Les grands Internets en trépignaient d’impatience : les vacances finissant, qu’allait nous inventer la Droite Populaire, celle des membres les plus F(u)N de l’UMP ? Eh bien il n’ont même pas attendu la prérentrée que voilà leur nouvelle lubie : revoir la façon dont est traitée la sexualité dans nos écoles.
Il faut bien comprendre qu’il s’agit là d’une urgente priorité : l’école de la République va très bien, aucune classe ne contient plus de 18 élèves, le moral du corps enseignant est au top, nos universités sont parmi les mieux cotées au monde, l’alphabétisme est de 100 % et aucun élève ne sort du système scolaire sans emploi. Il fallait donc s’attaquer à la priorité venant juste après dans l’ordre des priorités : les pages « sexualité » des manuels scolaires.
Trêve de plaisanteries, car le sujet est important : notre école subit de plus en plus d’attaques de la part de la droite moraliste dans le but de purger les programmes des références qu’ils jugent déviantes – homosexualité, cultures du monde, théories scientifiques gênantes, etc. C’est un fait, et c’est une dangereuse transposition de la tendance générale à l’orientation idéologique de l’éducation que connaissent les États-Unis sous l’impulsion de l’aile dure du Parti républicain.
Quelles seront les prochaines étapes ? Enseignement des superstitions créationnistes, suppression de l’histoire au lycée, retour de la morale – mais quelle morale ? sont autant d’exemple de cette offensive en plusieurs temps. La stratégie est comprise : on tente, on lance des idées, on fait un petit battage médiatique, et en fonction du soutien dans l’opinion – via des sondages commandés spécialement pour ça – on va plus loin ou on fait marche arrière. Si on sent venir le tollé, le ministre est chargé de dire que non, il n’en fera rien. Si le vrombissement de l’assentiment populaire se laisse entendre, alors il clame haut et fort qu’il s’agit-là d’un sujet qui, en effet, intéresse les vrais français.
Les programmes scolaires ne doivent pas être le fait des politiques. Le fonctionnement actuel qui laisse la place aux experts, professeurs et spécialistes est très bon. Il permet d’éviter les dérives, même si en dernier ressort, le ministre a un droit de veto – dont je ne verrais pas d’un mauvais œil la suppression ! En résumé, que ces politiques réactionnaires aux relents nauséeux la ferment et l’éducation de nos élèves n’en sera que meilleure !
4 Responses to “Éduquons !”
31 août 2011
CyrilPour parler autonomie des universités et désengagement financier de l’état, il y a du monde. En revanche laisser de l’autonomie aux professeurs? Surtout pas.
Tout cela confirme les propos de Sarkozy, un instituteur ne remplacera jamais un curé.
1 septembre 2011
corto74Compte tenu de l’état de délabrement de l’EN, peut-on poser le problème différemment : Les profs n’ont-ils rien d’autre à foutre que d' »enseigner » la sexualité aux élèves ?
1 septembre 2011
CustinAllons, élevons le débat, là on est au niveau du PMU du coin…
2 septembre 2011
VincentJe pense que comme beaucoup l’ont proposé, cela a sa place en philosophie mais pas en SVT.