Nous sommes le 22 avril 2012, il est 20 heures. Depuis quelques heures déjà, la rumeur qui circule sur les réseaux sociaux, Twitter en tête, confirme les tendances des derniers mois : Marine Le-Pen se retrouve au second tour face au président sortant, Nicolas Sarkozy.
La gauche avait pourtant tout pour gagner, après dix ans de pouvoir de la droite et une cote de popularité catastrophique. Mais diverses raisons ont rendu le scénario catastrophe réel : une campagne socialiste difficile où les déchirements internes liés aux primaires ont toujours été présents, des voix diluées à gauche avec un bon score des candidats Vert et Front de Gauche, un scepticisme des Français quant à la capacité de la gauche à proposer un programme ambitieux et cohérent, la qualité de seul candidat de la Droite de Nicolas Sarkozy qui, malgré sa popularité très basse, a réussi à quand-même rassembler son camp, et surtout une très bonne campagne de la candidate du Front National qui aura réussi à convaincre beaucoup de monde, notamment dans les milieux populaires.
Voilà donc le moment du choix entre la peste et le choléra. Que faire pour ce deuxième tour ? Nicolas Sarkozy appelle déjà la gauche à faire un front républicain. Mais pour beaucoup, entre Sarkozy et le FN, c’est bonnet brun et brun bonnet et ils n’iront pas voter. Pour ma part, j’ai toujours voté, par principe. Il y a dix ans, quand papa Le Pen s’était trouvé face à Chirac, j’y suis allé sans hésitation. Mais là… Ça s’appelle du désarroi.
Je vais donc aller voter, car c’est dans mes principes, mais je voterai blanc. La mort dans l’âme, j’irai. Cinq années de plus seront peut-être les cinq années de trop, peut-être qu’il sera temps de dire au revoir à cette France que j’aime mais qui n’est plus la même, qui a changé, dont j’ai de plus en plus souvent honte. C’est débile de se dire qu’on peut changer de pays comme on change de fournisseur d’accès à Internet quand on n’en est plus satisfait, vraiment moche…
1 réponse to “Bonnet brun ou brun bonnet”
15 juin 2011
Romain / VariaeScénario tout sauf improbable, hélas …