Déchaînement de violence entre pro et anti nucléaire dans les médias ce week-end. D’un côté les écologistes menés par Europe-Écologie-Les-Verts qui réclament un référendum sur le sujet en France, et de l’autre leurs opposants – de gauche ou de droite – qui invoquent la compassion pour les victimes du séisme et du tsunami japonais et qui dénoncent une récupération de l’événement par les écolos.
Mon sentiment sur le sujet est que les Verts se trouvent dans la situation de la maman qui avait prévenu quinze fois son fils de ne pas jouer avec le feu. Dès lors qu’il se brûle, c’est trop fort pour elle, il faut qu’elle crie « j’l’avais dit ! ». Ils sont un peu cet ami insupportable qui te met le nez sur la merde en répétant : « t’as vu j’ai raison t’as tort ! » Oui, c’est pénible, oui, ça agace, mais on ne peut pas leur en vouloir de faire remonter leurs arguments lorsque l’actualité leur donne (partiellement) raison.
Les Verts sont contre le nucléaire. C’est leur ligne politique. Un événement catastrophique illustre leur rhétorique. Il est logique qu’ils l’utilisent, comme les socialistes ont utilisé la crise financière internationale pour critiquer le capitalisme, comme l’UMP utilise les faits divers pour justifier des lois. On pardonne aux autres ce qu’on n’accepte pas des écologistes : ce sont des politiques comme les autres, alors inutile de faire les vierges effarouchées lorsqu’ils utilisent des arguments politiques.
Cela dit, l’utilisation de cet argumentaire a ses limites. Le Japon a construit ses centrales alors qu’il se situe sur une des failles les plus instables de la planète. La situation française est totalement différente et mérite un débat serein. La recherche actuelle sur la fusion est passionnante et je souhaite connaître un jour son aboutissement. En attendant, donnons-nous les moyens d’un nucléaire sûr et pérenne, en investissant dans la sécurité et dans le démantèlement des centrales obsolètes. Assurons-nous que c’est vers ça que la politique d’EDF et du gouvernement se tourne, et pas vers les profits à court terme.
C’est sur ces points que le débat devrait porter, pas uniquement et vulgairement sur le fait d’être pour ou contre, et je regrette qu’EELV se cantonne à une vision manichéenne.
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