Suite au rapport Gallois, le Gouvernement a annoncé des mesures visant à améliorer la compétitivité des entreprises françaises, avec notamment et principalement la mise en place d’un crédit d’impôts lié à la masse salariale des entreprises d’un montant global de 20 milliards d’euros par an, en contrepartie de hausses d’impôts (principalement la TVA) et d’économies budgétaires.
Vous remarquerez que l’ambition de ce « pacte », puisqu’il est intitulé ainsi, est de doper la compétitivité des entreprises. La relance de l’économie serait donc un effet secondaire. On est là en plein dans la dialectique néoclassique selon laquelle la fortune des plus riches rejaillit sur les plus pauvres en faisant tourner l’économie. Le Gouvernement semble donc adopter ce courant de pensée dominant alors qu’il avait laissé entendre le contraire durant la campagne en annonçant une grande réforme fiscale vers plus de redistribution.
« Manque de courage ? Pression des lobbies ? Ou simplement manque de conviction ? »
Ne nous voilons pas la face : transférer des impôts des entreprises vers les ménages est le contraire même de redistribution fiscale, c’est l’opposé même de l’essence du programme de François Hollande. L’Observatoire du Mandat aura beau comptabiliser une à une les promesses tenues et abandonnées – il affichera même sûrement un solde positif – mais les mesures les plus structurantes pour notre société, celles ayant le plus d’impact pour l’avenir du pays auront été rapidement abandonnées par l’administration Hollande. Manque de courage ? Pression des lobbies ? Ou simplement manque de conviction ? Peut-être un peu des trois.
« La France a besoin d’emplois, les chefs d’entreprises ont besoin de bénéfices. »
Comme l’explique Thomas Picketty dans son réquisitoire, François Hollande a abandonné toute ambition de transformer la société française par la réforme fiscale. C’était peut-être la dernière occasion avant plusieurs décennies de faire une telle chose. Mais le plus inquiétant reste que, même lorsque la gauche est au pouvoir, la rhétorique libérale, qui a quand-même montré ses limites ces dernières années, est toujours suivie religieusement.
Alors on peut concéder aux grands patrons français leur intelligence, le vivacité d’esprit, et leur bon sens de l’analyse. Mais il ne faut pas oublier que leurs intérêts, ce qui les fait se lever le matin, n’est pas l’intérêt de la France. La France a besoin d’emplois, les chefs d’entreprises ont besoin de bénéfices. C’est là toute la différence qu’un Gouvernement, qui travaille dans l’intérêt du pays, devrait garder en tête, avant de prendre des décisions.
1 réponse to “Quand la gauche se ment”
8 novembre 2012
Politeeks » Melenchon, Hollande.. les gens.[…] Il ne faut donc pas que la Gauche[1.molle, soc-dem, de gauche, avec ou sans poils dans les oreilles] se mente. […]