Alors que le Front National a cherché durant ses dernières « Journées d’été » à paraître sous un jour nouveau, plus présentable, plus social et plus ouvert, des questions demeurent sur les réelles intentions du premier parti français d’extrême droite.
On se souvient du dernier discours de Jean-Marie Le Pen en tant que président du FN lors du regroupement du 1er mai devant la statue de Jeanne d’Arc : il y avait pris la défense des « exploités » et des petites gens. Certains commentateurs se demandaient, convaincus par les interviews et discours de la fille, si le FN n’était pas devenu un parti plus social, affirmant même quelques fois que le FN serait plus social que le Parti socialiste.
La lecture du dernier discours de Marine Le Pen permet cependant de se rassurer : non, le FN n’est pas devenu plus social. Il est resté un parti profondément dérégulateur sur le plan intérieur, fondamentalement protectionniste sur le plan extérieur.
Les bases du discours lepéniste restent d’ailleurs les mêmes : on parle d’immigration (beaucoup), d’insécurité (et ça fait peur), de classe politique corrompue (exemples à l’appui) et d’automobilistes persécutés. L’économie n’arrive qu’à la fin, pour fustiger l’explosion de la dette et les institutions financières internationales et simplement proposer des mesures pour y remédier, sans préciser tout de même que si aujourd’hui la dette « explose », sortir de l’Euro sera l’équivalent d’une supernova.
Alors comment le FN compte s’y prendre pour réduire le chômage ? Simple : en supprimant les immigrés, et en demandant aux vieux de former les jeunes têtes blondes qui constituent un « formidable vivier ». Évidemment, les vieux, pétris de générosité, feront ça gratuitement, en échange d’une validation de trimestres pour la retraite.
Avec le plein emploi enfin retrouvé, on s’attaque à la dette grâce à une « bonne gestion » des deniers publics. Mais surtout, grâce à une baisse généralisée des taxes et contributions sociales. De toute façon, il y aura moins de prestations à verser, puisque je vous dis qu’il n’y aura plus d’immigrés.
Le FN compte toucher aux prestations sociales, aider les patrons en baissant les charges, faire travailler les gens gratuitement. Bref : on est très loin d’un parti de gauche, le programme s’assimilant plus à celui d’un parti nationaliste dont la dimension sociale se limite à la protection de la famille traditionnelle et à la valeur travail. Ça vous dit quelque chose ?
Photo : le JDD
3 Responses to “Le Front national : socialiste ?”
16 septembre 2011
TassinCe qui m’épate toujours avec le FN c’est qu’il y ait des gens assez naïfs pour croire que virer 1 million d’immigrés (ça marche aussi pour les autres) ne fera pas perdre instantanément 1 million d’emplois, la demande s’effondrant d’autant.
Accueillir ou virer des immigrés, c’est totalement neutre en terme d’emploi!
26 octobre 2011
moncorgerJe suis d’accord avec vous. Je travaille dans des sociétés de nettoyage où il y a beaucoup d’immigrés marocains, algériens, ou maliens. Nous avons des Portugais et également des Cambogiens et tout ce petit monde forme des entreprises et je suis très fière de travailler avec mes amis qui sont, n’en déplaise à certains, loin d’être des assistés. Si ces personnes n’étaient pas là, il y aurait qui pour nettoyer ? Très peu de Français, ne vous déplaise Madame Le Pen.
1 février 2012
TomCa me rappelle vaguement un certain Sarkozy.