Il est sept heures, et comme tous les matins, le réveil sonne. Je l’éteins. Il est sept heures cinq, le réveil sonne pour la seconde fois. Je l’éteins. Il est sept heures dix, le réveil sonne pour la troisième fois. Je l’éteins, je me lève, et j’allume la radio.

Sur BFM, le ton de la voix de Jean-Jacques Bourdin est inhabituel. Il a l’air stupéfait. J’écoute donc avec plus d’attention ce qui se dit dans le poste : « le discours de ce matin de Nicolas Sarkozy a surpris tout le monde, à gauche comme à droite, même s’il faut dire que beaucoup s’y attendaient ! ». De quoi s’agit-il ?

J’allume ma tablette, je vais sur l’application de mon journal favori, et là je lis : « Poisson d’avril de l’UMP : du jamais vu dans l’histoire du monde ». Pendant que l’eau chauffe dans ma bouilloire, je lis plus attentivement les articles à la une : lors de allocution télévisée matinale, Nicolas Sarkozy a annoncé que tout ce qui avait été réalisé depuis 2007 par son gouvernement était une vaste blague.

Extraits :

« Nan mais franchement, vous avez réellement cru que Nadine Morano était ministre ? Et Frédéric Lefebvre !!!?? »

« On s’est bien marrés avec Brice et Claude sur les Roms, sérieux, vous avez gobé nos discours ? Et la baisse de l’ISF alors que la crise bat son plein et que même les riches réclament plus d’impôts ??! Et l’allégeance aux armes, mais LOL ! »

Tout était une blague, un vaste bluff aussi bien pour la politique d’immigration que sur la fiscalité et le social. Même la sortie de Wauquiez sur l’assistanat était « pour rire » ainsi que le mariage avec Carla « On vous a bien eus hein ! » s’exclamant le président.

Selon les journalistes, il semblerait qu’entre-temps l’ensemble des ministres et le Président aient simplement disparu de la circulation.  L’Élysée était bien vide, et même Gérard Larcher était introuvable – la police trouvé sur son bureau un post-it expliquant qu’il était vraiment stupide de croire que le président de cette assemblée inutile, le Sénat, pouvait bien être le second personnage de l’État !

L’incertitude resta entière sur les intentions de l’équipe gouvernementale. En effet, le discours du Président se termina par cette phrase mystérieuse : « Je vous ai bluffé, alors rejoignez-moi sur Pokerstar.com ! ».