Un mardi matin comme les autres. Le réveil sonne une première fois, puis une deuxième fois, puis une troisième fois, et enfin une quatrième fois avant que je me décide à me lever. Petit déjeuner en comatant une bonne demi-heure devant le bol de céréales, douche, brossage de dents, habillage et départ de mon appartement direction l’arrêt de bus le plus proche. Pour tout vous expliquer, je prends le bus pour rejoindre la station de métro la plus proche, ce qui me fait gagner une dizaine de minutes par rapport à la marche à pieds.
Je préfère les arrêts disposés de telle sorte qu’on ne voit ni partir, ni arriver le bus. Mais cet arrêt-là n’est pas configuré de la sorte : on voit arriver le bus de très loin, et on voit encore longtemps le bus après qu’il soit parti. Ce matin-là, donc, je vois mon bus me narguer quelques secondes avant de pouvoir atteindre l’arrêt. Vous savez, ça se passe comme ça : au coin de la rue, vous entendez son bruit caractéristique, ce coup de piston qui siffle juste avant que le bus redémarre au feu passé au vert, comme soulagé. Puis vient le silence trop rapide qui signifie qu’il a atteint l’arrêt, et l’ouverture des portes, puis quelques secondes plus tard – mais vous êtes encore trop loin pour avoir tout espoir d’y grimper – la fermeture des portes. Ce matin-là, il repart en me narguant encore pendant quelques minutes, avançant difficilement de feu rouge en feu rouge, mais à une vitesse suffisamment importante pour qu’il ne soit plus envisageable de courir après.
Un coup d’œil à l’affichage : prochain bus dans 13 minutes, le suivant dans 15 minutes. Oui, ce genre de chose arrive assez souvent à Paris. Dans ces cas-là, j’abandonne l’arrêt et m’engage dans une courte marche qui m’amènera à la station de métro la plus proche au bout d’une dizaine de minutes. Enfin, ça c’est quand il fait beau, mais en ce mardi matin, il pleut à verse et le vent souffle en rafales, de quoi me décourager de sortir le parapluie que je n’avais de toute façon pas pensé à prendre.
Alors je me réfugie sous l’abris, assis sur le banc métallique froid, je sors mon smartphone, et je lis cette nouvelle de Kolia Delesalle qui me fait voyager. Dans mon abribus.
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