Tous les cinq ans, la France se fait peur. Tous les cinq ans, la France se divise. Tous les cinq ans, la France met entre les mains d’un homme, aussi petit soit-il, son destin, en se basant sur de l’instantané, de l’exagération, de l’excessif, de la provocation. Tous les cinq ans, la France se coupe en deux, la première moitié croyant que l’autre moitié la mène au désastre.
D’autres méthodes sont possibles, d’autres démocraties sont possibles, d’autres constitutions sont possibles. La France se fait mal, s’affaiblit à faire une révolution tous les cinq ans : nous sommes sommés d’écouter des hommes politiques qui, pour gagner, doivent rassembler le plus largement leur camp en donnant des gages aux extrêmes.
Nous avons besoin d’un pays apaisé, d’un pays dont le premier personnage ne désigne pas toutes les semaines un nouveau bouc émissaire. Nous avons besoin d’un pays dont le personnel politique est au service de tout le monde, et pas uniquement de ses potes. Et lorsque le premier personnage de l’État est inquiété par des ennuis judiciaires, nous avons besoin, pour notre paix sociale, qu’il y réponde.
Si aucun des candidats du second tour n’a proposé un changement de constitution, un des deux propose de revenir sur certaines pratiques indignes du pouvoir : nomination de hauts fonctionnaires, notamment dans les médias, statut pénal du Chef de l’État, cumul des mandats, moralisation de la vie politique, composition du Conseil constitutionnel,… Nous avons besoin de tout cela, comme une première étape vers une République plus normale, plus saine, plus démocratique.
Le vote doit être un acte réfléchi. Doit-on continuer ou doit-on changer ? La situation du pays est-elle bonne ou mauvaise ? Avons-nous confiance en ceux qui nous dirigent ? Avons-nous confiance en leurs choix, en leurs positions, sommes-nous d’accord avec leurs engagements ? On sait quasiment tout de ce que sera la présidence de François Hollande : il a même annoncé son calendrier des premiers mois. On ne sait quasiment rien de ce que va faire Nicolas Sarkozy, ce qui est paradoxal car il est aux affaires depuis cinq ans. Ne continuons pas dans cette voie sinueuse, changeons !
Un jour, tout cela finira mal. Ensemble, faisons que ce jour ne soit pas dimanche prochain. Ensemble, sortons-le !
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