Ceci est une fiction. Toute ressemblance avec « Jérusalem je t’aime… » d’Émilie Chloé Trigo est fortuite : « Jérusalem je t’aime… » d’Émilie Chloé Trigo est tout sauf une fiction. C’est la réalité bouleversante d’un peuple sans État décrite avec respect et précision par une jeune Française qui s’est rendue sur place. Émotions et indignation se succèdent au rythme des check points et des routes défoncées. À lire absolument.
Dreux, 18 octobre, 23h30.
Cela fait quatre heures que nous attendons au check point de Dreux. Les gardes nous regardent avec mépris et ne semblent pas prêts à nous laisser passer. J’aurais peut-être eu plus de chances si nous n’avions pas été accompagnés par un Français : les étrangers passent plus facilement.
Chers lecteurs, il faut que vous sachiez que depuis que les Celtes se sont réinstallés sur ce territoire qu’ils habitaient il y a 2 500 ans, la France est désormais coupée en deux. D’un côté, la Gaule celtique, État qu’ils ont fondé et dont la langue officielle est le Celte moderne, occupe les trois quarts du territoire. De l’autre il y a les « Territoires occupés français », bouts de terre qui n’ont aucune reconnaissance internationale ni continuité territoriale et qu’un mur de béton de huit mètres de haut est en train de ceindre.
C’est dans ces derniers que nous nous trouvons, mes amis et moi-même, afin d’y constater les conditions dans lesquelles les Français tentent de survivre. Comme le territoire est morcelé, il nous faut patienter des heures entre chaque point de contrôle. Il y en a quinze entre Rennes, notre point de départ en territoire celte, et Paris, notre objectif. Un Celte peut rejoindre la ville lumière en quelques heures, alors qu’un Français doit souvent patienter pendant plusieurs jours.
J’essaye tant bien que mal d’envoyer le plus souvent possible de mes nouvelles à mes parents restés à Montréal et je comprends qu’ils s’inquiètent. Mais ici, ce ne sont pas les Français qui me mettent mal à l’aise, malgré les roquettes et les attentats, mais la police celte, oppressante et brutale. Lors de mon atterrissage à l’aéroport de Rennes, nous avons été interrogés séparément pendant plus de 24 heures !
Ça y est, il semble que nous pouvons passer. Je suis pressé d’atteindre Paris. J’aime cette ville, cosmopolite, où les gens sont restés insouciants et optimistes, malgré la difficulté et l’horreur du quotidien, les privations, les séparations.
Je n’oublierai jamais ces gens, leur sourire, leurs rires. Sur la route, nous apercevons au loin des bulldozers. Ils rasent un ancien village français. Bientôt, des colons celtes y construiront des maisons. Je ne sais pas comment tout cela va finir, mais le présent me rend triste.
2 Responses to “Le Mur”
23 septembre 2011
MHPAAhhh non !!! Permets moi de regimber ! Oui regimber !!! Des MILICES celtes, non mais ho, alors que nous, Breizou, sommes les êtres les plus doux et ouverts de la terre, tu as confondu, sans aucun doute!! !
Une autre petite chose cher ami, permets moi de contester (tant qu’à être définitivement casse-couilles) ce « Paris, ville cosmopolite, où les gens sont restés insouciants et optimistes », j’ai comme un léger doute.
Sinon très chouette billet et très évocateur si l’on se met dans la peau d’un peuple qui subit une situation épouvantable depuis bien trop longtemps déjà.
23 septembre 2011
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