Quatre bonnes raisons de ne pas voter Sarkozy

Vous êtes beaucoup à penser, comme moi, qu’il y a une multitude de raisons de ne pas voter pour Nicolas Sarkozy dimanche : bilan catastrophique, affaires en tous genres, soupçons de financements occultes, dérives racistes et xénophobes, chômage qui explose, etc. Mais, souvent, viennent des arguments de la part de ceux qui doutent, et ces arguments méritent d’être entendus. En voici quelques-uns :

Sarkozy au Trocadéro

Sarkozy veut diminuer le coût du travail en France, frein à la croissance et à l’emploi

Cet argument revient souvent, et est même repris par de nombreux centristes et gaullistes qui ne soutiennent pas particulièrement Sarkozy : le coût du travail serait trop élevé en France, et ce serait la raison de nos problèmes économiques. Le fait est que de nombreux économistes sont d’accord pour dire que ce jugement est erroné. Tout d’abord, le coût du travail en France est comparable à ce qu’il est en Europe occidentale et à celui de l’Allemagne, notamment du fait de la forte productivité des travailleurs français. Ensuite, pour que la France soit compétitive avec l’Asie, il faudrait diviser par cinq les salaires. En fait, à entendre les économistes libéraux, le coût du travail sera toujours trop élevé en Europe jusqu’à ce qu’il atteigne zéro. En faire le seul levier de politique économique est donc un mirage, car jamais on ne pourra concurrencer les pays émergents sur ce point. À moins que vous acceptiez de réduire fortement votre salaire…

 

Sarkozy veut diminuer la dette, alors que la gauche veut dépenser à tout-va

La droite serait sérieuse alors que la gauche serait dépensière ? Le souvenir de 1981 et des premières mesures de François Mitterrand plane encore sur l’inconscient collectif français. Pourtant, sur les 20 dernières années, le gouvernement avec le meilleur bilan en ce qui concerne la dette et le déficit reste celui de Lionel Jospin, qui est le seul à l’avoir durablement diminué. À l’opposé, à chaque fois que Nicolas Sarkozy a été aux commandes, ce furent des années record de déficits. En fait, ni la droite ni la gauche n’ont réellement réussi à diminuer les dépenses publiques. La différence se joue sur les recettes, que la droite a souvent tendance à fortement diminuer, à coups de niches fiscales et de diminutions d’impôts. Ainsi, la perte de recettes depuis l’arrivée de Nicolas Sarkozy à l’Élysée serait d’environ 75 milliards d’euros.

Dette 2

 

Voter à gauche, c’est donner de l’argent aux oisifs, ceux qui préfèrent recevoir de l’argent de l’État au lieu de travailler

Quand on pense aux prestations sociales, aux assurances chômage, on pense souvent aux fraudeurs, aux assistés, que Nicolas Sarkozy et ses lieutenants pointent souvent lors de ses discours. Pourtant, la fraude sociale ne représente qu’un petit pourcentage des dépenses sociales : elle s’élèverait à 273 millions d’euros en 2010 pour un total de 4,9 milliards versés. En revanche, la fraude fiscale des particuliers et des entreprises représente un coût beaucoup plus élevé pour l’État : plus de 12 milliards ! Et à ceux qui pensent que Nicolas Sarkozy ne fait pas de cadeaux aux oisifs, le bouclier fiscal a représenté près de 2,7 milliards d’euros en cinq ans versés à moins de 18 000 personnes. En comparaison, le total des allocations familiales versées en 2009 s’élève à 4,9 milliards d’euros, dont une grande partie ne va pas vers des ménages modestes !

 

Hollande veut ouvrir les vannes de l’immigration alors qu’il y a trop d’immigrés en France

Le 1er mai 2012, Nicolas Sarkozy a déclaré sur RMC-Info : « il y a trop d’immigrés en France ». Cette déclaration fait tâche, car elle est en droite ligne avec le discours du Front national. Pourtant, les faits sont cruels pour le Président. Tout d’abord, François Hollande n’a jamais proposé de régulariser massivement les sans-papiers, contrairement à ce qu’aime à répéter l’équipe de Nicolas Sarkozy. Il prévoit simplement un système de régularisation sur des critères objectifs et au cas par cas. En fait, le nombre d’étrangers en France a tendance à baisser. De plus, il n’est pas le plus élevé d’Europe, loin de là. Enfin, il est établi que la balance de l’impact des étrangers sur nos comptes publics est positive, c’est-à-dire qu’ils rapportent plus d’argent aux caisses de l’État qu’ils n’en coûtent.

Source Eurostats

 

Le discours de Nicolas Sarkozy est basé sur de nombreuses idées reçues, mensonges et raccourcis. Il fonctionne sur le principe du bouc émissaire : tous les maux de la société sont dus non pas à ses erreurs, à sa mauvaise gestion et à son agitation perpétuelle, mais à une catégorie de la population qui, généralement, est faible, différente et ignorante. Il est utile, quelques fois, de rétablir certaines vérités avant de voter sur une impulsion.

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1 réponse to “Quatre bonnes raisons de ne pas voter Sarkozy”

  1. 3 mai 2012

    maurpat Répondre

    tout à fait d’accord ! surtout continue, ne lâche rien ça m’interresse !

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