Dans les discussions de famille, ou entre amis, lorsqu’on en vient à parler immobilier, mon impression est que les habitudes et idées reçues sur le sujet sont toujours très fortes.
Nombre d’entre eux se sont endettés pour vingt ans dans l’achat de petits appartements de moins de 40 m² en Région parisienne. Les arguments pour un tel achat sont que de toute façon la revente leur fera récupérer leur investissement lorsqu’il sera temps de racheter quelque chose de plus grand. Le problème est que ce raisonnement ne prend pas en compte deux éléments qui sont largement oubliés quand on parle d’immobilier : le premier est que la pierre n’est pas un placement sans risque et que périodiquement les prix baissent fortement ; le deuxième est que le coût d’achat ne se limite pas au prix payé au vendeur et aux intérêts d’emprunts, mais qu’il faut tenir également compte d’une multitude de dépenses très importantes.
Le stéréotype de base est de dire : « louer, c’est jeter de l’argent par les fenêtres ». Ce n’est pas vrai : louer, c’est payer pour un service, c’est-à-dire un hébergement. Si l’argent est le critère, il faut faire une simulation complète des coûts d’un achat et d’une location pour se rendre compte que ce n’est pas forcément l’achat qui est le plus intéressant. Prenons simplement, pour commencer, les frais de notaire. Ils représentent entre 6 % et 7 % du prix d’achat pour un bien ancien qui sont dépensés sans aucune contrepartie et sont perdus. Acheter revient donc à dépenser immédiatement en pure perte plus d’un an de loyer, qu’il faudra donc compenser par une hausse du prix de revente équivalent et hypothétique.
Ensuite, peu de locataires s’en rendent compte avant de se lancer, mais les charges et impôts afférents aux propriétaires sont beaucoup plus élevés que ceux à la charge des locataires : on pense la taxe foncière et aux charges non récupérables – gros travaux par exemple.
Pour finir, même si les spécialistes sont en désaccord sur l’existence d’une bulle spéculative, il est évident que les prix, du moins en Île de France, sont très élevés. Acheter revient souvent pour un locataire à déménager pour un logement plus petit. Le sentiment de posséder quelque chose ne vaut peut-être pas tous les sacrifices !
2 Responses to “Immobilier : ne pas se précipiter”
13 juillet 2011
TassinIl y a aussi un phénomène tout bête qui fait en général tomber des nues le propriétaire souhaitant réaliser une plus-value dans le but de racheter plus grand :
Si l’écart de prix entre son 40m² et le « plus grand » qu’il souhaite acquérir par la suite est de disons 50 000€, que les prix de l’immobilier prennent 20%, alors l’écart à compenser sera alors de… 60 000€! Si le marché perd 50%, il n’aurait que 25 000€ à rajouter. Conclusion : un propriétaire à tout intérêt à ce que les prix baissent.
3 février 2013
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