Ça y est, Nicolas Sarkozy est officiellement candidat à sa propre réélection. Dans un mouvement de panique, il a lancé depuis quelques semaines des réformes que sa majorité a été sommée de traiter, bon gré, mal gré, de toute urgence : TVA sociale, sommet social, mesures contre le chômage, immigration. Le fil conducteur de ces mesures désordonnées est qu’elles sont dans la droite ligne du quinquennat : tous nos maux viendraient d’un coût du travail trop élevé et d’un trop fort assistanat des membres les plus fragiles de notre société. C’est la technique du bouc émissaire, celle qui incite même des membres du gouvernement à avancer les théories les plus nauséabondes sur les civilisations.
L’avantage est que l’on sait à quoi s’attendre en cas de second mandat : il s’annonce d’une extrême violence pour tous ceux qui ne sont pas dans la catégorie chérie par le parti majoritaire, à savoir les plus aisés. Placer la responsabilité des difficultés de la France sur le dos de l’autre est la marque de fabrique de ces cinq ans qui ont vu tous les indicateurs se dégrader. Presque tout ce qu’a entrepris Nicolas Sarkozy pendant cinq ans a échoué, à tel point qu’il est revenu de lui-même sur de nombreuses mesures, mais sans en tirer les conséquences.
Il faut donc en finir avec tout cela, se débarrasser de celui qui ne vit que pour la reconnaissance, pour l’appât du gain et son propre orgueil. Et avec lui, se débarrasser de toute sa cour des miracles qui suit les mêmes objectifs que lui.
La constitution de la Cinquième République donne beaucoup de pouvoir à un seul homme. Il faut donc que celui-ci soit bien entouré, modéré et raisonné mais également audacieux et fort face à toutes les pressions qui ne manqueront pas de tenter de lui forcer la main.
Il faut réformer la finance, modifier en profondeur notre fiscalité pour plus de justice sociale, revoir la politique du logement, avoir une politique volontariste pour l’emploi. Mais il faut faire tout cela sans brusquer une partie de la population, sans braquer les uns contre les autres comme c’est le cas aujourd’hui. Le prochain quinquennat doit être celui de la construction d’une nouvelle France, pas celui d’une revanche.
Pour toutes ces raisons, le bulletin que je glisserai dans l’urne le 22 avril portera le nom de François Hollande.
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