L’autre jour, je discutais avec une chef d’entreprise un peu brusque à mon goût, qui m’expliquait que dans sa très petite entreprise spécialisée dans les nouvelles technologies à forte valeur ajoutée, les employés, fortement diplômés, étaient bien payés, mais en échange, elle attendait d’eux du travail de qualité. On ne peut pas d’embler trouver à y redire, mais j’ai quand-même un peu creusé.
Elle m’expliqua qu’elle avait pour principe de sélectionner ses employés avec beaucoup de soin, et d’user sans aucune retenue de la possibilité de la période d’essai pour « dégager » ceux qui ne correspondaient pas au poste. Évidemment, si elle venait à se rendre compte qu’un employé ne convenait pas après la fin de la période d’essai, elle n’hésitait pas à le licencier même si ça devait lui coûter très cher. À ce petit jeu, elle m’avoua qu’elle licenciait à peu près la moitié de ses embauches, car elle demandait de la part de ses employés une très forte motivation professionnelle.
Elle embraya ensuite sur la difficulté d’être chef d’entreprise en France, avec des employés généralement peu productifs malgré des salaires supérieurs à la moyenne. Elle se disait réglo, mais exigeait un rapport hebdomadaire et complet des activités de ses employés. Elle était globalement mécontente du travail réalisé. J’ai ressenti dans son discours une certaine brutalité dans ses relations employeur-salariés, ce qu’elle n’a pas nié.
Au-delà de l’exemple en lui-même, je lui ai demandé quelle était l’ambiance de travail. Elle m’a répondu qu’elle n’en avait aucune idée, le silence régnant dans les bureaux en général. J’ai employé l’adjectif « militaire » qu’elle n’a pas renié, expliquant que oui, une entreprise était comme une petite armée au travail.
Je me suis donc posé la question suivante : peut-on personnellement s’épanouir dans un environnement militaire dans son entreprise ? Le salaire peut-il justifier un stress quotidien ? Je suis bien incapable de répondre à ces questions, mais j’aurais d’emblée estimé qu’un bien-être au travail pouvait améliorer la productivité des salariés. Manifestement, cette chef d’entreprise était mécontente des résultats de ses employés.
J’essaierai de trouver un témoignage d’un patron « cool » pour être en mesure de savoir ce qui guide un salarié par rapport à son emploi, mais je pense tout de même avoir ma petite idée.
Photo vue sur Rue89.fr
7 Responses to “L’entreprise : une petite armée ?”
23 octobre 2011
m0utardeAaaargh quelle horreur ! C’est vrai qu’on n’est pas là pour s’amuser mais pour travailler, mais un peu de plaisir rend la tâche agréable. Heureusement, j’ai les patrons les plus cools de Paris 8)
23 octobre 2011
MartineHeu, est-il possible d’avoir le nom de cette entreprise ….. Juste pour être sûre de ne jamais y postuler !
25 octobre 2011
CustinAh non, confidentiel ! J’ai peur des représailles !
23 octobre 2011
estelle92Bon, maintenant, si elle « dégage » ses salariés dans l’année qui suit la période d’essai, ça ne lui coûte pas bien cher…
25 octobre 2011
CustinC’est bien là-dessus qu’elle joue.
24 octobre 2011
TassinMalheureusement c’est loin d’être un cas isolé!
A lire : « L’open space m’a tuer », à la fois drôle et éclairant sur les méthodes de management inhumaines.
25 octobre 2011
CustinEn effet, c’est un très bon livre, mais qui concerne plus les entreprises de type SSII ou des grandes entreprises. Les PME c’est un peu différent.