Chers lecteurs, je dois vous avouer quelque chose : voir toutes ces nouvelles têtes au sommet de l’État, voir Mme Merkel désormais obligée de négocier les choix européens et non plus de les imposer à un président français docile, voir les sujets du chômage, de la croissance, de la dette, de la solidarité dans la bouche des Ministres et non plus l’immigration, le halal ou la burqa, ça me fait un bien fou ! Pas vous ?
Alors évidemment, comme je l’ai déjà martelé à maintes reprises – et mon projet l’Observatoire du Mandat en témoigne – il faut rester vigilant. Vigilant non pas parce qu’on est dans l’opposition, mais vigilant parce que ceux qui nous gouvernent sont des êtres humains avec leurs faiblesses, comme vous et moi, et que la tentation de la facilité et de la tromperie est souvent plus forte que celle de la probité.
Pour éviter ces écueils, le Gouvernement a d’ores et déjà mis en place un outil fort intéressant : la Charte de déontologie. Si celle-ci ne concerne que les membres du Gouvernement, François Hollande a promis une circulaire l’étendant à tous ses collaborateurs.
Parmi les différents points de cette Charte, on retrouve les nécessaires transparence, solidarité, impartialité, disponibilité et intégrité. Mais quelques points ont plus particulièrement attiré mon attention.
Premièrement, le Gouvernement parle désormais ouvertement de démocratie participative avec l’obligation pour les ministres de consulter les citoyens ou les parties prenantes avant de prendre une décision importante. C’est un pas en avant puisque l’activité du précédent gouvernement consistait la plupart du temps à se limiter à consulter les lobbies.
Ensuite, le Gouvernement se met au régime de la transparence. Ceci est primordial et faisait partie des propositions que j’avais formulées avant la campagne : nous sommes en démocratie, enfin nous essayons, et tout ce qui peut être mis en œuvre pour permettre au plus grand nombre d’avoir un maximum d’informations sur ce qui se passe au sommet de l’État est bon à prendre.
Évidemment, ces engagements ne sont que des promesses tant qu’ils ne sont pas vérifiés par les faits. Entendons-nous bien : être de gauche ne signifie pas pour autant soutenir benoîtement les agissements du Gouvernement, comme beaucoup à droite le croient. Il faudra rester critique et ne pas manquer de rappeler régulièrement la gauche à ses engagements. Il en va de l’intérêt de tous.
(Photo AFP/FRED DUFOUR.)
1 réponse to “Déontologie ? Vous avez dit déontologie ?”
19 mai 2012
GillesriEffectivement, il nous faut nous assurer que les engagements sont tenus mais le peuple de gauche se donnent des obligations qui souvent font défaut au peuple de droite.
Je veux dire que cette forte exigence que nous nous imposons a fait souvent le lit des critiques de la droite et lui a permis de rester si longtemps au pouvoir.
Combien de personnes de gauche ont longtemps préféré s’abstenir ou voter pour les extrêmes au motif que la gauche les avaient déçu.
Ils se sont ainsi tiré une balle dans le pied en permettant à la droite de poursuivre sa politique de régression sociale en restant au pouvoir.
Il aura fallu « un Nicolas Sarkozy » tellement méprisant pour réveiller les esprits et se dire que mieux valait la gauche.
Encore aujourd’hui, la majorité du peuple de gauche ne croit pas que les promesses seront tenues.
Ce sera peut-être vrai mais celles qui le seront participeront au mieux être de la nation et de nous tous comme la majorité des réformes portées par la gauche lorsqu’elle a eu le pouvoir (si peu de temps pourtant).