Il est difficile de comprendre un chef, ses réactions nous paraissent aléatoires, ses coups de gueule tout à fait injustifiés et imprévisibles, ses récompenses qui sortent juste au moment où on croyait qu’on allait se faire virer.
En fait pour comprendre le comportement de son chef, et l’éduquer le cas échéant – car oui, il faut éduquer son chef – il faut savoir qu’il existe une typologie assez précise du N+1.
Commençons par celui qui est rare mais cher : le chef bien. Celui dont on chante les louanges, qu’on regrette en partant, qu’on apprécie au quotidien. Celui-ci peut se définir par : assez distant pour vous laisser l’autonomie qui vous convient au quotidien, mais assez proche pour vous soutenir en cas d’attaque concertée de ces nigauds du service adverse. Il ne met pas le nez dans vos dossiers, ce qui vous laisse de temps en temps le loisir de vous planter et de vous rattraper avant que ça se sache, mais prend bien soin de vous encenser auprès de gens haut placés lorsque vous avez fait quelque chose de bien.
Dans l’idéal, le chef bien se battra auprès des ressources humaines pour vous faire gagner quelques demi pourcentages d’augmentation supplémentaire, mais il ne s’en vantera pas. Il pourra également éventuellement vous faire évoluer dans la société même si ça veut dire quitter son service, ce qui ne l’arrangera pas forcément.
La cerise sur le gâteau serait évidemment que ce chef bien arrive également à insuffler dans son service un esprit de corps, de franche camaraderie, et une bonne humeur quotidienne à même d’augmenter votre productivité, puisque c’est là qu’on finit toujours par en venir. Cela passe par quelques avantages en nature – écran 17 pouces, pavé numérique sans fil — et quelques bouffes organisées clandestinement aux frais de la boite.
L’inconvénient du chef bien, c’est que vous ne voulez pas le laisser filer. Mais tout ça ne dépend pas de vous, alors tout changement de poste augmente la frustration potentielle. La conséquence est donc que vous avez tendance à végéter dans un poste qui ne vous plaît pas, mais bon le chef est tellement bien ! En effet, comme le dit le dicton le plus moisi de tous les temps « au moins, on sait ce qu’on a ! ».
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