Relativement inconnu en France, le Parti Pirate est en train d’obtenir des résultats tout à fait stupéfiants en Allemagne : il vient d’entrer au parlement du plus peuplé des Länder allemands : la Rhénanie-du-Nord–Westphalie avec un score de près de 8 % des voix. Il accède donc pour la quatrième fois à un parlement régional dans ce pays, après ceux de Berlin (8,9 % des voix), de Sarre (7,3 %) et de Schleswig-Holstein (8,2 %). Le parti pourrait bien faire son entrée en 2013 au parlement fédéral allemand avec des intentions de vote qui le placent autour de 12 % des voix au niveau national : un niveau qui pourrait le rendre incontournable pour former une coalition gouvernementale.

Ce parti est né en Suède en 2006 où il est désormais très implanté et où il a obtenu plus de 7 % des suffrages aux dernières élections européennes, envoyant deux députés au Parlement européen. Ce parti a pour ligne politique de prôner une réforme du copyright, le renforcement de la vie privée, notamment sur Internet, et la démocratie directe. Du fait de ses nombreux succès électoraux dans différents pays, le parti a dû petit à petit étoffer son programme politique sur des sujets économiques, sans toutefois qu’il soit possible de le classer à droite ou à gauche. La démocratie, les libertés, l’écologie, l’allocation universelle et la transparence dans la vie politique sont des sujets défendus par ce parti.

En France, le parti a connu une histoire un peu plus turbulente qui l’a empêché d’avoir une présence médiatique cohérente : une scission entre 2007 et 2009 a beaucoup retardé son développement : il n’a pas pu présenter de candidats aux élections régionales et cantonales qui ont suivi. Mais les récents succès du parti en Allemagne ont redonné des couleurs à la déclinaison française du parti, désormais mieux organisé et au nombre d’adhérents plus grand.

Le parti a annoncé avoir investi 102 candidats pour les prochaines législatives. Si ce nombre venait à être confirmé, il pourrait lui donner accès à la campagne officielle avec la diffusion d’un spot sur les chaînes de télévision et une présence médiatique garantie. Mieux, en faisant un score supérieur à 1 % dans plus de cinquante circonscriptions, il pourrait se voir ouvrir les portes du financement public. De quoi lui assurer des revenus lui permettant un meilleur développement.