C’est quand-même incroyable que ce matraquage médiatique concernant DSK dure depuis aussi longtemps. C’en est même allé jusqu’à l’absurde de la publication – elle-aussi matraquée – du menu de ses repas dans des restos chics et une cohue sur la place des Vosges.
Mais il faut croire que si les journaux – écrits ou télévisés – tournent en boucle sur ce sujet c’est que ça marche, c’est que ça se vend, et que le public en redemande. Personnellement, ça me gave, mais les médias ne donnent pas de confiture de la sorte aux cochons sans qu’il n’y aient d’intérêt : ça doit donc attirer de l’audience, et donc de la publicité, et faire marcher le commerce. Pourquoi cette insignifiance portée au plus haut de l’actualité fonctionne ?
À la réflexion, il me semble que ce ne soit pas un phénomène nouveau. Non, la peoplisation du politique n’est pas née de l’ère des médias de masse. Ce qui change aujourd’hui, c’est la vitesse de diffusion de l’information, mais déjà dans l’Ancien Régime le peuple se fascinait par les amours frivoles des rois et des seigneurs. Les premiers Voici étaient le bouche à oreille étendant les scandales dans tous les coins du royaume à la vitesse d’un bourrin au galop.
En abordant ce sujet on touche peut-être là à la nature humaine. La lecture du Bonheur des Dames de Zola est en ce sens intéressante : dans la France du Second Empire l’unique sujet de conversation qui intéresse et tient en haleine l’ensemble des protagonistes – de l’employé de base sous non payé à la marquise – ce sont les amours des uns et des autres, les petites histoires de coucheries, les fausses rumeurs qui se propagent à une vitesse folle et qui font et défont les réputations, et donc les carrières et les vies.
Nous ne sommes donc aujourd’hui ni plus ni moins qu’au même stade : la foule, le peuple, les gens sont abreuvés de ces potins et nos dirigeants restent starisés, alors que si l’on appliquait strictement la règle de la représentation populaire, leur vie privée ne devrait pas avoir la moindre importance. En attendant, nos journaux, magazines et émissions vont continuer à nous bassiner avec ces choses-là, soyez-en sûrs !
1 réponse to “Louis XIV se serait tapé sa servante (rumeur)”
5 septembre 2011
Anne de MarsSuperbe illustration où l’expression de Dom est celle, pour un prochain Faust à mettre en scène, de Méphistophélès : »Je suis l’esprit qui toujours nie, et c’est avec justice car rien n’existe en ce monde qui ne mérite d’être détruit « ….
La moue de la jeune femme blonde en arrière plan , sublime !
Et sa belle et chère épouse comme d’hab regarde ailleurs et laisse venir !
A l’instar des Voili voilou et autre Peuplezines, et bien avant la merveilleuse saga des Rougon Macquart du grand Emile, les mythes gréco-latins avaient des fonctions similaires (distrayante,éducative,édificatrice,…),
mais Zeus-DSK n’est peut-être plus assez souple pour se transformer en cygne alors restent le taureau, la pluie d’or…Et c’est beaucoup plus rigolo que TINA se fait choper par Jupiter au FMI ou au Sofitel…Alors après 365 mots, peut-être un livret d’opéra, une saga en plusieurs tomes ou des contes mythologiques ? Comme Mamie Zinzin, il le vaut bien !