Comment passer à côté du sondage de la mort qui tue de samedi donnant Marine Le Pen en tête du premier tour de l’élection présidentielle si elle avait lieu ce week-end. Parlons-en, rapidement mais sûrement.
Premièrement, et d’autres l’ont dit de manière bien plus complète et scientifique que moi, ce sondage n’a aucune valeur techniquement parlant. Il a été réalisé avec des hypothèses précises (la présence de Martine Aubry côté PS, la présence de Morin et Villepin à droite) qui ne se réaliseront peut-être pas, il a été fait par Internet via un panel de sondés volontaires (des gens qui s’inscrivent pour être sondés régulièrement contre rétribution et qui donc ne seront jamais représentatifs de la population française), il a été fait par un institut de sondage qui n’a aucune expérience des sondages politiques, et enfin il a été vraisemblablement redressé selon une méthode contestable. En conséquence, il y a de très grandes chances que si l’élection présidentielle avait lieu ce week-end les résultats soient très différents.
Deuxièmement, j’aurais tendance à dire que les résultats de ce sondage ne sont pas logiques. Certes, Nicolas Sarkozy est au plus bas et les idées du Front National n’ont eu de cesse d’être crédibilisées par la majorité UMP depuis 2007. Mais si on additionne les scores des candidats de gauche, on plafonne à 38 % en allant d’Eva Joly à Olivier Besancenot et en excluant le Modem. Un score bien inférieur aux élections européennes (43,5%) et régionales (54 %). Pourquoi la gauche sombrerait-elle un an plus tard alors que c’est le gouvernement de droite qui est décrié ?
Troisièmement, je dirais que quand bien même Marine Le Pen serait en tête des sondages face à Martine Aubry et Nicolas Sarkozy, cela ne doit pas nous empêcher de réfléchir à la finalité de tout ça. J’ai déjà eu l’occasion de le dire sur ces pages, et je le dirai encore : nous sommes dans un système politique où nous élisons un Homme Providentiel tous les cinq ans. Ne serait-il pas grand temps d’éviter un drame électoral quinquennal et de passer à un autre système ? Les pays les plus prospère sont souvent les plus sereins politiquement.
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