L’excellent ouvrage de science-fiction de Pierre Bordage intitulé Wang présente un futur où les partis d’extrême droite auraient pris le pouvoir dans un Occident qui se serait totalement et hermétiquement fermé au reste du monde. Dans cette Europe, le libéralisme et la mondialisation auraient été évincés pour laisser place à une sorte d’écologie nationaliste. Dans les villes du monde de Wang, les villes sont silencieuses car les voitures individuelles sont interdites.
J’espère de tout cœur que jamais un tel futur xénophobe n’existera. Mais la vision de la ville que Bordage dépeint dans son ouvrage est assez conforme à celle qui me vient à l’esprit quand j’analyse les problèmes que nous rencontrons et quand j’imagine les solutions pour les résoudre.
Première problème des centres-villes, la pollution automobile. C’est un problème qui ne trouvera de solution que dans l’interdiction totale des moteurs à explosion dans la plupart des rues. Je prends le pari que, dès que les voitures électriques seront monnaie courante, les municipalités vont progressivement interdire les véhicules à carburant fossile, au moins dans certaines zones. J’imagine également la plupart certaines rues totalement libérés des voitures, sauf riverains, les vélos prenant le pouvoir comme moyen de transport standard en ville.
Une ville complètement revisitée, calme, sûre, sans risque de se faire écraser, laissera une totale liberté aux architectes urbains qui pourront recréer le paysage des rues, laissées à la libre circulation des piétons. Parcs, arbres, bacs à sable, mobilier urbain créatif, terrasses : les centres-villes seront les nouveaux lieux paisibles par excellence.
En poussant le délire futuriste un peu plus loin, on peut imaginer que les voitures soient déviées vers des grands axes souterrains traversant les villes de part en part, sous les métros, que les abords des grandes agglomérations soient pourvus de parking gigantesques donnant accès à des transports en commun totalement rénovés. Qui aurait besoin d’une voiture de temps en temps ne se ruinerait plus à en acheter une, mais louera le temps d’une journée ou d’un week-end.
En attendant ce futur idyllique, je continue de slalomer avec mon Vélib entre les véhicules garés sur les pistes cyclables et les bus me crachant leurs gaz d’échappement directement dans les bronches, manquant de me faire écraser par un semi-remorque.
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