Vous connaissiez Maurice Lévy ? Ce bon monsieur a la caractéristique d’être très riche et d’avoir, dans une tribune du Monde, déclaré que, pour résorber les déficits, il était prêt à payer plus d’impôts.
Le président du directoire du groupe Publicis est-il pour autant devenu un philanthrope assailli par la honte de payer moins d’impôts qu’un cadre moyen en début de carrière ? Pas si sûr. En lisant attentivement sa tribune, on y décèle les raisons profondes.
La peur de M. Lévy réside en effet dans la crainte de voir le chaos s’installer sur les places financières. Je ne connais pas ses avoirs, mais il y a fort à parier que la chute récente des bourses a eu quelque impact sur ses finances personnelles. Un « rappel à l’ordre, brutal et impératif » est donc nécessaire. Ensuite, cette hausse d’impôts des plus riches n’est qu’une partie de la solution : revenir sur « l’État-providence » et « l’assistanat » est également nécessaire. En effet, nous vivons tous « au-dessus de nos moyens ».
Bref, augmenter, temporairement, l’impôt des plus riches n’est qu’une mesure d’urgence, parmi deux autres mesures, permanentes elles : diminuer les dépenses et revoir profondément notre système social d’un côté, et baisser sensiblement et durablement les impôts de l’autre.
Pourtant, suite à cette annonce, la presse déchaînée n’a eu de cesse que de clamer que M. Lévy avait « cassé un tabou », analysant désormais les raisons du pourquoi « les riches veulent payer plus d’impôts ». Oui, pas « des » riches, mais « les riches », tous ! Pourtant ils n’ont pas été nombreux à s’exprimer sur le sujet en France à part Pierre Bergé, ou Geoffroy Roux de Bézieux qui manie une prudente double négation.
Ne nous y trompons pas, comme l’a très bien dit Seb Musset, la « crise™ » a le mérite pour ces bonnes fortunes d’être la raison idéale pour remettre en cause brutalement notre système social. Comment croire un seul instant que des gens férus d’optimisation fiscale à longueur d’année soient touchés soudainement par la grâce et la bonne volonté ? Il leur suffirait, pour payer plus d’impôts, de simplement déclarer leurs revenus sans rien déduire. Ils peuvent le faire eux-mêmes et économiseraient par la même occasion un salaire de comptable !
Photo wikipedia commons.
4 Responses to “À vot’ bon cœur m’sieurs dames !”
19 août 2011
GdeCmais c’est qu’ils nous tireraient les larmes des yeux, ces riches solidaires ! snif… Bon, assez rigolé, on la fait quand, cette révolution ?
19 août 2011
intox2007je propose de leur mettre des claques temporairement. Vu qu’ils font ça par ce que leurs sondes (Minc ? ) leur expliquent que tout pourrait péter le jour où (là on se demande quand)…
Un peu plus de peur, ne leur ferait pas de mal.
20 août 2011
Stat75C’est surtout les dépenses des riches qu’il faut revoir : au lieu de filer 1 milliard à son gigolo photographe… ou de sortir son carnet de chèque pour sa pouffe dans Paris Match… s’ils mettaient tous cet argent au pot commun, la crise serait VRAIMENT derrière nous 😐
20 août 2011
Romain / VariaeLe tout est de le prendre au mot.