Nous sommes vendredi 22 avril 2011, il est 12h45. Les touristes sont nombreux en ce jour de vacances et de beau temps sur les Champs Élysées. Mais ce qui attire l’attention, ce ne sont pas les Allemands en short ou les bourrelets des Anglaises mal habillées, mais un attroupement original autour de deux camions Kiloutou surmontés d’un haut-parleur duquel on peut entendre un homme psalmodier des bondieuseries, repris en chœur par l’assistance – une centaine de personnes.
Oui, aussi curieux que cela puisse paraître, après le débat provoqué par les prières de rues des Musulmans, une organisation catholique organise sa propre prière de rue. Le défilé a été autorisé par la Préfecture de Police, il était surveillé par des C.R.S. et les lignes de bus passant par l’avenue Montaigne où il se tenait ont été déviées. Tout s’est donc fait dans l’ordre et dans la légalité. La prédication était réalisée par Mgr Bernard Podvin, éminent porte-parole des évêques de France, une sommité donc. Il s’agissait d’un Chemin de Croix comme il s’en fait dans de nombreuses villes de France et ce qui suit sera mon point de vue sur la situation.
Premièrement, à part des boutiques de luxe et des ambassades, l’avenue Montaigne n’accueille pas grand-chose d’autre que des hôtels particuliers. Mais point de bâtiment religieux ni de stèle quelconque : passer par-là n’a donc, sauf preuve du contraire, aucun caractère obligatoire théologiquement parlant.
Deuxièmement, il faudra qu’on m’explique en quoi les passants, qui n’ont rien demandé, doivent supporter les psalmodiassions d’un Monseigneur aussi sympathique soit-il à 90 décibels. Nos églises ne sont-elles pas suffisamment vides et grandes pour accueillir tous les fidèles qui souhaitent partager leur foi ?
Troisièmement, ce n’était même pas un beau spectacle, mais simplement un attroupement moche autour de camions moches avec des hauts parleurs moches dessus. Le son était encore plus pourri que celui du portable d’une racaille écoutant sa musique de merde à fond dans le métro.
Ça me rappelle un article de Guillaume Natas qui était beaucoup plus virulent que moi. Même si ce chemin de croix existe depuis quelques années (1988), ça n’a rien d’indispensable, ni de culturel, ni de quoique ce soit. Alors qu’on stigmatise une partie de la société française pour ce genre de pratique, il serait de bon ton d’avoir la même attitude envers tous.
1 réponse to “Prière de rue”
18 septembre 2011
L’Odyssée d’un con[…] Arrivé dans mon deux pièces dont le loyer représente trente pour cent de mon revenu, enjambant le seau censé retenir les gouttes qui tombent de mon plafond et passant devant la télé sans y prêter attention, j’allume mon ordinateur qui plante une fois sur deux mais dont le SAV n’arrive (n’essaye ?) pas à trouver la panne et lis, avec stupéfaction, qu’un suppôt du gouvernement, déterminé à défendre les pauvres français qui souffrent, avait enfin pris les mesures pour lutter contre les indignes prières de rue. […]