2002 : la droite tout-puissante
Nous sommes en 2002. La gauche est laminée, Lionel Jospin, pourtant relativement populaire, et au bilan positif, est éjecté de l’élection présidentielle dès le premier tour par Le Pen. Jacques Chirac, chef de la droite « traditionnelle », en profite pour prendre la posture d’un homme de rassemblement et pour mettre un véritable cordon sanitaire autour du FN.
Sous l’impulsion de Chirac, l’UMP est créée, rassemblant le RPR, Démocratie libérale et une grande partie de l’UDF. L’Assemblée nationale est bleue horizon avec plus des deux tiers des sièges à la droite, qui contrôle au Sénat près des trois cinquièmes des sièges. Globalement, la droite est, à elle seule, en position de modifier la Constitution à volonté.
Désormais unie sous un même parti, débarrassée de ses sempiternels conflits internes, la droite française est toute-puissante, contrôle la majorité des régions et des départements, exclut immédiatement tout cadre concluant des accords avec le FN, et a les mains libres pour gouverner le pays à sa guise. C’était en 2002.
2012 : la droite au tapis
Nous sommes en 2012. La droite a gouverné depuis 10 ans durant lesquels Nicolas Sarkozy en a rapidement pris un contrôle total et quasiment messianique. Nous sommes en 2012, et pour la première fois depuis François Mitterrand, un homme de gauche est Président de la République. Pour la première fois de la Cinquième République, fait inimaginable cinq ans plus tôt, la gauche est majoritaire au Sénat. De manière durable, la gauche contrôle la quasi-totalité des Régions et les trois cinquièmes des départements, malgré une modification des modes de scrutins voulue par Nicolas Sarkozy.
Allant de déroute en déroute, la droite française, pourtant unie sous le même drapeau, se déchire comme jamais, et vit sous la menace d’une explosion comme jamais elle n’en a connu. Le Gouvernement de gauche est très impopulaire, mais l’homme politique le plus impopulaire du pays est le Président proclamé de l’UMP. Nourrie d’ambiguïtés et de discours complaisants et « décomplexés », la droite flirte de plus en plus avec l’interdit et envisage très sérieusement une alliance suicidaire avec le FN.
Malgré son bilan catastrophique, le fossoyeur de la droite est encore adulé par son camp, qu’il a transformé en champ de ruine. Et si Nicolas Sarkozy avait finalement était le meilleur allié de la gauche ?
Pour finir, l’infographie d’un mois de crise à l’UMP est enfin et définitivement à jour ! Cliquez dessus pour l’agrandir !
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