Posons-nous quelques secondes pour faire le bilan, à quelques mois de l’élection présidentielle, du quinquennat de Nicolas Sarkozy qui se termine. Un bilan peut consister à comparer ce qui s’est passé avec d’une part ce qui a été promis, et d’autre part ce qui a été réalisé lors des quinquennats précédents.
Commençons par l’emploi, sujet qui préoccupe de nombreuses personnes. Le programme de Nicolas Sarkozy en 2007 promettait la chose suivante :
« En cinq ans, nous pouvons atteindre le plein emploi, c’est-à-dire un chômage inférieur à 5 % et un emploi stable et à temps complet pour tous. »
Le chômage était à 8,4 % environ lors de son élection, ce qui représentait 2,4 millions de chômeurs. Il était à cette époque déjà en phase descendante depuis début 2006 où il s’établissait à 9,5 % environ. Il atteignit un plus bas en février 2008 avec 7,5 % de chômeurs, mais ce fut avant la prise d’effet des mesures phares de Nicolas Sarkozy censées lutter contre le chômage : défiscalisation des heures supplémentaires, assouplissement des 35 heures et du travail dominical, assouplissement du pouvoir contraignant des conventions collectives.
Dès février 2008, le chômage ne cesse d’augmenter pour atteindre aujourd’hui un taux de 9,8 % de la population active, soit un des taux les plus élevés de la Vème République. Le nombre de chômeurs atteint 2,87 millions en octobre 2011. L’objectif de Nicolas Sarkozy était placé à 5 % de la population active ce qui aurait représenté 1,46 millions de personnes.
En comparaison des gouvernements précédents (voir graphe ci-dessous), le quinquennat de François Fillon enregistre à ce jour le plus mauvais résultat depuis le gouvernement Raffarin avec une augmentation annuelle moyenne du nombre de chômeurs de 105 000 personnes. Les meilleurs résultats sur les vingt dernières années ont été enregistrées par les gouvernements Villepin (- 97 000 chômeurs par an) et surtout Jospin (-131 000 chômeurs par an en moyenne sur cinq ans).
La politique de l’emploi de Nicolas Sarkozy est donc un échec cuisant avec une hausse de 20 % du nombre de demandeurs d’emploi depuis son élection. Le Président n’a pas été aidé par la crise, certes, mais ses mesures n’ont pas porté leurs fruits et le pays ne s’en sort pas mieux que ses voisins, la Belgique ou l’Allemagne voyant même leur nombre de chômeurs baisser durant la même période (respectivement – 13 % et – 36 %).
Données Eurostat, chômage au sens du B.I.T.
3 Responses to “Déposons ensemble le bilan de Nicolas Sarkozy. Chapitre 1 : l’emploi.”
23 décembre 2011
loggoiOn peut faire dire ce qu’on veut aux chiffres…
« Si l’on compare tout d’abord l’évolution des taux de chômage des principaux pays industrialisés depuis 2007, la France n’a pas à rougir de son résultat : +15% sur l’ensemble du territoire, contre 38% en Italie et Suède, 48% au Royaume-Uni, 52% en Grèce, ou encore +95% au Danemark, 109% aux États-Unis et 142% en Espagne. Seule l’Allemagne a réussi à faire baisser son taux de 18%. La France qui affiche donc de meilleurs résultats que tous ses concurrents, à une exception près, ce n’est pas vraiment la définition d’un échec. On peut trouver toujours les +15 points français trop élevés, il n’empêche, l’herbe est moins verte ailleurs… »
Source : http://blog.lefigaro.fr/social/
Bref, le bilan de Sarkozy n’est certes pas aussi bon qu’espéré, mais ce n’est pas non plus la catastrophe dont vous parlez.
23 décembre 2011
CustinComme je l’indique dans l’article, la courbe a descendu jusqu’à fin 2007. Prendre en compte l’année 2007 entière c’est minorer le chiffre. Et non, l’Allemagne n’est pas seule à avoir fait mieux. La Belgique a fait mieux. En fait, le problème c’est que ceux qui ont vu leur chômage baisser ont vu leur temps de travail baisser, ce qui crédibilise la réduction du temps de travail. Mais chut, c’est un secret !
27 décembre 2011
CustinEt pendant que nous dissertons, le chômage a encore explosé ces trois derniers mois
http://bercy.blog.lemonde.fr/2011/12/26/91-100-chomeurs-supplementaires-en-trois-mois/