Une journée d’action était programmée aujourd’hui dans l’éducation nationale, qui devait mêler, une fois n’est pas coutume, profs du public, du privé, et parents d’élèves.
Trois éléments étaient à surveiller au regard de cette journée : 1. l’ampleur de la grève et des manifestations, 2. les réactions du gouvernement et 3. le traitement médiatique.
- Le mouvement
Côté profs, il semble que la mobilisation est très forte entre 25 % et 50 % selon que l’on regarde les chiffres du ministère ou ceux des syndicats. Ces chiffres sont toutefois comparables aux précédentes manifestations de l’an dernier selon le ministère, mais ne concernent que le public. Le privé, lui, n’avait jusqu’ici que très marginalement participé aux mouvements, c’est donc un fait nouveau qui marque un tournant.
- Le gouvernement
Le gouvernement et le chef de l’État ont réagi à l’ancienne et leurs réactions n’auront certainement pas pour conséquence d’apaiser le mouvement. En effet, Luc Chatel a minimisé les manifestations soulignant qu’il s’agit là d’une chose assez courante à la rentrée. Il a même sous-entendu une manipulation syndicale dans l’optique d’élections professionnelles proches. Il a enfin, cerise sur le gâteau, pris les profs pour des cons en insistant sur le fait qu’ils ne comprenaient pas que ce n’est pas la quantité qui compte, mais la qualité.
Le chef de l’État, lui, a également eu une parole très apaisante, en rappelant que les enseignants avaient un statut « qui les protège ». La fameuse antienne de la sécurité de l’emploi, intelligemment replacée ici, va certainement rassurer le personnel de l’éducation nationale et les parents d’élèves…
- Les médias
Couverture très contrastée des événements sur les grands sites d’infos : si Le Monde, Libération et le Nouvel Obs. en font leur une, le Figaro ne parle de cette journée d’action qu’en 18ème position de sa page d’accueil, entre un sondage sur l’utilisation du terme « mademoiselle » dans les documents administratifs et un article sur les injections de botox de Vladimir Poutine. La une du Figaro est en fait consacrée, ô surprise, aux marchés financiers qui connaissent, ô joie, une embellie.
Il ne faut donc pas être issu de Polytechnique pour prévoir que les enseignants n’ont pas été entendus par le gouvernement, que celui-ci va continuer son dégraissage du mammouth, préférant investir dans les buralistes plutôt que dans l’école.
Photo AFP vue sur Nouvelobs.com
1 réponse to “La sécurité de l’emploi”
28 septembre 2011
MHPAAh les buralistes …(Z’étaient bien content d’avoir des profs pour apprendre à déchiffrer les bouses qu’ils doivent malencontreusement refourguer tout au long de ces trop longues journées d’un travail trop ingrat…)