Mon collègue blogueur Politeeks (ex-Intox2007) souligne ce qu’il considère comme un problème : le Parti Pirate ne propose pas de programme économique. Les interrogations qu’il soulève donc sont légitimes : si on élit un député Pirate, que va-t-il faire une fois élu ? Quelle politique économique va-t-il défendre ?
C’est là toute la difficulté du positionnement du Parti Pirate et ses réponses à ces questions auront un très lourd impact sur son potentiel de croissance. En tout état de cause, il y a de nombreux Français, sur tout l’échiquier politique, qui ne sont absolument pas prêts à voter pour un candidat qui ne propose pas de solutions complètes et rédigées à leurs problèmes.
Quand bien même, le Parti Pirate est dans son rôle lorsqu’il applique son principe, qui consiste à donner des axes forts, des principes non négociables, et laisser la liberté à ses candidats sur tout ce qui n’est pas prévu par la ligne officielle. Il s’agit précisément d’une nouvelle façon de faire de la politique : celle qui consiste à dire que les choses sont complexes, qu’il n’y a pas une vérité universelle, qu’on ne peut pas dire en 2012 ce qui devra être fait précisément en 2016, et que toute décision doit être discuté, débattue, et prise par les citoyens. C’est la démocratie directe adaptée à un régime de représentation : l’élu ne l’est plus en son nom propre, mais au nom de ses électeurs qui lui donnent ses aspirations tout au long du mandat.
Toute la question est de savoir si la démocratie participative est soluble dans un système représentatif, et surtout, si les gens sont prêts à y adhérer. Pas sûr, quand on voit les réactions auxquelles les candidats pirates doivent faire face. Sur ce sujet, seule la pédagogie, répétée et expliquée encore et encore, pourra faire bouger les choses. Mais ça ne semble pas suffire, car les pirates allemands, bien mieux implantés que leurs homologues français, ont déjà annoncé à plusieurs reprises qu’ils seraient en mesure, pour les prochaines élections générales de 2013, de fournir un programme complet.
Ce qui est certain, c’est que sans une garantie constitutionnelle, la démocratie ne pourra pas être réellement en partie directe : il faut pour cela des lois, des institutions qui garantissent aux citoyens d’être écoutés et suivis en dehors des périodes électorales. Le Parti Pirate a au moins le mérite de mettre le sujet sur la table.
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