Parce que simplement juger ce que les autres proposent sans soi-même faire de propositions c’est de nature à attirer les commentaires de trolls du style « tu critiques, tu critiques, mais tu proposes quoi, toi, connard ? », voici quelques propositions rapidement résumées que j’aimerais voir dans les programmes de nos candidats favoris.
Proposition 5 : mieux désigner nos représentants
Dans ma première proposition, pour une démocratie plus directe, j’évoquais la plus grande responsabilité à donner aux citoyens dans le choix de ses représentants. Il est temps, via une nouvelle constitution, de faire en sorte que nous puissions les choisir et les révoquer avec une plus grande maîtrise.
J’ai déjà pu ici dire tout le bien que je pensais du mode électoral allemand. Si l’on veut aller plus loin, on peut évoquer aussi des systèmes où la répartition des sièges est proportionnelle au nombre de voix obtenues et où les électeurs peuvent panacher les listes électorales, c’est-à-dire supprimer des noms, inverser des candidats ou même échanger des candidats entre deux listes. Bref, à partir d’une liste proposée par un parti, fabriquer sa propre liste avec d’autres candidats, voire des gens qui n’étaient même pas candidats. C’est d’ailleurs le cas actuellement en France dans les communes de moins de 3 500 habitants. La principale objection à ces systèmes est que le dépouillement est compliqué. Je crois que le jeu en vaut la chandelle et qu’on n’est pas plus bêtes que les autres.
Voici mes propositions :
– Pour les législatives, le scrutin devient proportionnel au niveau national, avec possibilité de panachage total. Les élus seront ceux qui, dans l’ordre, auront eu le plus de voix. On peut par la même occasion limiter l’assemblée à 300 ou 400 députés.
– Le scrutin municipal des communes de moins de 3 500 habitants est étendu à toutes les communes.
– Les assemblées des collectivités locales sont élues de la même façon que les députés.
– Le Sénat, dans son nouveau rôle, est composé d’une centaine de Sénateurs élus comme les députés dans un cadre régional, et d’une centaine élus au sein de corps socioprofessionnels et associatifs.
– Le scrutin législatif actuel est appliqué aux élections du Président de la République, des Présidents de régions et des maires (c’est-à-dire que des seconds tours à trois ou quatre candidats sont possibles).
– Tout représentant élu ou nommé peut être révoqué à tout moment par initiative populaire.
Ces réformes prennent évidemment toute leur substance dans le cadre de la réforme constitutionnelle proposée ici. La possibilité de triangulaires ou quadrangulaires réduit la légitimité de l’élu, et donc jugule son pouvoir.
2 Responses to “Proposition 5 – mieux désigner nos représentants”
17 juin 2011
StevenJe ne crois pas qu’il soit sain de faire élire les chefs des exécutifs locaux par les citoyens directement puisqu’en l’état, il pourrait y avoir une majorité d’une couleur politique et un chef d’exécutif ce qui entrainerait une impossibilité d’agir, tu me diras qu’il y a bien l’exemple américain mais je ne suis pas sûr qu’il soit conforme à la tradition continentale européenne. Je pense qu’il faut déjà séparer l’exécutif du délibératif, c’est à dire que les membres du « gouvernement » local ne soient plus membres de cette assemblée une fois désignés mais qu’ils en émanent après les élections.
Pour ce qui est du mode de scrutin, pour moi la logique du scrutin majoritaire uninominal voudrait qu’il ne puisse y avoir que deux candidats au second tour car ce 2e tour se faisant fatalement à la majorité relative, avoir des élus représentant moins que la majorité absolue des électeurs est à mon sens peu démocratique et en ce sens, je n’apprécie pas le scrutin en vigueur dans les pays anglo-saxon (qui est à un seul tour il est vrai). Pour limiter le pouvoir d’un élu, il vaut mieux créer des garde fou constitutionnels et légaux que réduire sa légitimité.
En revanche pour la proposition de panachage, c’est une bonne chose car cela permet de déjouer les cuisines de partis et les candidats peu légitimes imposés. On dit souvent que le scrutin de liste permet toutes les cuisines possibles mais c’est vite oublier que le scrutin uninominal aussi malgré toutes les vertus que les conservateurs veulent lui donner. Ce panachage est donc une possibilité de contourner des choses déplaisantes et sachant que les partis ne sont pas démocratiques, c’est une belle arme offerte au citoyen.
17 juin 2011
CustinMerci pour ton commentaire et ton point de vue.
Évidemment, tout dépend du rôle qu’on donne à ces présidents d’exécutifs locaux. Pas sûr d’ailleurs qu’on en ait besoin !
Pour le scrutin uninominal à deux tour, tu dis qu’il est plus démocratique d’avoir deux candidats car l’un aurait forcément 50%. Mais c’est le forcément qui pose problème : s’il y a démocratie forcée, il n’y a pas démocratie. Un deuxième tour est à mon sens difficilement démocratique, quoiqu’il arrive. Forcer les gens à départager les deux premiers pose de nombreux problème dans un schéma non bipartisan, or c’est bien ce que nous avons en France.