L’idéal démocratique est plus que jamais en danger. Il est même en voie de disparition en France. Le système que nous avons forgé depuis l’après guerre a été complètement corrompu par les dirigeants successifs au point d’être très majoritairement rejeté par les citoyens. Nous avons besoin d’un renouveau, et celui-ci peut commencer par l’élection.

Parlons tout d’abord de choses anormales. Il est anormal qu’en 2002 nous ayons eu le choix entre le Président sortant et un homme rejeté par 82 % des électeurs. Je rappelle que l’élection présidentielle  sert à choisir l’homme qui dirigera sans aucune opposition ni contre pouvoir le pays pendant 5 ans. Le mode de scrutin qui porte arbitrairement au second tour les deux premiers élimine de l’expression démocratique la majorité des citoyens.

Ensuite, il est également anormal qu’un parti qui réalise de 10 à 15 % des suffrages aux élections législatives soit privé ou presque de député. C’est le cas du FN par exemple en 2002 qui a obtenu 11,40 % mais aucun député, ou du Modem en 2007 qui a obtenu 7,38 % des voix pour trois ou quatre députés. Cette anomalie nuit à la représentation nationale qui ne représente plus grand chose.

La constitution de 1958 a été écrite par Charles de Gaulle dans un esprit de responsabilité du Président. Cet esprit est aujourd’hui perdu, ce qui a totalement rompu l’équilibre des pouvoirs. De quelle révolution électorale avons-nous besoin ? Voici quelques propositions d’adaptations constitutionnelles qui pourraient immédiatement être mises en œuvre sans passer par une sixième république :

1. Élection de l’Assemblée nationale à la proportionnelle intégrale
2. Élection du Sénat au suffrage universel direct (par exemple 1 ou 2 sénateurs par département)
3. Renouvellement de l’Assemblée tous les 3 ans (à l’instar des “Mid Term” américains) afin de réduire le pouvoir du Président
4. Possibilité de destitution du Président par un vote d’initiative populaire

La proportionnelle permettra à l’Assemblée d’être plus représentative. Cela aura aussi pour conséquence un poids accru des petits partis et imposera le consensus pour obtenir une majorité. De ce fait, le débat s’installera à nouveau dans ce qui n’est plus aujourd’hui qu’une chambre d’enregistrement. Les autres mesures ont pour objectif de réduire le pouvoir du Président qui est trop hégémonique aujourd’hui.

[EDIT 31-03-2011]5. Permettre des triangulaires à la présidentielle [/EDIT]