J’ai suivi à distance l’Université d’été du Parti socialiste, et malgré une globale bonne tenue, j’ai ressenti une gêne face à cette campagne pour l’investiture.
Je ne passerai bien-sûr pas trop de temps sur l’ambiance globale de « concours de qui a la plus grosse » qui a régné durant le week-end, ambiance plus entretenue par les supporters des différents camps que par les candidats eux-mêmes : savoir lequel des candidats a eu les applaudissements les plus nourris, les salles les plus remplies ou les supporters les plus motivés n’a aucune importance.
Ce qui m’a le plus gêné a surtout été cette façon de se toiser sans s’agresser ouvertement, mais en prenant le soin de quand-même balancer personnellement ou via un porte flingue une petite pique, pas forcément violente de prime abord, mais toujours dans le but de toucher l’adversaire là où ça fait le plus mal. Ceci s’ajoute à ce sentiment que les choses sont à deux doigts de s’envenimer, ce qui ne déplairait évidemment pas au vrai adversaire pour 2012 : l’UMP.
Celle-ci n’a aujourd’hui qu’un seul argument à balancer pour éviter la déroute : si elle ne peut pas s’appuyer sur son bilan pour faire rêver les Français comme d’autres ne peuvent pas s’appuyer sur leur physique pour séduire, l’UMP se contente de rappeler continuellement une légendaire incompétence de la gauche au pouvoir qui serait condamnée ad vitam aeternam à être la représentante du laxisme en France. Et ça fonctionne, car pour beaucoup de monde, gauche égale hausse des impôts, fuite en avant dépensière, manque de sérieux, insécurité, en un mot : bordel.
Avouez donc qu’à entretenir l’agitation à l’intérieur, le Parti socialiste ne présente pas la meilleure image pour ces innombrables sceptiques qui ne demandent qu’à croire la gauche sérieuse. D’autant que lorsqu’on cherche à étudier les propositions de chacun, hormis Hollande et surtout Montebourg, on fait chou blanc. Impossible de trouver des programmes structurés, il faut se coltiner les différents discours pour trouver le fil conducteur, ce qui chez moi comme, je l’imagine, chez beaucoup d’électeurs, n’est pas envisagé.
Conclusion : vivement qu’on en finisse, qu’on vote et que le candidat soit investi qu’il porte un réel projet, lisible, clair et argumenté. Pour ma part, tout candidat n’ayant pas structuré son discours n’aura pas ma voix.
Photo : la Guerre des boutons, le film (2011)
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