Le débat fait rage au fur et à mesure que les rumeurs et soupçons de fraude se succèdent à la rébellion des correcteurs qui refusent de suivre les consignes ministérielles : le baccalauréat est remis en cause, son utilité discutée.

Il est souvent reproché au bac de ne plus avoir de valeur sur le marché du travail. En effet, de nombreux postes ne sont ouverts aujourd’hui qu’aux détenteurs de diplômes d’enseignement supérieur, quand bien même ces postes ne demandent pas intrinsèquement de compétences universitaires. On se souvient du scandale de ces offres d’emploi de caissiers qui demandaient bac+2. Il y a donc effectivement une dévalorisation du bac qui est très certainement liée à la volonté continue des pouvoirs publics depuis 1981 de le généraliser.

En effet, selon le ministère de l’Enseignement supérieur, en 1980, moins de 26 % d’une classe d’âge recevait ce diplôme. En 2009, ils étaient plus de 67 %. Peut-être que la solution résiderait donc dans un retour du bac à ses rôles originels, c’est-à-dire celui de porte d’entrée vers les études supérieures et de validation des études secondaires. Est-ce que notre société a besoin de les deux tiers de ses membres fassent des études supérieures ?

Je reste toutefois convaincu de l’utilité d’examens dans un cursus scolaire, que ce soit à la fin du collège ou à la fin du lycée, fondé sur une égalité républicaine de plus en plus malmenée. Le contrôle continu prôné par beaucoup signerait la mort à court terme de cette épreuve qui n’aurait vraiment plus aucune valeur.

Il faut redonner à notre système éducatif de la valeur et des ambitions en élevant le niveau d’exigence à chaque année d’études. En contrepartie, il faut évidemment proposer à ceux qui ne souhaitent pas étudier au-delà d’un socle commun à définir, des voies leur permettant une spécialisation adaptée au monde professionnel. De même, nos entreprises devront revoir leurs critères d’embauche en prenant en compte une nouvelle donne dans laquelle les postes proposés sont en adéquation avec le niveau d’études exigé. Combien de fois ai-je vu des gens ultra-diplômés se voyant proposer des postes dans lesquels ils finissent par s’ennuyer à mourir ?