Suite à la proposition du PS concernant la relance des emplois aidés dans la fonction publique, Xavier Bertrand, Ministre du Travail, de l’Emploi et de la Santé, estime que ce n’est pas la meilleure réponse à leur apporter car les jeunes préfèreraient travailler dans le privé. Cette assertion est lourde de sous-entendus et doit être ajoutée à la liste des dérapages gouvernementaux.
J’attends d’ailleurs que le ministre de la Fonction publique, M. Baroin, remonte les bretelles de son collègue : comment peut-on, alors qu’on est un représentant de l’État, dénigrer à ce point la fonction publique ?
Une tendance lourde se dessine autour des services publics français : les citoyens en sont de moins en moins satisfaits. Ils mettent en cause une dégradation du service et une déshumanisation. Ceci est dû à trois causes majeures.
Premièrement, la France connaît comme la majeure partie des pays européens la disparition des grandes entreprises monopolistiques qui géraient les grands services publics régaliens : eau, gaz, électricité, poste, télécommunications, transports sont désormais gérés par des entreprises privées chargées d’une mission de service public. Il n’en reste pas moins que ces entreprises ont désormais pour but de réaliser des bénéfices, ce qui a bien souvent pour effet, contre tout attente, et malgré la concurrence, de gonfler les prix.
Ensuite, sous couvert de modernisation, les usagers se retrouvent bien souvent face à des serveurs vocaux et des réponses automatisées qui déshumanisent le service public. Les cas et les questions étant aussi diverses qu’il y a d’usager, les réponses sont souvent à côté de la plaque.
Enfin, il y a l’action directe du Gouvernement : à force de marteler que les fonctionnaires sont trop nombreux, et à défaut d’accompagner les baisses d’effectifs par de réelles réorganisations fonctionnelles, certaines agences publiques se retrouvent à devoir gérer des urgences, voire à colmater les différentes brèches qui s’ouvrent sous la pression du public. Au mécontentement des usagers s’ajoute le stress des employés bien souvent dépassés par les événements.
La sortie passée relativement inaperçue de Xavier Bertrand illustre également un mal qui ronge le secteur : le dédain et le discrédit d’une partie des Français vis-à-vis de la fonction publique ne font que renforcer cette tendance. Si par malheur un drame venait à survenir, le Ministre ferait bien de culpabiliser.
1 réponse to “La convalescence du service public”
7 avril 2011
mzC’est surtout faut. Il me semble que de nombreux sondages on montrés qu’ils préfèrent la fonction publique par crainte de l’avenir.