« Oh, putain ! » Telle fut ma première réaction en apprenant l’arrestation de Dominique Strauss-Kahn à New-York. Ma deuxième réaction fut immédiate, complètement guidée par l’instinct et totalement irréfléchie. Je n’en parlerai donc pas. Ma troisième réaction fut : « à qui profite le crime ? »

Tout d’abord, il s’agit d’envisager deux possibilités. La première : DSK est coupable de ce dont on l’accuse. Dans ce cas, il est évident que ce mec est un gros porc et qu’il n’aura que ce qu’il mérite. Deuxième possibilités : il est innocent. C’est là que peut intervenir une revue des alibis et des intérêts de chacun à voir créée une telle affaire. Prenons les profiteurs potentiels un par un.

La première personne qui pourrait profiter d’une telle affaire, si elle s’avérait être un coup monté, c’est évidemment la présumée victime de la présumée agression. En effet, en mettant en accusation une personne aussi haut placée, on peut envisager récupérer beaucoup de dommages-intérêts, de publicité, de notoriété. Mais il est également possible, et c’est là que la théorie du complot entre en jeu, qu’elle n’ait pas agi seule. Quels pourraient être les principaux commanditaires ?

Le premier nom qui est apparu est évidemment celui de Sarkozy. En effet, il aurait tout intérêt à éliminer le chouchou des sondages pour augmenter ses chances de victoire en 2012 : face à tous les autres, il se trouve dans un mouchoir de poche et a toutes ses chances alors que face à DSK il est relégué très loin.

Ensuite, on peut penser à tous les autres candidats à la primaire socialiste. La disparition du favori de la course à la candidature redistribue les cartes entre les principaux candidats, qui se retrouvent tous avec une chance non négligeable de gagner. On pense à François Hollande qui talonnait Strauss-Kahn dans les derniers sondages, mais aussi à Ségolène Royal ou même Arnaud Montebourg.

J’en étais arrivé à ce niveau de réflexion quand la lumière m’est venue d’un coup, tel le Saint-Esprit sur la tête des Apôtres : bon sang mais c’est bien sûr ! Là, j’enlève mes lunettes de soleil, je tourne ma tête sur le côté, et prononce solennellement cette phrase tel un vulgaire Horacio Caine : « Morandini n’est sans-doute pas étranger à cette affaire ».