pour reprendre la main, alors, un peu de courage, Monsieur Hollande !
No Responses to “Un peu de courage, Monsieur Hollande !”