François Fillon a dû subir la fronde d’une partie des députés de son parti cet après-midi mardi 17 mai lors de la séance de questions au gouvernement (QAG). Les députés, énervés, ont même menacé le Premier Ministre de quitter le groupe UMP s’il ne revenait pas sur sa décision. Non, cette révolte ne concernait pas une énième loi sécuritaire ni une nouvelle course au FN. Ce que les députés UMP dénonçaient, c’était la suppression des panneaux de radars fixes.
Eh oui, notre représentation nationale, notre majorité, a passé le week-end dans les circonscriptions en région, sur les marchés, et nos députés se sont fait épingler par les électeurs. Le gouvernement peut donc stigmatiser ouvertement une communauté, il peut faire des appels du pied incessants au parti de Le Pen, il peut faire des cadeaux fiscaux aux plus riches en pleine rigueur budgétaire sans que les députés du parti présidentiel n’y voient rien à redire. Au contraire : ils en redemandent ! Par contre, il suffit que François Fillon prenne une mesure — même si on peut la discuter – forcément impopulaire motivée par une volonté de faire baisser le nombre de morts sur les routes pour que ces mêmes élus expriment le mécontentement des Français.
Pourtant, à vouloir souligner le « manque d’écoute » du Premier Ministre, Jean-Marc Roubaud, le plus virulent, met le doigt là où ça fait mal. En effet, il est clair que les Français sont mécontents, que les mesures gouvernementales sont « très mal perçues sur le terrain ». Personne ne le nie. Ce qu’il faudrait rappeler à ce député, c’est que ça ne date pas de ces panneaux de radars : le gouvernement est impopulaire depuis de nombreux mois et l’extrême droite progresse. L’échec du Président et de toute son équipe est total, cette législature étant la pire de toute l’histoire de la Vème République.
Que ces députés s’enflamment sur ces questions purement électoralistes en dit long sur les intérêts d’une partie de la majorité : leur intérêt n’est pas la sécurité, la santé, le bonheur des citoyens, mais leur pure et simple réélection. Le populisme érigé en principe d’État, c’est ça le cancer de la société.
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